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Le faux débat sur la langue et le mépris de l'autre.
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 20 - 12 - 2017

Le problème en Algérie n'est pas seulement linguistique comme s'efforcent de nous le démontrer les manipulateurs, mais un problème plus complexe dû à l'altérité. C'est un problème avec l'autre, fusse-il imaginaire? La langue n'est qu'un prétexte de mépris, d'arrogance, de rejet et surtout de division. Ne se moque-t-on pas du Kabyle pour son accent arabe? Du Mozabite pour sa supposée avarice de pingre parcimonieux? Ne reproche-t-on pas au Chaoui d'être une personne rude et bornée ? N'étiquette-t-on pas l'oranais de désinvolte, l'Algérois de mondain snobard et le targui de nomade? Cette façon de caricaturer l'autre, de tourner en « bourrique » ses singularités, de lui dénier le droit d'être « lui-même », s'appelle du mépris.
Dans notre société majoritairement musulmane ne sommes-nous pas tenu d'observer les règles de bienséance, de respecter nos concitoyens en nous abstenant au nom d'une fausse morale de porter atteinte à leur intégrité culturelle ou linguistique ?
Qui sont ces chevaliers preux de la pureté linguistique devant lesquels devront s'agenouiller des poètes, des écrivains, des artistes pour écrire et chanter dans leur langue maternelle?
Ait Meguellat , Idir, Lounes, Mohamed Dib, Mameri et tant d'autres devront -ils supplier Tliba ou Djaballah pour partager avec nous leurs belles œuvres?
Il est insensé d'imposer ses différences si on ne reconnait pas les différences de l'autre.
Il se parle treize dialectes en Algérie qui sont tous issus de la langue Amazigh. Cette langue berbère qui s'étale sur une vingtaine de pays, de l'Est à l'Ouest et du Sud au Nord, est plusieurs fois millénaire et date de bien avant la venue des Arabes. Aujourd'hui nous vivons tous dans un même espace appelé Algérie et avons tous pour religion l'Islam. N'est-il pas suffisant pour s'accepter les uns les autres? Devons-nous transformer notre pays en territoire des Balkans?
Est-il nécessaire d'en découdre avec notre histoire, doit-on la refaire, la modifier? Doit-on recourir à la violence? Trop de sang a coulé dans ce pays. Trop de souffrance et de misère ont été subies.
Une révolution culturelle, tranquille, pacifique peut se faire à travers le système éducatif. Le plus gros du travail est là.
Allah dit : nous vous avons créé peuples et tribus pour que vous vous rencontrez. »
Un pays qui s'entredéchire à cause d'une idéologie religieuse ou politique n'a pas d'avenir. Là est le vrai problème. Ce n'est pas à travers une langue que nous allons régler nos comptes, ni basculer dans la modernité. L'arabe est une belle langue très riche mais sacralisée dans la religion et le politique.
Et pourtant, c'était la langue des poètes et des écrivains, la langue de l'imagination, ouverte à tous les fantasmes et à la fiction. Malheureusement elle a régressé, car confinée à la littérature et à la poésie au détriment des sciences et de la technique. Serions-nous d'accord pour admettre que personne ne parle Arabe en Algérie, à l'exception des écoles? Notre langue de tous les jours, à la maison, comme dans la rue ou nos lieux de travail est un mélange de mots arabes, français et amazigh. C'est le dialecte qui nous est particulier et que tous les Algériens comprennent et parlent. Dans tous les pays du monde, on encourage l'apprentissage de plusieurs langues pour se comprendre, vivre dans la diversité et surtout connaitre l'autre. De nos jours, l'apprentissage de l'arabe en Angleterre est considéré comme stratégique, car les Anglais estiment que l'anglais perdra sa suprématie dans le siècle prochain. En Algérie, beaucoup de gens parlent le français, l'anglais, l'espagnol, le chinois même. Pourquoi pas l'Amazigh langue de nos ancêtres? Une langue de plus ne nous nuira pas. Bien au contraire elle nous unira et nous rendra plus fort car elle est un élément constitutif de notre personnalité et de notre civilisation.
Les prédateurs nous guettent et n'attendent que la fissure pour nous détruire. Est-ce cela que nous voulons? Les conséquences seront désastreuses.
Soyons lucides et conscients de ce qui trame contre nous et notre pays.
La langue Amazigh et tout son référent linguistique et culturel n'a pas besoin et n'attend pas le feu vert d'une bureaucratique malveillante et exclusive pour se pratiquer au grand jour et en toute liberté dans son pays, sur ses terres par son peuple et ses enfants.
Si L'Algérie est indivisible, elle est aussi diverse et devra respecter sa diversité. Le monolithisme et la pensée unique ont fait trop de ravage. Il faut que ça cesse. Il est grand temps d'ouvrir nos yeux sur le monde qui nous entoure. C'est de cette façon que nous resterons debout et avancerons.
TAHIA EL-DJAZAIR et YAHIA CHOUHADAS EL-ABRAR


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