Le cinéma algérien d'expression amazighe aura une présence remarquée à Agadir (Maroc), à l'occasion de la 11e édition du Finifa, Festival international Issni N' Ourgh du film amazigh, qui aura lieu du 2 au 6 avril 2018. Sept films entre fiction et documentaires ont été sélectionnés par les organisateurs qui entendent faire coïncider la tenue de ce rendez-vous du cinéma amazigh avec la célébration du 38e anniversaire du printemps du même nom. Amedil (le foulard) un long-métrage de 118 mn de Hakim Rahim qui a participé au dernier festival du film amazigh de Tizi-Ouzou : Séquence Une, Rose hallal et My position, courts-métrages, respectivement de Nordine Kbaïli, Ali Regane et Kamel Sahaki sont les films sélectionnés dans la catégorie fiction. Dans la section documentaire, l'Algérie sera représentée par Nnna Ldjouher, de Malek Amirouche, un documentaire biographique sur l'écrivaine et universitaire Djouher Amhis; Salah, un Kabyle de Palestine, du journaliste Tahar Houchi, et, enfin, Idamen N'yitij di tmurt n'laqvayel (Le sang du soleil en pays kabyle), de Djamel Aït Iftène qui participe pour la quatrième fois au Finifa d'Agadir. « Je suis très attaché à ce festival organisé par une association militante qui œuvre beaucoup pour la promotion du cinéma amazigh dans toute sa diversité», nous confie Djamel Aït Iftène. «Mon film parle de l'huile d'olive et des techniques de trituration des olives. Au-delà, c'est ma façon, à travers le cinéma et par l'image, de participer, à l'effort de préservation du patrimoine immatériel, que représente l'ensemble des pratiques liées à la récolte de l'huile d'olive et leur trituration selon le mode traditionnel, des techniques qui tombent, peu à peu, dans l'oubli», nous dit l'auteur de ce documentaire. Un film qui jette, selon son auteur, un regard socio-anthropologique sur la place de l'huile d'olive, au sein de la société kabyle, mettant en exergue la dimension symbolique et économique de ce fruit béni des dieux. «L'huile d'olive a toujours eu une place privilégiée dans la société kabyle aussi bien ancienne que contemporaine. Elle était une constante dans l'économie vivrière de ces rudes montagnards. Ce liquide doré auquel sont prêtées mille et une vertus ; il était le remède miracle pour toutes les maladies et pour tous les petits bobos de la vie. Notre voyage à ‘'Tabourt Ath Ghovri'', nous remet sur les sentiers des savoir-faire ancestraux. Nous avons pu revisiter les techniques anciennes en passant par l'huilerie traditionnelle. Des gestes de ces techniques, des usages ancestraux qui se perdent, peu à peu, sous la poussée des moyens modernes et de la technologie numérique. Mon film est un hommage à ces frustres montagnards dont la modestie, la spontanéité et la disponibilité sont un véritable baume au cœur», nous dit encore Djamel Aït Iftène. Ancien professeur de français à la retraite converti au cinéma, Djamel Aït Iftène qui entend se forger une spécialité de documentaliste a une filmographie étoffée dans le domaine : 2011 Ahmed Oulkadi, un roi kabyle. Doc de 52 mn ; 2012. Ça coule de sources (26 mn) ; 2014 Assensi n wazru N'thur première version (40 mn) ; 2016 Assensi N'wazru N'thur, nouvelle version (26 mn) ; 2018 Le sans du soleil en pays kabyle. En préparation, un documentaire historique sur l'invasion de la Haute Kabylie en 1857 par l'armée française). S. A. M.