Selon des sources hospitalières, deux enfants en bas âge sont décédés de méningite. Ces enfants, respectivement âgés de 6 ans et de 36 mois, ont trouvé la mort, l'un dès son admission à l'hôpital de Koléa, tandis que le second enfant peu de temps après son admission au même hôpital. Il s'agit d'informations avérées qu'on a pu avoir après ce drame. D'autres sources médicales révèlent par ailleurs que dans le cas d'épidémies «les nourrissons peuvent être vaccinés contre l'Haemophilus influenza B, à l'aide d'un vaccin contre le bacille HIB qui vise à prémunir les enfants contre des maladies graves telles que la méningite et la pneumonie», ajoute cette source qui précise que «ce vaccin sera associé sous une forme combinée aux vaccins contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC) administrés aux nourrissons dès leur 4e mois d'âge». D'autres experts affirment à ce titre que «l'Haemophilus influenza B est le germe qui serait responsable de plus de 90% des infections et pathologies fatales chez l'enfant, particulièrement des méningites (52%), pneumonies d'épiglottite et de septicémie». Cette même source estime également que « la cause majeure de morbidité et de mortalité chez les jeunes enfants, touche quelque trois millions de cas d'infections graves et est responsable du décès de 400 000 à 700 000 enfants annuellement dans le monde. La méningite causée par l'Haemophilus influenza B peut entraîner des séquelles graves telles que la surdité, troubles du langage, retard mental etc.». Au niveau de la wilaya de Tipasa, les cas de méningites virale, bactérienne et cérébrospinale furent de 169 cas en 2017 ; 209 cas en 2016, 90 cas en 2015 et 281 cas en 2014. Avec les deux nouveaux cas signalés récemment par l'hopital de Koléa, devrait-on parler de retour en force de ce type de maladies infectieuses et de zoonoses au niveau de la wilaya de Tipasa ? Les statistiques concernant ces maladies infectieuses et les zoonoses révèlent l'existence, dans la wilaya de Tipasa, de cas de méningite, de tuberculose et de zoonoses comme la brucellose (près de 10 cas entre 2015 à 2017), les leishmanioses cutanées (près de 40 cas entre 2014 à 2017), ainsi que des cas de morsures de chats (près de 2000 cas entre 2014 et 2017) et plus de 3 000 cas de morsure de chiens pour la même période, ainsi que des cas de rage qui sont signalés un peu partout à travers la wilaya, notamment dans les grandes agglomérations. « Même si les structures de la santé estiment que cette progression des maladies infectieuses et de zoonose, notamment la méningite et la tuberculose, est largement maîtrisée, il reste que l'attention des familles est attirée sur les risques de prolifération des cas de maladies infectieuses, qui sont en partie dus aux problèmes des conditions d'hygiène et du respect de l'environnement, notamment les décharges sauvages. Certains responsables médicaux affirment que «près de 200 cas de méningites signalés et pris en charge par les services sanitaires dans la wilaya de Tipasa en 2017 ne doivent pas faire oublier l'urgence des prises en charge, notamment les cas de méningite bactérienne, une maladie qui peut évoluer rapidement et provoquer la mort des malades qui en sont atteints, si elle n'est pas diagnostiquée et soignée à temps sachant que la bactérie se trouve généralement dans l'eau et peut contaminer les végétaux et certains aliments: les viandes crues, les fromages au lait cru, et les fruits», nous révèle en outre un spécialiste en pédiatrie qui ajoute que «la méningite est une maladie qui fait peur», estime ce spécialiste, «en raison de sa gravité, parce que bien souvent elle entraîne la mort, mais aussi à cause de la complexité pour établir un diagnostic fiable, ainsi que la rapidité avec laquelle elle engage le pronostic vital». D'autres spécialistes estiment que «cette maladie est caractérisée par une inflammation des méninges qui sont l'enveloppe du cerveau et de la moelle épinière, des zones particulièrement sensibles de notre corps », en révélant que «les signes habituels de la méningite sont les maux de tête, la raideur de la nuque, la fièvre, la contusion, le vomissement, l'intolérance à la lumière et l'intolérance au bruit, chez les enfants, les symptômes sont souvent moins spécifiques, avec par exemple une irritabilité ou une somnolence. Une éruption cutanée peut faire évoquer une cause particulière selon son aspect ; c'est le cas pour la méningite à méningocoque par exemple». Ces mêmes spécialistes précisent en outre que «la méningite peut laisser des séquelles non négligeables telles qu'une surdité, une épilepsie, une hydrocéphalie, un trouble cognitif, surtout lorsque le traitement n'est pas administré suffisamment à temps », estiment ces spécialistes médicaux. Selon d'autres observateurs « de nombreuses personnes confondent la méningite avec une simple grippe saisonnière et préfèrent recourir à d'autres moyens ; ce faisant, le malade n'étant pris en charge que tardivement », en ajoutant qu'il convient de préciser que « le pneumocoque à l'origine de la maladie est une bactérie présente chez 5 à 25% des personnes en bonne santé, au niveau de la bouche, du nez et du pharynx , mais qui est la principale cause de décès de méningite chez les enfants de moins de 5 ans dans le monde». Selon des sources hospitalières «en Algérie, des statistiques précisent que durant l'année 2010, plus de 3 100 enfants de moins de 5 ans sont décédés à la suite d'une pneumonie, dont la bactérie peut provoquer des infections, soit par descente vers les voies respiratoires (pneumonie), soit par migration vers l'oreille (otite), soit par envahissement d'autres organes». Houari Larbi