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Un remaniement sans changement
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 06 - 2010

Le dernier mini-r�am�nagement gouvernemental a �pargn� une grande partie des portefeuilles minist�riels. Empruntant la d�marche � Houari Boumedi�ne qui a toujours �vit� d�apporter de grands changements � l��quipe gouvernementale, Bouteflika a conserv� presque la totalit� des membres de l��quipe. Les partants sont affubl�s de la d�sormais expression st�r�otyp�e �appel� � d�autres fonctions�.
Ainsi, le changement s�articule autour d�une d�cision d�j� pr�te, c�est-�-dire la mise � l��cart du ministre de l��nergie, M. Chakib Khelil, lui permettant ainsi de lib�rer, dans la foul�e, quelques-uns, victimes expiatoires, et la nomination attendue de M. Yazid Zerhouni comme vice- Premier ministre qui passe le fauteuil de ministre de l�Int�rieur � l�un de ses proches, un ancien du MALG �galement, Daho Ould- Kablia. Ce fonctionnement bic�phale � la t�te virtuelle du gouvernement n�est pas nouveau. D�j�, bien avant cette d�cision formelle, Zerhouni avait plus de poids qu�Ouyahia qui g�rait tout simplement les affaires courantes. C�est une pratique qui a toujours marqu�, depuis le GPRA, le fonctionnement gouvernemental trop caract�ris� par les jeux de l�informel et de l�oralit�. D�ailleurs, logiquement, c�est le FLN qui aurait pu former l��quipe gouvernementale. Mais comme les jeux formels sont trop suspects et les espaces �lectifs encore trop peu cr�dibles, tout le monde �vite d�en parler, attendant une v�ritable et l�gitime repr�sentativit� d�assembl�es dites �lues. A ce jeu de dominos, le pr�sident semble r�fractaire � de profonds changements, quels que soient les r�sultats r�alis�s. Cette posture double, ambivalente de dirigeant formel et informel � la fois et qui marque tous les lieux priv� et public de responsabilit� en Alg�rie l�incite � n�accorder de confiance ouverte qu�au premier cercle minist�riel, � la t�te duquel se trouveraient Zerhouni et bien d�autres hauts responsables, ayant la possibilit� de prendre des d�cisions. Ce qui ne serait pas le cas pour les autres. L�absence de r�unions du Conseil des ministres et le d�sint�r�t port� aux assembl�es locales, au S�nat et � l�APN expliqueraient cette situation. Nous sommes dans un syst�me pr�sidentiel depuis l�ind�pendance o� tout tourne autour du pr�sident qui d�tient tous les pouvoirs, avec l�accord de l�arm�e. Ce changement n�a pas touch� grand monde, malgr� les graves crises qui ont secou� l��ducation et d�autres secteurs. M. Benbouzid est reconduit. Comme d�ailleurs Mme Khalida Toumi, dont le d�partement de la Culture a connu de s�rieux d�sagr�ments apr�s les �checs patents d��Alger, capitale de la culture arabe� et du Festival panafricain de la Culture, donnant � voir un secteur culturel manquant de projets clairs et coh�rents, s�articulant autour de festivals, bouffeurs d�argent, souvent sans v�ritables objectifs. L�ancienne responsable au niveau du RCD de Sa�d Sadi qu�elle avait quitt� pour embrasser le poste de ministre ne semble pas �tre l�ch�e par le pr�sident qui n�oublie pas cette �infid�lit� � et qui sait, qu�une fois, hors du c�nacle gouvernemental et de sa protection, elle sombrerait dans une grande solitude, �tant d�sormais en dehors des partis. En Alg�rie, il faudrait savoir que c�est autour du pr�sident que tout se construit et se d�construit. Jusqu�� pr�sent, c�est lui qui nomme et d�gomme les ministres, pr�side le Conseil des ministres quand il le d�cide et propose les grandes actions. Durant l��poque de Boumedi�ne, des minist�res fonctionnaient comme des territoires autonomes et constituaient des espaces-cl�s de d�cision. Ces ministres pouvaient agir, m�me si l�ex-pr�sident du Conseil de la r�volution faisait tout, en bon lecteur de Machiavel, opposant les uns aux autres, et s�en sortait fort bien en constituant une sorte de patchwork paradoxal o� chaque tribu minist�rielle pouvait agir, sans toutefois remettre en cause le pouvoir du chef ni celui de ses �amis� dudit Conseil. Les r�gles du jeu �taient claires. Avec Chadli, appara�t un autre poste, subsidiaire, peu important, souvent moins influent que certains de ses ministres, le Premier ministre. C�est Abdelghani qui, fonctionnant en chambellan sp�cial, ouvrira le bal, avec un PAP (programme anti-p�nuries) commandit� par Chadli, non comme c�est trop dit par l�ancien chef de la 5e R�gion militaire. On voulait tout simplement reproduire le sch�ma fran�ais de mode de gouvernement, mais l�absence d�une culture d�mocratique aboutissait in�luctablement � un �chec marqu� par l�apparition d�un autre Premier ministre, Abdelhamid Brahimi, qui ne pouvait r�ellement diriger un gouvernement fantomatique. Finalement, tout se d�cidait ailleurs. Le ministre �tait l� le plus souvent pour appliquer des directives, sans pour autant prendre des d�cisions importantes. Il y a dans chaque gouvernement deux ou trois coll�ges. Ce sont les membres du premier cercle qui d�cident et qui, le plus souvent, ne rendent de comptes qu�au pr�sident, passant outre le Premier ministre qui accepte sans r�agir, mais non sans g�ne, ce type de pratiques. Apr�s 1988, la parenth�se FIS des �lections allait d�sarticuler les centres de d�cision en imposant un gouvernement autonome, dot� des pr�rogatives constitutionnelles et mettant r�ellement dans l�angoisse les gouvernants r�els qui allaient �tre confront�s � un vrai dilemme. L�apr�s-1992 allait remettre en selle les pratiques ant�rieures o� les ministres sont souvent d�sign�s par un cercle restreint, sans aucune consid�ration d�un projet global qui int�grerait ainsi telle ou telle personne dans le sch�ma gouvernemental. Le FLN comme le pouvoir r�el ont toujours emp�ch� une sorte d�espace homog�ne participant d�un projet id�ologique et/ou politique coh�rent. Tout se faisait le plus souvent au quota, une politique qui a toujours caract�ris� l�univers politique alg�rien, trop travers� par les charges tribales, client�listes et claniques. Ainsi, en fin de compte, le ministre n�est nullement un vrai d�cideur ou une personnalit� proposant un projet sectoriel ob�issant au discours global du gouvernement, mais il est souvent pr�sent, tout en �tant d�pouill� de ses pr�rogatives constitutionnelles. Le Premier ministre fonctionne comme un personnage subsidiaire servant le pr�sident tout en s�effa�ant devant son pouvoir. Mais parfois, en p�riode de crise, le �cercle� r�el impose ses vues, prenant en compte le rapport de forces du moment. On se souvient du conflit entre B�la�d Abdesslam et Ali Kafi. La plupart des anciens ministres rencontr�s regrettaient l�absence d�une culture �tatique qui donnerait au ministre sa vraie place dans l��chiquier d�cisionnel. Il n�existe pas encore une r�elle culture de l�Etat mettant en forme une v�ritable distribution des r�les et �rigeant un respect absolu des textes constitutionnels. Certes, l�Etat, h�rit� de la colonisation, construit originellement contre les Alg�riens, est fort, mais risque de s��roder gravement avec les pratiques actuelles, car les hommes repr�sentant le pouvoir d�Etat et les espaces id�ologiques et partisans se caract�risent souvent par une grave indigence. La mani�re de d�signer les responsables correspond � une logique clanique, familiale et tribale. Cette volont� d�effacer toute opposition en la broyant dans une structure annexe est li�e � la culture de la tribu fonctionnant comme lieu d�all�geance et de solidarit�. Ainsi, les s�dimentations sociologiques sont marqu�es du sceau de la d�n�gation. Dans le cas de l�Alg�rie, qui vit depuis longtemps un r�gime hyper- pr�sidentiel dans les faits et dans la pratique, le r�le de Premier ministre n�est que secondaire. Ouyahia et Zerhouni, dans la logique actuelle, auront-ils les mains libres ou attendront-ils � chaque occasion le feu vert du pr�sident et du cercle restreint de la pr�sidence ? C�est toute la mani�re de gouverner qui est � transformer. Les lieux du pouvoir se trouvent en porte-�-faux avec les structures �tatiques. Ainsi, le dirigeant est encore drap� d�une djellaba dans une structure �tatique �moderne�. Le dirigeant se prend pour le cheikh. Le pr�sident est l��l�ment noyau du pouvoir, c�est un acteur solitaire investissant tous les leviers du pouvoir d�Etat. Dans ce cas, Zerhouni, qui semble plus fort dans cette structure bic�phale dont les pouvoirs d�passeraient ceux de la s�curit�, pourra-t-il convaincre le pr�sident de lui d�l�guer certains pouvoirs lui permettant de mieux diriger �ses� ministres, avec l�assentiment du Premier ministre. Zerhouni, �tant tr�s proche du pr�sident, apportera- il au poste de Premier ministre une certaine autorit� ? Ou ce jeu bic�phale serait-il le pr�lude ou l�annonciateur de tensions et de conflits futurs de pr�rogatives ?

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