Le Parlement africain de la société civile, réuni à Alger, a appelé, hier, via son président Jean Claude Kessé, à la mise en place d'un fonds pour soutenir les ONG africaines dans la mise en œuvre de leurs actions de promotion du développement de l'Afrique. Une enveloppe de 50 millions d'euros sera dégagée par les 30 pays participant à la conférence. C'est par le développement économique, l'endiguement du chômage, l'exploitation des ressources humaines riches et dynamiques de l'Afrique que sera empêchée la fuite des jeunes et des compétences. Plus particulièrement, il s'agit de promouvoir les échanges Sud-Sud et les partenariats public-privé. En marge des travaux de la seconde édition de la Conférence internationale des ONG africaines membres de l'Ecosoc (CIOAME-ONU), dont le Parlement africain de la société civile est membre, M. Kessé a sollicité l'Algérie d'aider à la mise en place d'un tel mécanisme de soutien au développement des économies africaines. Le Parlement africain, par ailleurs, soutient les efforts de l'Algérie et ses choix de règlement des conflits et problématiques majeures que connaît le continent, notamment migratoire, de façon politique et pacifique. A ce propos, M. Ali Sahel, président du comité d'organisation du Parlement africain, a rappelé les positions de l'Algérie concernant le problème des migrations. Il rappelle, en effet, que ce ne sont ni les durcissements des octrois de visas, ni les fermetures des frontières qui freineront le phénomène de l'immigration clandestine qui a fait plus de 1 600 morts en Méditerranée cette année. Il s'agit bel et bien de développer les conditions de vie et de travail en Afrique, de permettre l'essor d'une vie économique et sociale plus équilibrée. Seule une telle action permettra d'endiguer réellement cette problématique dont le thème est au centre des préoccupations des diverses réunions africaines tenues récemment. L'observation faite de la difficulté qu'éprouvent les ONG africaines à s'autofinancer oblige donc les responsables africains à prendre les devants en créant un fonds qui permette d'avancer sur cette question. Même si le Parlement reste une organisation non gouvernementale, il doit cependant prendre part aux actions étatiques du moment qu'il agit dans le domaine du développement humain et économique. En effet, M. Sahel estimait sur les ondes de la Chaîne 3 que non seulement des obstacles locaux tels que la corruption empêchent le développement économique de l'Afrique, mais de plus, il pointe du doigt l'action néfaste des multinationales qui exploitent les ressources africaines de façon irrationnelle et sauvage. Selon lui, seule une société civile forte peut obliger les pouvoirs publics des pays africains à contrer cette tendance et à faire pencher la balance vers plus de coopération intra-africaine. Nedjma Merabet