Le nouveau «coordinateur de l'instance dirigeante» du Front de libération nationale, également nouveau président de l'Assemblée populaire nationale, Moad Bouchareb, a animé, hier, sa première activité partisane sur le terrain, depuis son intronisation, fin novembre dernier. Une sortie d'autant plus attendue que les derniers bouleversements survenus sur la scène politique rendent de telles activités, d'un membre de l'Alliance présidentielle, des événements suivis de très près par les observateurs. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Moad Bouchareb a choisi, pour cette première sortie, une rencontre avec les élus locaux, APC et APW de la wilaya d'Alger, en vue de les mobiliser derrière le candidat du parti, dans la capitale, pour les sénatoriales de ce samedi 29 décembre. Cette rencontre, organisée à la salle Dounia Parc à El-Achour, était, donc, une occasion pour «lire», à travers le discours du nouveau chef du parti de la majorité, la nouvelle feuille de route fixée à ce parti et, au-delà, à l'ensemble des partis de la coalition présidentielle. Notamment, au lendemain du conclave de la résidence d'Etat à Zéralda, du mercredi dernier, auquel les chefs des quatre partis de la coalition ont été invités, et qui avait pour objet la préparation des prochaines échéances politiques que prépare le pouvoir, à savoir une révision constitutionnelle et, bien sûr, l'annulation de la présidentielle prévue initialement en avril 2019. A ce titre, il est pour le moins assez significatif que le nouveau dirigeant du FLN n'a, à aucun moment, durant son discours devant les élus d'Alger, évoqué, ne serait-ce que de manière allusive, un quelconque rendez-vous électoral, la présidentielle, en l'occurrence. A pareille période, précédant de si peu un rendez-vous majeur comme la présidentielle, mais en d'autres circonstances, cela serait pour le moins inimaginable pour un parti politique, celui de la majorité de surcroît, que préside Bouteflika en personne. Or, Bouchareb, ce faisant, ne fait que se conformer à la ligne tracée pour les partis de l'Alliance depuis début novembre dernier et consistant à ne plus évoquer l'élection présidentielle. En revanche, tout le monde est tenu d'insister sur le thème devenu en vogue, et qui résume le nouveau projet du pouvoir en fait, celui de «la continuité». Evidemment, de Bouteflika. «A travers vous tous, nous rendons hommage au peuple algérien ainsi qu'à celui qui nous représente tous, ici même en Algérie qu'à l'étranger, le militant, l'élu, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika.» Le propos, ici, est de Moad Bouchareb qui, plus clairement encore, ajoutera à l'endroit des élus d'Alger : «Nous tenons à réitérer notre soutien à ce Président et nous nous engageons à demeurer à ses côtés, pour la continuité.» Revenant régulièrement dans son discours sur le bilan de vingt ans de règne de Abdelaziz Bouteflika, Bouchareb réitérera encore son appel :n «Nous le disons et répétons à haute voix : nous sommes déterminés à demeurer fidèles à ce Président, pour la continuité et sans le moindre complexe.» Le «sans le moindre complexe» est un terme lourd de sens. Bouchareb sait, en effet, qu'il parle d'un soutien qui, cette fois, intervient dans des circonstances bien particulières. Il s'agira, pour le FLN ainsi que pour les autres partis de la coalition mais aussi des grandes organisations de masse, de soutenir, non pas un candidat, comme en 1999, 2004, 2009 ou 2014, mais bien un Président et son programme... K. A.
