La semaine a été moins pénible que d'habitude. Normal, depuis trois semaines, il se passe quelque chose dans le pays et rien qu'en collant à l'actualité, on n'a plus le temps de s'ennuyer.Tenez, le fait marquant de la semaine a sans doute été l'annonce du désengagement de Mokrane Aït Larbi avec le candidat Ali Ghediri. Ce retrait, on l'attendait un peu, du fait de la présence de l'avocat à la marche du 1er mars, suivie d'interventions médiatiques où il a, à chaque fois, revendiqué son adhésion à la révolte populaire et son engagement pour faire aboutir ses revendications. Il restait donc qu'il se mette en cohérence et c'est désormais fait. La semaine a quand même été pénible par moments. Avec notamment cette intervention du vice-ministre de la Défense à partir de l'Académie interarmes de Cherchell. C'était l'occasion d'entendre encore cette formule en vogue qui dit que Gaïd Salah a parlé en quelques mois plus que toute l'armée depuis l'indépendance. Mais le discours n'a pas donné lieu qu'à des sourires, il a aussi été l'objet de toutes les interprétations au point de réjouir, choquer, rassurer et inquiéter en même temps. Il n'y a décidément que dans notre pays que, dans un discours, on peut comprendre la chose et son contraire. On ne fera jamais rien comme tout le monde ? La semaine a été pénible. On ne sait pas comment ils font mais ils ont encore trouvé des femmes à inviter au Palais du Peuple : un dîner devenu déjeuner, un dîner du 8 Mars, le 7 mars et une invitation à rencontrer le Président sans le Président. Que ces femmes aillent à la soupe, ce n'est pas vraiment un problème, qu'elles nous fassent la leçon de patriotisme en s'essuyant la bouche, ça devient absolument insupportable. Qu'à cela ne tienne, le lendemain, vendredi, ces femmes devaient voir dans les rues d'Alger et d'ailleurs ce qu'est un 8 Mars. La semaine a été pénible, pour tous ces choyés du système qui quittent le bateau. Retournements de vestes ? Les plus généreux et les plus cléments peuvent appeler ça une prise de conscience. Tant mieux, si ça peut être utile. Mais allez le dire à ceux qui en ont le plus souffert. En attendant la suite, ceux qui quittent le bateau auront déjà été utiles : ils sont la preuve vivante, l'incarnation de… la panique à bord. La semaine a été pénible avec ces élus du FFS qui devaient renoncer à leur mandat de députés pour rejoindre la contestation populaire. Au final, on n'a pas compris grand-chose, puisqu'il était question de faire la différence entre la démission et le retrait, entre ce que disent les concernés et la direction du parti… Vraiment dur. La semaine devait être moins pénible. Tout est bien qui finit bien ? Oui, avec ce que promettait la journée du 8 Mars comme mobilisation, comme couleurs et comme perspectives, on ne peut pas vraiment soutenir le contraire. Est-ce que le vendredi est en train de changer de camp ? S. L.