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Entre avis contradictoires et incertitudes
Hirak et situation économique
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 05 - 2019

On le savait : la redynamisation de l'économie nationale n'est pas pour cette année. Les prédictions des institutions internationales autant que les prévisions nationales, que confirment d'ailleurs les chiffres du premier trimestre 2019 rendus publics par l'ONS, l'ont suffisamment ressassé depuis plusieurs mois pour que l'on s'attende à une conjoncture difficile, une passe difficile qui s'est compliquée avec l'inévitable impact, non quantifiable pour le moment, du mouvement populaire sur l'activité économique.
Ainsi, les prévisions n'annoncent pas d'embellie pour les mois qui viennent, et cela on le savait avant que les Algériens décident de se soulever et de donner corps à un mouvement populaire comme le monde en a rarement vu. Si sur le plan politique, c'est encore la bouteille à l'encre, sur le plan économique, par contre, les temps ne sont pas à l'optimisme, loin s'en faut ! Bien que des indicateurs économiques ne soient pas disponibles pour apprécier la situation qui prévaut, il est tout de même loisible de se faire une lecture de la situation ou de ce qui pourrait advenir à partir de recoupements de diverses sources d'information, notamment des entrepreneurs et des spécialistes des questions économiques et financières.
La situation économique du pays, tout le monde s'accorde à le dire, a de quoi susciter quelque inquiétude. Mais il faudrait bien prendre le soin de rappeler que la mauvaise passe que traverse l'économie nationale n'a pas attendu le Hirak pour susciter toutes les interrogations.
C'est clairement antérieurement au Hirak, c'est le résultat de la gestion — certain préféreront dire la non-gestion — des gouvernements qui se sont succédé depuis des lustres, dont le dernier qu'Ahmed Ouyahia a eu à conduire et qui a eu à entériner des décisions qui pourraient s'avérer lourdes de conséquences dans quelque temps.
La morosité ambiante est montée de quelques crans ces dernières semaines et ce ne sont certainement pas les patrons de certains secteurs d'activité qui diront le contraire.
Des secteurs et branches d'activité qui, il faut le dire, ont subi plus que d'autres les contrecoups du mouvement populaire, comme c'est le cas de l'hôtellerie dont les chiffres qui traduisent une catastrophe ont été révélés à partir du plateau de «l'Invité de la rédaction» de la Chaîne 3, jeudi dernier. « La situation devient difficile à gérer que ce soit pour le public ou le privé », assénait, en effet, Lazhar Bounafa, le P-dg du groupe HTT (Hôtellerie, tourisme et thermalisme) qui a fait état d'une baisse d'activité dans le secteur touristique de 85% par rapport à l'année dernière à la même période.
Chiffre astronomique s'il en est pour un secteur qui n'est pas réputé pour peser lourd dans le produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie même si, comme le soulignait l'invité de la Chaîne 3, il est passé à 2,5% aujourd'hui alors qu'il n'était que de 0,8% il y a trois ans. « Des annulations de réservations dans des hôtels de toutes les rencontres organisées jusqu'à fin décembre de l'année en cours ont été enregistrées », selon M. Bounafa qui n'a pas omis de citer, sans le nommer, le cas d'un grand hôtel dans une grande ville qui « depuis un mois, a fait zéro client ».
Des révélations, en tous les cas, qui contrastent avec ceux tenus par exemple par la présidente de l'Union des Confédérations méditerranéennes des entreprises, Saïda Neghza, qui estimait, il y a quelques semaines, alors que le Hirak avait atteint sa vitesse de croisière d'avant le mois de Ramadhan, que les marches n'ont atténué en aucun cas l'intérêt des investisseurs et opérateurs économiques étrangers pour l'Algérie, indiquant que les opérateurs économiques de la Méditerranée suivent avec le plus grand intérêt les changements dans notre pays et qu'ils se préparent même à s'impliquer davantage.
De l'étranger, la perception que l'on a de la situation que traverse le pays depuis le soulèvement populaire du 22 février peut être illustrée par cette analyse de Chris Stephen publiée par petroleum-economist.com, le site internet spécialisé des questions de l'énergie et des hydrocarbures, qui ne cache pas son pessimisme né du doute qui s'est propagé chez les potentiels investisseurs étrangers, essentiellement parmi les IOC (compagnies pétrolières internationales).
« Le limogeage de Ould Kaddour et la réouverture de l'enquête sur une affaire de corruption menée depuis une décennie en Algérie ont laissé les IOC se demander quelle part du programme de réforme promis par la Sonatrach pouvait survivre », nous apprend la publication online qui dépeint une situation chargée d'incertitudes, qui n'encourage pas à l'investissement, surtout pas étranger. « Les scandales de corruption de Sonatrach ont impliqué des enquêtes sur trois continents et ont déchiré la société.
L'Algérie a emprisonné un ancien P-dg, trois anciens vice-présidents et plus d'une douzaine de cadres supérieurs. À l'étranger, les procureurs américains ont saisi des appartements de luxe à New York et un procès en Italie a vu l'emprisonnement en septembre dernier de l'ancien directeur général de la société de services pétroliers Saipem, accusé de corruption pour plusieurs millions de dollars et impliquant Sonatrach », écrit encore petroleum-economist.com qui, un peu plus loin dans son analyse, table sur une perspective qui augure que « l'enquête à venir risque de remettre en cause le programme de réforme du secteur pétrolier et gazier déjà bloqué de l'Algérie. L'impulsion pour la réforme de Sonatrach est née du désespoir. L'Algérie fonctionne comme un Etat rentier.
Au moins jusqu'aux manifestations. Le pouvoir dirigeait le pays, mais veillait à ce que des revenus suffisants provenant du pétrole et du gaz soient versés à la population sous forme de subventions pour l'alimentation, l'énergie et le logement. Mais les revenus du pétrole et du gaz diminuent et la population augmente ». Une analyse que la publication internationale spécialisée dans les questions liées à l'énergie et aux hydrocarbures conclut sur un ton ni optimiste ni pessimiste pour écrire : ‘'Et la tourmente politique n'est peut-être pas terminée.
Le renversement de Bouteflika entraînera des élections retardées. Il n'y a aucun moyen de connaître la couleur d'un nouveau Parlement et son attitude à l'égard des CIO. Cependant, il y a aussi des raisons d'être optimiste. Les partis d'opposition et les manifestants eux-mêmes sont probablement aussi désireux que l'ancien régime d'augmenter les revenus du pétrole et du gaz'' pour conclure en faisant état de propos d'un des dirigeants d'une société de services pétroliers occidentaux qui aurait déclaré que sa société s'attendait à ce que la « faim » de l'Algérie augmente sa production, ce qui se traduirait par de nouveaux contrats à moyen terme, quelles que soient les turbulences à court terme.
Une situation qu'anticipait déjà le brillant expert financier Omar Berkouk qui, dans les colonnes de l'édition du 31 mars dernier du quotidien El-Moudjahid, répondait à une question sur les moyens d'éviter que la situation économique ne s'aggrave en confiant : « Le Hirak aura des conséquences négatives sur l'économie algérienne à court terme. Il ajoute à la mauvaise gouvernance du pays une période d'incertitude et d'absence de décisions en matière d'investissement et de gestion. Mais c'est le prix à payer pour recouvrer la souveraineté populaire sur la destinée du pays et sur la gestion de ses richesses. A cet égard, il est urgent d'organiser la transition politique pour éviter une détérioration grave et durable de l'économie nationale.
La mise en place rapide de la nouvelle gouvernance réclamée par le peuple depuis le 22 février de l'année en cours sera légitime pour engager les réformes de structures douloureuses, nécessaires et vitales pour sortir l'économie nationale du modèle prédateur fondé sur la production et la vente des hydrocarbures.
En attendant, il est important de veiller à la persévération et à l'intégrité du patrimoine économique du pays (Sonatrach). Il faut poursuivre une gestion parcimonieuse des réserves de change en scrutant attentivement la structure de la balance commerciale. A ce stade, il s'agit de mesures défensives et de conservation.
La révolution économique nationale passera par la reprise en main des leviers économiques du pays par ses représentants légitimes ».
Azedine Maktour


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