Retour sur terre. Pour les joueurs de Djamel Belmadi et leurs millions de fans, la victoire sur le Sénégal n'est que le début d'une longue série qui doit se poursuivre dès demain, face à la Tanzanie, lors du match de ce premier tour à sensations. L'Algérie dispose-t-elle de cette sélection qui pourrait offrir au football sa seconde couronne africaine après celle étrennée en 1990 à Alger ? C'est la plus grande interrogation qui a suivi l'exploit des Verts devant l'ogre sénégalais, jeudi. Une question à laquelle personne ne peut objectivement répondre par l'affirmative pour la simple raison que le football reste un jeu qui n'offre que très peu de certitudes. L'EN a, c'est vrai, regagné certaines de ses vertus, celles-là mêmes qui avaient permis de neutraliser bien de grands de ce monde. Il n'en demeure pas moins que l'Allemagne, contexte africain oblige, ne pèsera pas lourd devant l'Egypte et son «peuple» du Cairo-Stadium ou encore les Super Eagles et leurs stars qui inondent le marché européen. Pour le moment, les Verts semblent se dire «chaque chose en son temps». Un avis partagé et par les joueurs et par les différents responsables de la sélection. Belmadi en premier : «On ne peut pas dire qu'on a le profil d'un champion. Battre le Sénégal, ce n'est pas une chose aisée. Il n'y aura pas beaucoup d'équipes qui auront la possibilité de le faire, mais ça ne veut pas dire que les choses sont réglées. Ce n'est qu'un deuxième match, certes face à une équipe très forte. Ce n'est qu'un match du groupe. Il reste encore beaucoup de matchs. On espère qu'il y en aura 7 (en tout), le septième ça sera la finale. J'espère qu'on ira au bout. Maintenant, on va apprécier cette victoire, bien récupérer, et préparer le match face à la Tanzanie. On va bien préparer les matchs les uns après les autres, j'espère le plus longtemps possible, j'espère jusqu'en finale», a-t-il prévenu. Sans fausse modestie, le sélectionneur algérien s'attend à ce que la suite du parcours soit encore difficile. Les prochains adversaires seront davantage renseignés sur les capacités de son équipe «à soulever les montagnes». C'est pourquoi Belmadi met en garde sur tout éventuel relâchement de ses troupes. Un message reçu 5/5 par quelques-uns de ses éléments de base à l'exemple de l'infatigable Sofiane Feghouli qui est en train de confirmer sa bonne saison avec les Sang et Or de Galatasaray. «Nous avons joué avec les valeurs de l'Algérie, on a mouillé le maillot. C'est une belle victoire, mais il faut rester lucides», analysait l'ancien milieu droit de West Ham qui semble apprécier, surtout exceller, son nouveau rôle de milieu relayeur. Pour son camarade de la défense, Djamel Belamri, le match du Sénégal fait partie du passé. «C'est une victoire importante. Nous devons vite tourner la page et se concentrer sur la suite du parcours. Le plus dur reste à faire», assure l'ex-nahdiste. En plus clair, tout reste à faire pour cette équipe algérienne, certes, valeureuse mais perfectible. Bien négocier le match de demain face à la Tanzanie, qui n'est pas vraiment sans enjeu du fait qu'un mauvais résultat viendrait saborder la dynamique du succès engagée sous l'autorité de Belmadi, puis préparer le huitième de finale programmé le dimanche 7 juillet sur cette même pelouse du stade du 30-Août contre le meilleur des troisièmes des poules A, B et F. Un «gros morceau» en huitièmes, c'est possible ! La nouvelle formule édictée par la CAF à l'occasion de cette trente-deuxième édition ouvre la voie à un suspense tous azimuts au sujet des probables affiches de la seconde phase, c'est-à-dire les huitièmes de finale prévues à partir du vendredi 5 juillet. Une optique que les fans des Verts attendent avec impatience dès lors que Mahrez et compagnie ont assuré non seulement leur qualification à ce tour mais aussi le statut de leader de la poule C.Une place qui autorise quelques privilèges aux Algériens comme ceux de recevoir sur le même terrain qui a abrité les matchs du premier tour et d'évoluer à une heure (21h) durant laquelle le climat s'annonce généralement plus doux. Cependant, la tournure prise par les matchs des deux premières journées dans les poules appelées à croiser les lauréats du groupe C, en l'occurrence les poules A, B et F laisse ouverte l'éventualité de tomber sur un «gros morceau» lors des huitièmes de finale. Si l'Egypte (A) et le Nigeria (B) sont assurés de passer ce premier tour au sommet de leurs groupes, le groupe H qui a livré une seule journée (le second acte a eu lieu hier soir alors que la troisième journée est programmée pour le mardi 2 juillet) peut valoir quelques surprises. Le Ghana qui était annoncé comme un des favoris tout comme le tenant du Cameroun a été accroché à la surprise générale lors de la première journée par les Ecureuils du Bénin (2-2). Hier, le second round proposait le choc Ghana-Cameroun et l'inédit Guinée-Bissau-Bénin. En cas d'un nouveau faux-pas des Ghanéens assujetti à un résultat positif des Béninois devant les Os Djurtus (Les Lycaons), les Black Stars feront partie des potentielles sélections candidates au challenge des 4 meilleurs troisièmes. Une probabilité qui concerne également la RD Congo, qui a connu deux défaites face à l'Ouganda et l'Egypte mais qui reste en course si, bien entendu, l'équipe de Florent Ibenge remporte le duel face au Zimbabwe (1 point) lors de la dernière journée, ce soir. Idem pour le groupe B où les Super Eagles du Nigeria (6 points en deux matchs) planent sans partage devant le surprenant Madagascar (4 points) et le méconnaissable Sily National de la Guinée (1 point). Comme pour le cas de la RDC, le Burundi (deux défaites) peut encore nourrir l'espoir de décrocher une des quatre places de repêchage pour les huitièmes à condition de battre aujourd'hui la… Guinée. Ce qui constituerait une nouvelle sensation dans ce premier tour marqué, par ailleurs, par les performances relativement moyennes des lignes d'attaque (43 buts en 21 matchs joués). M. B.
