Hier encore, c'est avec la même détermination que les Oranais sont sortis pour exprimer leur refus catégorique de prendre part au dialogue auquel appelle Karim Younès. Un refus de dialogue que les manifestants estiment impossible, se demandant comment y croire en l'absence de liberté et de conditions adéquates pour sa tenue et sa crédibilité. S'interrogeant «comment peut-on tenir ce dialogue avec la capitale Alger encerclée ? Avec la répression sur le hirak et les arrestations et les pressions sur la presse…». D'une même voix, la foule criait : «Le peuple veut l'indépendance.» Pour les manifestants de ce vendredi, il est hors de question que le peuple soit dirigé par un régime non civil. Un peuple qui, scande la foule, «ne veut pas d'une gouvernance militaire à nouveau». Très remontée contre tous les ministres, hauts responsables… arrêtés depuis le début du Hirak, la foule criait sa colère : «Vous avez dilapidé le pays et obligé les jeunes à émigrer.» Tout au long de la marche, l'appel était incessant pour la libération du moudjahid Bouregaâ. Malgré les récentes incarcérations d'anciens ministres, tel Tayeb Louh, les manifestants estiment que cela n'est pas assez puisque le reste de la bande est toujours au sommet de l'Etat. «Bensalah, Bedoui, gouvernement, dégagez tous», disent-ils tout en insistant «tant que ces bandes sont toujours en place, alors pas de dialogue et pas d'élections. Etat civil pas militaire, on n'y renonce pas». Amel Bentolba