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Ce qu'il faut retenir du procès de Blida
AU LENDEMAIN DU PRONONCE DU VERDICT
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 09 - 2019

Le général Toufik, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune ont été reconduits très tard dans leur cellule ce mardi soir après avoir écouté le juge prononcer la sentence définitive à leur encontre : 15 années de réclusion pour les présents et vingt ans pour ceux jugés par contumace.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces derniers ne sont autres que Khaled Nezzar, son fils Lotfi et Farid Benhamdine, gérant de la société algérienne de pharmacie, présenté comme étant le chargé de liaison entre l'ancien vice-ministre de la défense et Saïd Bouteflika.
Le 6 août dernier, la justice militaire avait annoncé avoir lancé un mandat d'arrêt international à l'encontre des trois personnes et fait savoir que ces dernières étaient, désormais, poursuivies pour «complot» et «atteinte à l'ordre public». A ce moment, les concernés se trouvent à l'étranger, en Espagne, dit-on, où ils ont fui pour échapper aux enquêtes dont ils ont eu vent. Habituellement prolixe sur les réseaux sociaux, et notamment ses comptes twitter, où il s'est distingué par des déclarations virulentes à l'égard du chef d'état-major, Nezzar n'avait pas encore réagi durant les premières heures ayant suivi sa condamnation.
L'ancien patron du DRS, Saïd Bouteflika et la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) ont également écouté le juge prononcer la peine à leur encontre sans réaction. Hier, Me Ksentini, avocat du général Toufik s'est dit «choqué par la sévérité de la condamnation, tout en respectant le tribunal». A ce moment, il ignorait encore la décision qu'allait prendre son client au sujet de la procédure d'appel qu'autorise la loi. «Il faut d'abord laisser la situation se calmer, et ce sera à lui de décider s'il faut le faire ou non, la loi nous donne de toute façon dix jours pour accomplir cette procédure.»
Comme tous les avocats constitués pour la défense des prévenus, la défense a plaidé de très longues heures ce mardi. Les plaidoiries ont débuté vers 17h30 et n'ont pris fin qu'après 21h. Tous ont tenté de démontrer du mieux qu'ils le pouvaient «l'inconsistance» des charges retenues contre leurs clients. Certains d'entre eux, dit-on, sont entrés dans une véritable colère, à l'exemple de Me Bourayou, avocat de Saïd Bouteflika qui a tout tenté, en début de procès pour mettre en avant «les conditions de détention» qui ont fait perdre à son client sa santé.
Le frère conseiller de l'ancien président de la république est, en effet, apparu extrêmement amaigri et d'une pâleur frappante, nous dit-on. Le fait, apprend-on, est dû à son refus de s'alimenter et d'accepter la nourriture servie en prison. Selon les informations que nous avons pu obtenir, les trois détenus de la prison militaire de Blida n'étaient pas autorisés à recevoir le traditionnel panier auquel ont droit les prisonniers civils, pour des raisons liées à leur sécurité.
Saïd Bouteflika a refusé catégoriquement de répondre aux questions du juge, affirmant qu'il n'avait rien à se reprocher et qu'il n'avait à aucun moment trempé dans l'affaire du complot pour lequel il était poursuivi. Le juge lui a accordé le droit de quitter la salle d'audience après lui avoir fait savoir que son attitude ne changerait en rien la nature de sa condamnation. Tout comme le général Tartag, qui avait refusé de comparaître devant le juge, il était donc absent au moment où se sont déroulées les auditions des principaux témoins. On en sait également un peu plus au sujet de l'audition des hauts responsables de la présidence de la république, Heba Okbi, ancien SG de la présidence, Mohamed Boughazi, ancien conseiller de Abdelaziz Bouteflika et Mohamed Rougab, son secrétaire particulier.
Selon des avocats, ces derniers ont été interrogés au sujet du fameux communiqué annoncant le limogeage de Gaïd Salah le 1er avril dernier. L'affaire en question s'était en fait déroulée sur les réseaux sociaux où un mystérieux texte signé par Mohamed Boughazi annoncant le remplacement du chef d'état-major par Saïd Bey, mais elle a vite été démentie par un communiqué publié par le ministère de la défense sur sa page facebook. Durant le procès et en réponse aux questions du juge, l'ancien conseiller de Abdelaziz Bouteflika a catégoriquement nié être l'auteur du texte tout comme il a nié avoir recu une quelconque instruction allant dans ce sens. Boughazi a rappelé avoir apporté un démenti public en intervenant sur des chaînes de télévision privées.
Ces déclarations ont servi aux avocats qui ont plaidé l'absence de preuves attestant qu'un complot avait eu lieu ou qui s'apprêtait à se mettre en place durant cette période. Selon les éléments que nous avons pu obtenir, les enregistrements de la fameuse réunion du 27 mars n'ont pas été présentés durant le procès. Des avocats ont pu cependant écouter leur contenu durant la période d'instruction du dossier. «On a pu écouter des conversations portant sur la nécessité de désigner un successeur à Abdelaziz Bouteflika, mais à aucun moment, il n'y a eu une quelconque allusion à un complot (…) les personnes présentes, le général Toufik, Saïd Bouteflika et Louisa Hanoune, ont été enregistrées à leur insu», indique à ce propos Me Ksentini.
Plusieurs autres membres du collectif de défense nous ont également fait savoir que le tribunal militaire n'a, à aucun moment, fait référence au fameux agent étranger, francais disait-on à un certain moment, présent lors de cette réunion. «Les questions et réponses se sont limitées à cette réunion et aux entraves à la mise en application de l'article 102», nous dit-on. Des points sur lesquels s'est très longuement exprimé le général Toufik. Ce dernier a nié tous les faits qui lui étaient reprochés. A sa sortie du tribunal, l'un de ses avocats
Me Lahcène Seriak a lu une déclaration faite par son client et dans laquelle il impute son arrestation et sa condamnation à la lutte anti-corruption qu'il avait déclenchée. «J'ai lancé, dit-il, de multiples enquêtes sur de graves dossiers de corruption et de détournement, dès que j'ai constaté avec mes services le développement considérable de la corruption au sein de nos jeunes organisations financières et industrielles (…) un développement criminel oligarchique d'une corruption vite mélangée avec la politique et l'exercice des missions des pouvoirs publics, voire le fonctionnement de l'Etat (…) oligarques, démarcheurs, intermédiaires, rabatteurs, publicistes financiers, politiciens, financiers ont pullulé par générations spontanées à l'ombre de l'Etat corrompu et des oligarques avec leurs fausses grandes entreprises. Enhardis, ces oligarques et leurs complices institutionnels ont introduit dans notre pays le principe systémique des pots-de-vin et des pots-de-miel, des commissions faramineuses devenues un véritable «cancer» des projets publics, comme la Sonatrach, l'autoroute Est-ouest. Ils ont mis en place des organisations criminelles formant par leur ramifications mondiales et internes une «puissance occulte» dans les rouages de l'Etat, qui doit compter avec elle pratiquement sur tout (…) la corruption allait donc faire disparaître littéralement et physiquement notre jeune nation, ses territoires et ses richesses nationales, voire son peuple dépossédé de toute valeur de vie composée (…) mes initiatives d'enquête contre la grande corruption demeurent le fer de lance de mon devoir accompli, même s'il doit me coûter très cher, voire le prix de ma vie».
Au soir de la journée d'hier, l'un des avocats de Louisa Hanoune s'est, lui aussi, exprimé au sujet des déclarations faites par sa cliente. Dans une déclaration au site électronique TSA, Me Ghechir a fait savoir que la SG du PT n'était pas «très affectée par le verdict, elle sait que c'est une question politique (…) durant le procès elle s'est bien défendue, niant toutes les accusations portées à son encontre, d'ailleurs le président du tribunal m'a fait remarquer qu'elle ne lui avait rien laissé à dire».
Me Ghechir affirme aussi que Louisa Hanoune n'était pas présente au moment où le général Toufik et Saïd Bouteflika se sont entendus sur «une période de transition devant être conduite par Liamine Zeroual (…) nous allons faire appel car ce qu'elle a fait entre dans le cadre de l'activité politique (…), elle n'a pas dévié de sa mission et n'a fait qu'exprimer son avis devant le frère du président de la république, ni plus ni moins, même leurs points de vue n'étaient pas concordants».
A. C.


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