Un CHU de dimension régionale, 7 hôpitaux généraux totalisant 1 124 lits et implantés dans les chefs-lieux de daïra, quatre établissements de soins spécialisés et 58 polycliniques dont 16 sont dotées de maternité ainsi que 8 centres intermédiaires spécialisés de proximité. En sus, un réseau étoffé de médecins généralistes et de praticiens spécialistes et des établissements hospitaliers du secteur privé viennent compléter la trame et une carte sanitaire qui place la wilaya de Tizi-Ouzou dans le peloton de tête des wilayas les plus nanties du pays en termes de couverture sanitaire. Un dispositif appelé à s'enrichir avec de nouvelles dotations en infrastructures hospitalières dont certaines sont sur le point d'être réceptionnées ou viennent d'être lancées en réalisation. Cependant, ces investissements dont on ne peut escamoter l'importance ne peuvent faire oublier une réalité qui invite plutôt à nuancer le jugement. Des dysfonctionnements d'ordre structurel et d'organisation inhérents au système de santé algérien sont à la source des déficits dans la qualité de la prise en charge sanitaire. La concentration de moyens en termes de spécialités au niveau du chef-lieu de wilaya, les insuffisances dans certaines spécialités médicales (notamment au niveau des structures de proximité) et de la plupart des structures du secteur privé au niveau du chef-lieu de wilaya et des praticiens spécialistes à Tizi-Ouzou et dans les grands centres urbains (voir encadré 1) entraînent un déséquilibre dans l'offre de soins entre les différents bassins de populations dans une wilaya où la forte densité humaine se concentre hors les murs des villes. CHU Nedir-Mohamed : comme un vaisseau amiral vieillissant ! Dans le dispositif de santé de la wilaya, le CHU de Tizi-Ouzou prend l'allure d'un vaisseau amiral au sein duquel s'élabore et se réalise l'essentiel des opérations de défense sanitaire de la wilaya, voire même de la région centre du pays. De fait, il cristallise toutes les attentes en matière de soins mais aussi beaucoup de paradoxes et de contraintes. Et pour cause. Infrastructure vieillissante, le CHU Nedir-Mohamed se caractérise par son gigantisme et un développement exponentiel, une concentration de plusieurs services qui ne cessent de se démultiplier dans un espace qui se caractérise par l'étroitesse et la vétusté des locaux. L'établissement a été érigé au milieu du XXe siècle pour répondre à la demande de santé d'une poche démographique des plus réduites à l'époque. Plaidoyer pour le dégel du projet du nouveau CHU Du coup et pour toutes ces contraintes que vit le CHU Nedir-Mohamed avec sa structure d'accompagnement, en l'occurrence l'unité Belloua, la recherche d'une alternative s'est posée comme une urgence et la demande de l'inscription d'un nouveau CHU ne tardera pas à être portée à la connaissance des autorités centrales qui ont répondu favorablement à la requête émanant des élus APW et appuyée par l'exécutif de wilaya. Le projet a été inscrit en 2014 à l'indicatif de la wilaya de Tizi-Ouzou dans le cadre d'un programme national prévoyant la construction de 9 CHU à travers les wilayas de Ouargla, Alger, Batna, Béchar, Annaba, Constantine, Béjaïa, Tlemcen et Tizi-Ouzou. Dans la foulée, le wali de l'époque annoncera même, pour le mois de juillet 2014, le lancement des travaux de réalisation du nouveau centre hospitalier universitaire sur un terrain de 18 hectares situé au nouveau pôle urbain de Oued Falli. Mais la crise financière induite par la chute du prix du baril de pétrole au cours de l'année 2014 sonnera le glas de ce projet dont les financements sont mis sous le coude au courant de l'année 2015. La nouvelle tombera comme un couperet et viendra couper court à l'espoir nourri de voir se desserrer l'étreinte sur le CHU Nedir-Mohamed qui ne cesse de subir une pression énorme de demande de soins émanant d'un bassin de population d'au moins deux wilayas de proximité, voire même au-delà, en plus de Tizi-Ouzou. Depuis, élus et responsables de l'exécutif de wilaya ne cessent de monter au créneau et se mobilisent pour réclamer le dégel du projet (voir entretien). S. A. M.