Plusieurs personnalités publiques, dont Ahmed Taleb Ibrahimi, Ali Yahia Abdenour, Ahmed Benbitour, Abdelaziz Rahabi, Noureddine Issad, Mustapha Bouchachi et Nacer Djabi, ont dénoncé la démarche du pouvoir marquée par «la fermeture d'espaces de libre expression, les entraves à l'exercice des libertés, l'arrestation et l'incarcération d'activistes politiques et de manifestants pacifiques, la dénaturation des réalités et des évidences», réitérant leur appel à une solution consensuelle à la crise. Ils ont souligné, dans une déclaration rendue publique hier mardi, que de larges couches du peuple algérien continuent de refuser le déroulement d'élections dans les circonstances actuelles, marquées par de vives tensions, voulant pour preuve les grandioses marches hebdomadaires des mardis et vendredis. «En dépit de toutes les entraves qui empêchent notre peuple de recouvrer sa pleine souveraineté», les signataires de la déclaration ont appelé les partisans de la révolution du 22 février à «considérer le rendez-vous du 12 décembre comme une étape parmi d'autres, que le Hirak populaire traversera avec succès pour préserver son pacifisme après cette date, grâce à son degré de conscience et à son comportement civilisé». Ils ont appelé à ne pas empêcher l'exercice par d'autres citoyens de leur droit à s'exprimer librement malgré les divergences d'approche et des positions politiques et à éviter tout dépassement et à ne pas répondre aux provocations d'où qu'elles viennent. Ils ont demandé à faire preuve d'un haut niveau de retenue pour préserver la communion dans cette épopée rassembleuse par son pacifisme et son prestige large et avéré qui doit rester le symbole de l'unité et de la résistance face à toute forme de division, de falsification et aux tentatives de semer les germes de la fitna, et de la haine entre les enfants du même peuple. Les signataires ont appelé, en outre, «les tenants du pouvoir à renoncer aux discours provocateurs, à l'usage du langage de la menace, et à cesser d'accuser de trahison tout citoyen porteur d'opinion contraire à celle du pouvoir, dans la recherche d'une sortie de crise. Nous le rendons responsable de tout dérapage éventuel dans les jours à venir». Et de renouveler leur soutien plein et entier au Hirak populaire et pacifique jusqu'à la concrétisation de toutes ses légitimes revendications. Karim A.