L'Organisation nationale des promoteurs immobiliers (ONPI) appelle, une nouvelle fois, à la révision ou à l'amendement de la loi 11-04. Selon elle, ces textes de loi sont aujourd'hui surannés et pénalisent ainsi le promoteur immobilier. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Pour la présidente de l'ONPI, Mme Houria Bouhired, les promoteurs immobiliers ayant souscrit aux programmes de logements sociaux de l'Etat (LSP, LPA et autres) sont soumis à une législation «surannée» et subordonnée à une réglementation «contingente». «La promotion immobilière est toujours régie par des dispositions de lois de jour en jour inadaptées. Si certains promoteurs arrivent à surmonter des dysfonctionnements récurrents et réalisent leurs programmes dans un climat délétère, d'autres ont été complètement anéantis par un système déréglé et des procédures inappropriées», a-t-elle expliqué, lors de la journée d'étude organisée hier, à Alger, sur le thème «Le logement social participatif (LSP), réalités et défis». Elle pointe du doigt la loi 11-04 qui, selon elle, n'est plus d'actualité. «Cette loi doit impérativement être réajustée en fonction des exigences et mise à jour et indexée à l'évolution des salaires et des prix des matériaux de construction», dit-elle. Citant les dizaines de milliers de logements sociaux participatifs en souffrance et les centaines de programmes à l'arrêt, Mme Bouhired affirme que cette situation n'est que le résultat des nombreux obstacles administratifs qui génèrent des retards qui se comptent en années. Outre la bureaucratie, les promoteurs immobiliers ayant souscrit aux programmes du logement social insistent également sur les difficultés financières auxquelles ils font face. Ils estiment que le coût de cession du logement fixé par les pouvoirs publics à 2 800 000 dinars ne couvre même pas les coûts de revient du logement (F3). «Toutes les études économiques ainsi que les prix pratiqués sur le marché libre, cinq à dix fois supérieurs, le démontrent», souligne la présidente de l'ONPI. Elle rappelle, à cet effet, que les prix fixés en 2004 n'ont jamais fait l'objet de réajustement. «Ils sont insensibles aux coûts de la main-d'œuvre, à l'augmentation des prix des matériaux de construction, qui défient l'inflation, ignorent les réaménagements nécessaires par la nature des sols», explique-t-elle encore. De son côté, le secrétaire général de l'ONPI, Mohamed Bahri, assure que les autorités avaient la possibilité de satisfaire le besoin national en logements à travers uniquement le programme LSP. Seulement, «les entraves et le climat de contraintes dans lequel travaillent les entreprises de promotion immobilière ne leur ont pas permis de mener à terme ce programme», dit-il. Selon lui, le logement LSP est le programme le «plus difficile» qui «n'a pas pu atteindre ses objectifs». Il estime, d'ailleurs, que le programme social avec ses différentes formules n'est pas rentable pour l'entreprise de promotion immobilière. «Le logement est un produit soumis aux règles économiques donc, nous ne pouvons pas parler de rentabilité avec un prix de logement préalablement défini», explique-t-il. La mise en place d'une commission ad hoc regroupant l'ensemble des intervenants dans la promotion immobilière est également l'une des revendications de l'ONPI. Sa mission sera d'analyser les dysfonctionnements administratifs, techniques et financiers résultant des mises en application des textes législatifs et réglementaires. Ry. N.