Avec un commerce extérieur toujours aussi défavorablement déséquilibré et une balance des paiements en déficit chronique, toute réduction de la facture globale d'importation, aussi mince soit-elle, est la bienvenue. En effet, par les temps qui courent depuis sept ans, lorsque la réduction des réserves de change a commencé à prendre des proportions vertigineuses, lorsque le pic avait été atteint entre 2013 et 2018 avec une diminution de près de 110 milliards de dollars jusqu'à il y a environ deux ans, les économies de devises se font rares en raison d'une frénésie des importations toujours aussi vive, malgré toutes les mesures édictées pour limiter les achats à tout-va de l'étranger. Pas plus tard qu'il y a quelques semaines, l'on apprenait, par le biais du canal de la Direction des douanes, que les importations ont reculé de 8% lors des 11 premiers mois de 2019 par rapport à la même période de l'année précédente. Cette fois, la même source nous apprend que pour ce qui concerne les produits alimentaires, la facture d'importation a reculé de près de 7% sur les onze premiers mois de 2019, en comparaison avec la même période de l'année dernière. Avec un montant de 7,32 milliards de dollars, contre 7,86 milliards de dollars, l'Algérie a pu économiser un peu plus d'un demi-milliard de dollars. Une baisse certes, mais les importations de produits alimentaires demeurent toujours aussi élevées, quoi qu'on en dise. Selon la Direction des douanes, cette réduction de la facture on la doit à la diminution des importations des céréales, lait et produits laitiers, des sucres et des légumes. Les céréales, semoule et farine ont atteint 2,43 milliards de dollars, contre près de 2,82 entre janvier et novembre 2018, soit une baisse de 14,01% pour des produits qui représentent près du tiers de la facture globale d'importation des produits alimentaires, alors que les importations des produits laitiers ont également reculé d'un peu plus de 10%, passant d'un montant de 1,29 milliard de dollars à 1,16. Le document des douanes fait état également de recul de la facture d'importation du sucre et des sucreries (-15,15%), les résidus et déchets des industries alimentaires, dont les tourteaux et autres résidus solides (près de 19% de baisse). Une même tendance, moins nette toutefois, qu'ont connue les importations du café, du thé et des épices, passant de 343,25 millions de dollars à 314,37, des légumes, avec 285,88 millions de dollars, contre 303,78 en 2018, et des préparations alimentaires diverses, qui ont reculé de 1,22%. Quant aux factures ayant connu une augmentation entre janvier et novembre 2019 par rapport à la même période en 2018, elles concernent en tout premier lieu les fruits comestibles (frais ou secs) qui ont augmenté de 70%, de 145,21 millions de dollars à 246,72. Les importations des tabacs et succédanés de tabac fabriqués ont, quant à elles, augmenté à 334,35 millions de dollars, 257,87 millions l'année précédente, soit une hausse de plus de 29,5%. Les importations d'animaux vivants ont aussi progressé de manière spectaculaire, pas loin des 74%. Les importations des médicaments pour la vente en détail (classés dans le groupe des biens de consommation non alimentaires) ont, par contre, enregistré une baisse de 6%, en s'établissant à 1,042 milliard de dollars contre 1,108 milliard une année auparavant. Des chiffres qui, malgré tout, montrent qu'on importe toujours beaucoup en comparaison avec ce que l'on vend, notamment en dehors des hydrocarbures, pour constituer un des chantiers sur lesquels, désormais, planche le gouvernement. M. Azedine