S'il y a bien une équipe à l'histoire élogieuse de par les noms des joueurs qui la composaient ou qui faisaient le bonheur de bien de clubs en Algérie, et en sélection nationale A, c'est bien la JSM Skikda. Les «V Noirs», tels qu'ils sont définis, ont toujours compté de bons joueurs, des virtuoses à l'exemple de feu Aïssa Draoui, Naïm, Nefla, Faket, Hocine Guidoum, Guerili, Mokhnache, les frères Kerboua, les frères Khelout et beaucoup d'autres. Pour autant, le palmarès du club de l'ex-Rusicada est un tantinet «tristounet», le plus éclatant de ses exploits reste ce record de matchs sans défaite enregistré en seconde division (groupe Est) lors de la saison 1986-1987, saison à l'issue de laquelle l'équipe accède en première division pour la première fois de son histoire. L'année d'après, la JSMS reprendra son rang presque «naturel» en deuxième division qu'elle perdra dix ans plus tard (1997-1998) en rétrogradant en division régionale (Ligue de Constantine). Deux paliers (D2 et D3) que les Skikdis ont régulièrement fréquentés quittant le troisième niveau (D3) à deux reprises (2007-2008 puis 2014-2015) pour se réinstaller dans l'antichambre de l'élite du football national. Sans vraiment se mêler à la course qui mène vers la Ligue 1, le club ayant souvent vécu des moments de troubles en interne causés par des clans rivaux parmi les responsables en poste et ceux qui avaient perdu ce «pouvoir». Tabou Abdallah, Youcef Daïf, Kamel Bougueroua, Kamel Tebbouche, Djamel Guitari et Noureddine Bouchoul, les dirigeants qui avaient en charge la JSMS ces dernières années, ont souvent rencontré des difficultés pour offrir les meilleures commodités à l'équipe et du bonheur aux supporters. Les ultras surnommés affectueusement «Bila houdoud» (sans frontières) ont sillonné le pays pour encourager les «V Noirs» mais leur fidélité n'a pas été récompensée par ceux qui avaient à honorer les couleurs parmi les joueurs, entraîneurs et responsables de l'association skikdie. Cette saison encore, la JSMS qui ne compte en son sein que des joueurs du «patelin» comme jadis (l'effectif a 18 éléments issus des différentes wilayas du pays), ce qui est en lui-même un signe de la décadence dans laquelle le football de la région baigne, a mal engagé le championnat enregistrant une défaite à Larbaâ face au néo-promu et concédant deux nuls consécutifs face à Relizane et El-Eulma. L'équipe alors coachée par Mohamed Benchouia s'offrira une belle bouffée d'oxygène avec trois succès d'affilée (OMA et ABS à domicile et face à la JSMB en déplacement) subira un second accroc à Oran puis se révoltera at home contre le MCS. S'ensuivra une nouvelle série de mauvais résultats laquelle précipitera le départ de l'entraîneur Benchouia et le recrutement de Younès Ifticène qui avait débuté la saison du côté de Sidi Bel-Abbès. Et c'est à partir de là que la belle aventure, le rêve des ultras, reprendra. La victoire face au leader médéen sonnera le déclic d'une formation skikdie qui, depuis la quinzième journée (succès 3-0 contre l'OM à Skikda), a multiplié les exploits ne perdant qu'un match (à Arzew,19e journée) pour cinq victoires(RCA,MCEE, JSMB, ABS et ASMO) et un nul à l'extérieur (RCR). Un parcours qui permettra aux camarades de Kheireddine Merzougui, auteur de trois buts décisifs lors des trois derniers matchs, de se hisser à la 2e place avec 39 points, trois de moins que le leader de l'O Médéa et trois autres de mieux que le troisième au classement, le WA Tlemcen. Deux adversaires que les Skikdis vont croiser lors du restant du calendrier de la Ligue 2, recevant le WAT (24e journée) et se déplaçant à Médéa lors de la dernière étape du championnat. A voir le calendrier (après le déplacement la semaine prochaine à Saïda, la JSMS jouera deux rencontres à domicile respectivement face au WAT et à l'USMH), il est fort à parier que les «V Noirs» seront dans le lot des 4 équipes qui rejoindront la Ligue 1 en fin de saison. Un exploit que la ville de Skikda et toute la région du Nord-Constantinois (Collo, Sidi Mezghiche, Azzaba, Bekhouche-Lakhdar, El-Harrouche, Tamalous, Djamel-Ramdane et Aïn Kechra) attendent depuis voilà 32 ans. M. B.