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Climat de peur et rush sur les étals
Béjaïa
Publié dans Le Soir d'Algérie le 21 - 03 - 2020

Au lendemain de l'annonce de la première victime testée positive au Covid-19 au niveau du chef-lieu de wilaya, un climat de peur est observé parmi la population qui s'est ruée sur les produits de consommation, dans la perspective d'une éventuelle prolifération de l'épidémie.
Sans attendre les consignes des autorités sanitaires, de nombreux citoyens ont décidé par eux-mêmes de s'assurer un ravitaillement suffisant et se confiner chez eux pour éviter tout risque de contamination. Il faut dire que les informations relayées en boucle par les chaînes de télévision françaises, depuis les mesures de confinement de la population décidées par les plus hautes autorités de ce pays pour faire face à cette pandémie, s'appuyant sur les avis des experts sanitaires, n'ont pas manqué de semer un vent de panique parmi les populations locales craignant, à juste titre, une terrible catastrophe en Algérie avec un système de santé défaillant.
Le premier cas de contamination recensé mardi passé à Béjaïa a fortement contribué à alimenter un peu plus ce climat de peur parmi la population. Les images observées à travers plusieurs localités de cette région de Basse-Kabylie attestent, on ne peut plus clairement, d'un climat de peur chez les citoyens qui ont décidé de limiter au maximum leurs déplacements.
A Sidi-Aïch, le marché hebdomadaire qui, par le passé, bouillonnait de monde, s'est pratiquement vidé au tiers de sa fréquentation habituelle. Les cafés, les rues de cette ville située au cœur de la vallée de la Soummam, aussi, offraient les mêmes images d'une journée de Ramadan à quelque minutes de l'adhan. Cette pandémie, qui affecte lourdement tous les pays, revient dans toutes les discussions. « Ce qui se passe dans les pays dont le système de santé est des plus performants, contrairement au nôtre, doit nous alerter pour prendre toutes les dispositions et limiter les contacts avec les autres personnes pour parer à une éventuelle catastrophe humaine dans notre pays », échange un citoyen dans sa discussion avec un groupe de personnes qui attendaient d'acheter du pain devant une boulangerie au centre-ville.
A dix heures, la station de bus de voyageurs desservant le chef-lieu de wilaya de Béjaïa, laquelle, quotidiennement, fourmillait de voyageurs, était presque vide. Dans le bus à destination de Béjaïa, cinq personnes, dont deux seulement portaient le masque, ont pris place attendant le départ alors que d'habitude, il faut jouer des coudes à chaque déplacement pour monter à bord. Avant même que le bus ne démarre, la discussion s'anime entre les quelques voyageurs à bord.
Une vive polémique s'installe entre un voyageur se présentant comme un irréductible « hirakiste », visiblement déterminé à maintenir la protestation de rue , défiant la pandémie qui ne cesse de proliférer dangereusement quotidiennement à travers le monde. « L'Algérie n'est pas touchée par l'épidémie, c'est juste une invention du pouvoir destinée à casser notre révolution. Je continuerai à sortir chaque mardi et vendredi », lance l'un des voyageurs. Une déclaration qui n'a pas manqué de susciter une vive indignation parmi les autres voyageurs. « Le nombre de victimes du Covid-19 en Italie dépasse les milliers de morts. Plusieurs centaines de décès en augmentation sont signalés toutes les 24 heures. En France,cinquième puissance du monde, c'est une guerre sanitaire qui est déclarée par ses autorités qui ont décidé le confinement de leur population et tu parles de marches. Tu es inconscient et irresponsable. Maintenir les regroupements constitue un acte criminel. Je te dis fraternellement que ceux qui appellent au maintien des rassemblements sont des apprentis révolutionnaires qui ont découvert la lutte démocratique un certain 22 février .On ne joue pas avec la santé de la population, et l'urgence aujourd'hui est d'observer strictement les consignes sanitaires des experts pour limiter les dégâts. Aujourd'hui, il s'agit de se mobiliser pour stopper la pandémie et sauver des vies », répond sèchement un autre voyageur.
Durant tout le trajet, le bus a constitué un véritable lieu d'échanges et de débats chauds sur cette crise mondiale inédite . Un voyageur n'a pas manqué d'interpeller le chauffeur et le receveur du bus sur l'absence de port de masques et de gants. « Vous êtes au quotidien en contact avec d'autres personnes dont vous ignorez si elles sont ou non porteuses de virus. Vous devez porter un masque et des gants, mais aussi désinfecter à chaque desserte votre bus pour vous protéger et faire en sorte que vos clients ne soient pas contaminés.
C'est la moindre des choses qu'il faut faire pour éviter tout danger », fait remarquer le voyageur au chauffeur quelque peu gêné, qui se justifie par l'absence sur le marché de ces produits. « J'ai fait toutes les pharmacies de la région , mais malheureusement, même le gel hydroalcoolique n'est pas disponible », rétorque le receveur très gêné, tout en affirmant comprendre la justesse de l'observation du voyageur.
Arrivé à la gare routière de Béjaïa après moins d'une heure de trajet sur une route, faut-il le signaler, aussi presque vide, c'est le même topo. Très peu de voyageurs attendaient les bus pour rejoindre leurs destinations. Même si les bus ont travaillé le plus normalement, les citoyens ont préféré visiblement restreindre leurs déplacements pour ne prendre aucun risque de contamination. A la gare routière, si les éléments des forces de l'ordre ont tous mis des masques et des gants, l'écrasante majorité des voyageurs, tout comme nombre de citoyens rencontrés à travers les rues de la ville, n'en possédaient pas pour cause de manque de masques en vente sur le marché. Les plus chanceux se sont procuré des masques au marché noir à 150 DA l'unité auprès de certains revendeurs à la sauvette sans scrupules.
Au chef-lieu de wilaya de Béjaïa , tout comme à travers plusieurs localités de l'intérieur de la région, Sidi-Aïch, Akbou , El-Kseur, Tazmalt, c'est la ruée sur les produits de consommation .Les étals des supérettes et autres commerces sont pris d'assaut par les citoyens. Le même rush est observé également sur les rayons des produits de désinfection. L'indignation et la colère des citoyens sont vivement affichées devant la flambée des prix des différents produits de consommation et ceux des fruits et légumes.
« C'est rageant de voir que nous ne sommes qu'au début de la crise et voilà que nombre de commerçants et marchands de fruits et légumes, sans scrupules, ne ratent aucune occasion pour dépouiller le pauvre citoyen. Comment expliquer qu'en une journée , les prix ont flambé. De 50 DA la tomate passe à 150 DA, la pomme de terre de 35 à 120 DA, le navet à 150 DA, le piment à 150 DA. Les autorités concernées doivent rapidement intervenir pour mettre un terme à cette grave spéculation et flambée des prix », explose un citoyen rencontré au marché d'El-Khemis.
A Akbou , une source locale rapporte que devant la flambée des prix, le marché de gros a été carrément fermé par les marchands en détail des fruits et légumes. Dans de nombreuses localités de la wilaya, c'est un rush inédit sur des supérettes également. Par ailleurs, de nombreuses sources annoncent que des mesures préventives sont prises contre la propagation du coronavirus.
C'est l'exemple des P/APC d'Akfadou et de Beni Maouche qui viennent de signer un arrêté portant mesures préventives contre la propagation de l'épidémie.
Des associations, à l'instar de l'association culturelle Espoir jeunesse de Béjaïa, s'impliquent dans la désinfection contre la propagation du Covid-19. Les adhérents de l'association culturelle Espoir de la jeunesse de Béjaïa se sont mobilisés à travers l'opération de désinfection des lieux et places publiques au chef-lieu de la commune de Béjaïa. Ils ont procédé à la désinfection des quartiers boulevard Amirouche, la place Saïd Mekbel et la cité CNS et l'hôpital Khelil-Amrane. D'autres endroits et placettes seront concernés par cette louable initiative dont le but est la prévention contre la propagation du coronavirus. Une initiative fortement saluée à Béjaïa.
Dans certains villages, à l'image de Birmatou, dans la commune de Tinebdar, relevant de la daïra de Sidi-Aïch, le comité de village a décidé d'anticiper sur la crise en prenant certaines mesures, comme la limitation des déplacements au strict nécessaire, le respect des règles d'hygiène, l'évitement des rassemblements, et la fermeture du stade de proximité.
Il faut, néanmoins, souligner que si la population locale semble afficher une certaine panique devant la dangerosité de l'épidémie, nombre de citoyens que nous avons approchés estiment que le sentiment de peur observé pourrait les amener à prendre toutes les précautions préventives contre ce coronavirus et éviter la contamination d'un grand nombre parmi la population.
« Même s'il ne faut pas verser dans l'affolement face à cette crise, un sentiment de peur pourrait justement développer en nous une bonne réaction pour prendre toutes mesures appropriées en vue de stopper la propagation.
La balle est dans le camp des autorités concernées pour mettre un terme à la spéculation sur les différents produits de consommation et rassurer la population sur leur disponibilité », fait observer un homme d'un âge avancé rencontré dans l'après-midi à Béjaïa.
A. Kersani

250 quintaux de semoule, 2 376 boîtes de margarine saisis
Les services de la Direction du commerce de la wilaya de Béjaïa ont procédé, dans la journée de jeudi, à la saisie de pas moins de 250 quintaux de semoule, 2 376 boîtes de margarine et des produits pharmaceutiques, selon la cellule de communication de la wilaya de Béjaïa.
Les produits étaient destinés au circuit informel et à la spéculation. Une enquête est diligentée par les services de sécurité pour faire la lumière sur cette affaire.
Les commerçants auteurs du délit, quant à eux, seront présentés devant le tribunal, précise la même source. Les autorités de la wilaya rappellent aux commerçants et pharmaciens qu'il est strictement interdit de subordonner la vente d'un bien à l'achat d'une quantité imposée ou à l'achat concomitant d'un autre bien ou d'un service. Une procédure judiciaire a été, par ailleurs, ouverte à l'encontre d'un pharmacien qui exige de ses clients l'achat, en plus du gel hydroalcoolique, d'un lot de lingettes et crèmes cosmétiques.
L'ensemble des responsables locaux ont été instruits par le premier responsable de l'administration de wilaya d'intensifier le contrôle afin de mettre un terme à la spéculation sur les produits de première nécessité, dont les prix sont soutenus par l'Etat.
A. K.


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