Après l'accord de l'Opep portant sur la baisse de production du pétrole, le ministère de l'Energie fait part de son choix de se tourner vers la transformation des hydrocarbures afin de dynamiser la production locale. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Le premier responsable du secteur Mohamed Arkab, qui s'exprimait hier lundi, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, a rappelé qu'en dépit du fait que l'Algérie dispose du produit brut, « elle importe toujours la quasi-totalité de la matière première en pétrochimie ». Selon lui, « on ne fait pas assez de transformation », or, précise-t-il, « ce point essentiel a été bien mis en évidence dans le plan d'action du gouvernement et ce, dans tous les domaines». Mohamed Arkab soutient qu'à travers cette activité, « c'est tout une industrie qui pourra être créée, générant par conséquent des richesses et des centaines de postes d'emploi ». Il souligne qu'au vu de ce contexte, il faut à tout prix « éviter la lourde facture d'importation de la matière première ». Selon le ministre, les priorités aujourd'hui est d'orienter sa politique de sorte à agir significativement sur la production locale, tout en restant sur nos exportations pour « maintenir la recette en devise et fiscale de notre pays ». Mohamed Arkab fera d'ailleurs savoir que consécutivement à la conjoncture actuelle, le niveau des investissements de Sonatrach sera revu à la baisse. « Nous avons revu l'ensemble des projets qui ont été programmés pour l'année 2020 », a-t-il indiqué, rappelant à ce titre que l'investissement initial de Sonatrach estimé à 14 milliards de dollars qui tourne essentiellement autour des activités amont, a été réduit. «Nous avons mis en place un plan de 7 milliards de dollars qui va permettre à Sonatrach de fonctionner plus ou moins normalement », a-t-il relevé. De ce fait, certains projets ont été « reportés à l'année prochaine, tandis que d'autres ont été différés à 2022 », fait savoir le responsable du secteur. Il tient néanmoins à préciser que tous les aspects qui touchent de près ou de loin à la production, au revamping c'est-à-dire la régénération des puits entre autres, ont été conservés dans ce plan. Il dira en outre que l'outil de production a été minutieusement étudié dans le but de continuer à travailler et de repérer de nouveaux gisements. Il a avancé à ce titre que cette stratégie « privilégie principalement les projets de transformation des hydrocarbures ». Dans ce contexte, Mohamed Arkab a parlé de séances de travail engagées avec plusieurs sociétés pétrolières sur un package de gisements préparés par Sonatrach pour septembre 2020. Mohamed Arkab insiste encore que la priorité de Sonatrach est « la production ». « Nous avons déjà identifié les investissements à réaliser », a-t-il soulevé, informant que son département planche actuellement, en coordination avec les secteurs de l'industrie et de l'enseignement supérieur, sur la mise en place d'« une réflexion sur la mise en œuvre d'une stratégie pour développer l'amont ». Il a affirmé que les points liés à l'activité de transformation des hydrocarbures en vue de créer des intrants et de la matière première en pétrochimie seront examinés un à un. Evoquant l'autre axe en matière d'alternatives pour se détacher des hydrocarbures notamment après la baisse de la production, Mohamed Arkab estime qu'il est nécessaire aujourd'hui de se rabattre sur d'autres énergies pouvant se substituer au gaz et au pétrole. Il considère que, naturellement, c'est maintenant qu'il faut travailler dans le sens du développement du potentiel énergétique dont dispose l'Algérie. Il entend par là le développement des énergies renouvelables. « Il faut chercher la bonne stratégie à suivre pour orienter nos énergies afin d'instaurer notre propre modèle énergétique », a-t-il souligné. M. Z.