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Les Khechnas non concernés ?
LUTTE CONTRE LE CORONAVIRUS
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 06 - 2020

« Coronavirus ? Connais pas ! » La population de Khemis-el-Khechna n'est-elle pas concernée par la lutte contre la pandémie de Covid-19, notamment par la mise en place des barrières contre la contamination massive ? Il y a effectivement un immense décalage entre les directives préventives des autorités politico-médicales du pays et le comportement de la population des Khechnas de Khemis-el-Khechna, l'ex-Fondouk, la plus grande agglomération de l'ouest de la wilaya de Boumerdès.
Les Khechnas, c'est le nom berbère des anciens habitants qui, selon les anciens de Toulmout (Aït-Amrane), se sont établis dans les zones montagneuses entre Toulmout, à l'est, et Khemis-el-Khechna à l'ouest. On est à quelques kilomètres à vol d'oiseau du siège du gouvernement. Constat : même un confinement reconduit 100 fois n'y changera rien. Il y a un vrai problème d'information, d'explication, de sensibilisation et d'adhésion de la population. Même les agents et les représentants locaux de l'Etat sont tombés dans le piège de cette nonchalance générale alors que le pays compte ses morts par centaines et les contaminés par milliers.
Le cas de cette commune n'est malheureusement pas isolé au niveau régional ou national. Par ailleurs, la grande majorité de la population de cette commune ne peut pas acheter la bavette à 50 dinars si elle la trouve. C'est ce que nous avons entendu plusieurs fois jeudi en sillonnant plusieurs quartiers.
Première escale jeudi à 8 heures 30, la grande partie des commerces du chef-lieu communal était encore fermée. Très rares étaient les passants qui portaient des masques. Direction, le quartier populaire Le Plateau, lieu où se de côtoient pauvreté, drogue, chômage, maux sociaux et activités pas toujours au-dessus de tous soupçons. Matinaux pour leur âge, trois jeunes, la vingtaine, discutaient devant une épicerie. Aucune distance n'est observée entre eux. Nous nous mêlons au groupe. Nous abordons la pandémie et les moyens de protection. Optimistes, les jeunes. « A Khemis-el-Khechna, il n'y a pas de cas de cette maladie. » « Les bavettes coûtent 50 dinars. Ce n'est pas tout le monde qui peut les acheter et puis elles ne sont pas disponibles. » Ce qui est vrai. Et l'un d'eux assène sa vérité sociale : « Nous, nous voulons un stade pas des bavettes. » Du doigt, il nous montre en face un terrain vague où s'accumulent détritus et ordures. « A Khemis, il y a des jeunes prodiges en foot qui ne peuvent pas s'épanouir à cause du manque de stades. » Clairs, les jeunes de Khemis-el-Khechna ont d'autres préoccupations que le Covid-19. Nous convainquons le trio à faire avec nous le trajet jusqu'au village de Ouled-Ali.
La face cachée de Khemis
Ouled-Ali. Il y a une dizaine d'années, on n'osait pas évoquer ce nom même en chuchotant, du fait qu'il était considéré comme le fief des GIA puis du GSPC. Droukdel, l'actuel «émir» national de ce qui reste d'Aqmi, est natif non loin de Ouled-Ali, dans le même piémont de djebel Boumeksir. 2020, changement de décor.
Autour de ce village, inexorablement, les terres agricoles à haut rendement, qui donnaient, il n'y a pas moins d'une génération, ses lettres de noblesse à Fondouk, haut lieu de l'agriculture, disparaissent. De grosses villas s'érigent. Des unités de production accompagnent les villas. « Elles appartiennent à des gens venus d'Alger », expliquent les jeunes. Ici, on travaille dans la discrétion. Un étranger, surtout quand il pose des questions, n'est pas bien vu. Peut-être qu'on ne veut pas évoquer de durs souvenirs. Difficile donc d'avoir des informations. Un jeune descend du premier étage de la villa en construction : « Je ne porte pas de masque mais je respecte la distance entre moi et les autres ouvriers .» Dit-il cela pour être dans l'air du temps ? Probablement. Les rares passants circulent sans aucune protection. Retour en ville. Il y a de l'animation et beaucoup de monde. Direction, le marché couvert. Situation bénie pour le coronavirus. Il peut aller d'une personne à une autre sans grands efforts. Paradoxalement, la majorité de cette foule très compacte à l'entrée ou dans les environs de ce marché dépasse la soixantaine.
On refuse de regarder la réalité
Sur le chemin du marché, un terrain vague rénové deux fois à coups de milliards, pompeusement baptisé place des Martyrs, sont assis, sous les arbres et sur les anciennes bordures, des groupes épars d'hommes d'un certain âge qui discutent de tout et de rien. Nous questionnons un groupe de trois personnes sans masque sur ce manque de vigilance généralisé. « Hamdoulillah, nous n'avons aucun cas de maladie à Khemis-el-Khechna. Mettre le masque, les gens n'aiment pas ça et cela coûte cher... Et puis, nous nous remettons au mektoub », dira l'un d'eux. Effectivement, beaucoup de citoyens que nous avons interrogés à ce propos croient qu'il n'y a pas de cas de malades dans leur commune. Or, une autorité médicale locale, appliquant les instructions gouvernementales, refuse de nous donner un bilan chiffré sur cette pandémie dans cette gigantesque agglomération, mais elle insiste sur le fait qu'à Khemis-el-Khechna, il y a, à l'instar des autres régions du pays, des décès à cause du coronavirus, des malades encore sous traitement et des malades guéris. Qui va transmettre cette vérité à la population ? Certainement pas les institutions locales de l'Etat. En la matière, elles sont défaillantes. La présence de la société civile y est faible. Le tribalisme a encore de beaux jours devant lui. D'ailleurs, cette faiblesse affecte le poids politique, marginal, de cette municipalité la plus importante au plan démographique. Au niveau du siège communal, sur la dizaine de fonctionnaires que nous avons vus, seuls le vice-président Rabah Djenadi et un fonctionnaire portaient la fameuse bavette. Devant nous, le vice-président appelle certains services pour s'assurer qu'ils ont effectivement reçu leurs quotas de masques. Au niveau du service de l'Etat civil, la situation est hallucinante. Elle frise la négligence criminelle.
Parmi les quelques quarante personnes qui attendaient leur tour pour se faire établir un document de l'Etat civil, deux ou trois portaient le masque. Pire, les personnes sont dans la chaîne quasiment à dix centimètres l'une de l'autre. Certaines sont assises à quatre dans le même banc. Nous quittons les Khechnas pas du tout rassurés.
Abachi L.


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