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Le Hirak algérien : curseur démocratique et fabricant d'espoir
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 06 - 2020


Par Badis Khenissa
Affranchi un 22 février 2019 de sa servitude, le peuple algérien a saisi cette opportunité historique pour libérer ses envies, ses aspirations et ses rêves longtemps spoliés, voire anéantis.
Cette révolution populaire a sonné le glas de la division, une épidémie minutieusement préparée dans les officines de l'ancien régime et qui ne trouve dorénavant plus d'écho au sein du peuple. Ni les polémiques du drapeaux amazigh ni la diversité culturelle des Algériens n'ont fait mouche.
Les Algériens sont devenus immunisés et farouchement hostiles à ce type de manœuvres souvent dilatoires.
Le Hirak, tel un bon et loyal soldat du changement, a superbement bien étoffé son état de service en un temps record.
Sa détermination et son sens des priorités ont lourdement pesé dans le cataclysme politique qui s'en est suivi. La chute du cinquième mandat et de ses produits dérivés, l'annulation des élections à deux reprises, sous le joug d'un régime en quête de recyclage, la chasse aux sorcières des oligarques et politiques véreux à la botte de l'ancien clan, la libération de la parole, l'émancipation du peuple, l'indépendance relative de la justice, le tout arraché au prix de plusieurs semaines de revendications et contestations magistrales et pacifiques.
Le peuple s'est réconcilié avec l'espoir et peut enfin se projeter dans un avenir dont il peut désormais, lui-même, dessiner les pourtours et traduire les perspectives.
À marche forcée, le régime s'est soumis et l'Armée nationale populaire y a grandement contribué et que seul l'ingrat peut nier l'accompagnement dont a bénéficié la rue algérienne. La sanctuarisation du Hirak et sa protection lui ont procuré une expression libre, une longévité historique sans danger si nous devions comparer les époques et celle d'Octobre 1988, en l'occurrence.
Fort de sa domination collective sur la scène politique, publique et médiatique, il a su impulser une ère nouvelle, celle d'une classe politique renouvelée ou du moins à en devenir. Une évidence suite à la mort subite des prétendus acteurs politiques tels que les partis du pouvoir, de l'alliance et les micro-satellites qui orbitaient autour jadis. Cela fait sens, quand on voit l'absence flagrante de ces partis souvent «créatures d'Einstein concoctées pour des besoins bien définis aux desseins inavoués. La caducité politique de ces partis, exprimée par une sentence populaire sans équivoque, les a contraints à chercher désespérément une issue de secours, voire un plan de sauvetage, en tentant une solution qui, jusque-là, bannie et même honnie au sein du sérail : «se renouveler», une véritable hérésie à leurs yeux mais devenue vitale et indispensable pour une survie en sursis. Charte graphique, lexique discursif et intervenants bienveillants, d'un côté, et mouvement correctif interne et fronde, de l'autre. Souvent amorcé par une mouvance dissidente en quête de renaissance.
Trop tard, le peuple a décidé et le peuple s'est exprimé, et sa sentence est irrévocable. Cette vague scélérate n'a laissé aucune chance aux hasardeux politiques. Dévastant tout sur son passage tel un raz-de-marée.
L'échiquier politique s'est vu radicalement affecté, quasi vierge et déserté. Néanmoins, le mouvement populaire a, hélas, commencé à faire preuve de diversité politique entachée par une adversité idéologique, dans une période charnière de son existence. La démultiplication de paroisses où chacun prêche sa propre vision, sa propre «science infuse».
Cette divergence des luttes donna, plus tard, naissance à une recrudescence tous azimuts des étendards. Une contre-révolution passive qui a sans doute changé l'essence de ce mouvement à jamais et irréversiblement.
Les sociologues et experts des mouvements populaires mondiaux évoquent un cycle de vie type, jalonné par des étapes diachroniques : résilience, insurrection, engagement, rupture et changement, le tout coulé dans un moule appelé l'Etat-Nation. Mais ce qu'on oublie de dire, c'est que ces cycles demeurent chronophages, rudimentaires, fastidieux mais surtout graduels et longévifs. L'élite n'a jamais pu jouer son rôle en raison sans doute de la forme de cette contestation, déterminée par les caractéristiques de la structure sociale qui la compose. Condamnant de fait la stratégie de représentation à l'échec. Une nouvelle et soudaine catégorie de meneurs autoproclamés s'est accaparée de l'âme de la révolution bénie, pour en dénaturer le message et la finalité. Séparatistes, fédéralistes, religieux, laïcards, opportunistes, manichéistes, démocrates non pratiquants, démocrates otages du populisme, transfuges et bien d'autres qualificatifs, d'une mouvance minorée et contenue qui communie dans l'irrationalité, la spéculation politique et les horizons à court terme.
Pourtant, le Hirak a toutes les cartes en main et doit préserver son âme fondatrice pour se prémunir de toute récupération, instrumentalisation, voire revendication de paternité. Les Algériennes et Algériens doivent saisir cette occasion pour faire de cette création un curseur démocratique, un fabricant d'espoir, une boussole politique, le gardien du temple, en somme le salut ultime de l'Algérie. Oui, le mouvement doit, une nouvelle fois, s'affranchir. Se libérer des discours de diseuses de bonne aventure et saltimbanques politiques de tout genre qui alimentent chaque jour une impasse en défaveur du Hirak.
Certes, des combats sont à mener, ceux des libertés, ceux de la justice et de l'Etat de droit. Certes, des évolutions positives et relatives ont été observées de la part du pouvoir. Mais pour autant, devons-nous nous terrer dans un mutisme politique irresponsable ? Le même mutisme du régime 20 ans durant ? Après le combat de l'immobilisme, place au combat de l'impossibilisme et le pessimisme.
Le Hirak doit absolument adopter une approche incrémentale, une feuille de route moins frontale s'il veut déloger le mal de ses racines sans encombres néfastes et irréversibles à la nation. Un mal qu'un simple discours ou posture n'entravera jamais la renaissance.
Un Parlement, prolongement du peuple, en est une première étape. Véritable outil de modération politique, arme efficace contre la mise sous tutelle depuis plus de deux décennies. Cette Chambre basse populaire, dès lors, constituera un parafoudre et permettra d'inviter effectivement les Algériennes et Algériens au dialogue et ses produits dérivés. Et l'outil électoral ? me dira-t-on, l'Anie demeure, en effet, une ébauche mais la base est là, il suffit de mettre la main à la pâte. L'Anie, me semble-t-il, a déclaré vouloir ouvrir ses portes aux citoyens désireux de s'impliquer factuellment dans cette autorité.
N'est-il pas là un moyen inespéré de s'introduire au cœur de ce mécanisme et le parfaire ? N'est-il pas là l'occasion inespérée de faire émerger une représentativité du peuple par les urnes ? N'est-il pas là l'opportunité d'enfin changer les choses et être acteur actif et constructif ?
La nouvelle configuration de l'Assemblée modifiera radicalement la politique gouvernementale et s'inscrira comme un partenaire à part entière de la construction de la nouvelle Algérie inclusive et plurielle !
Le Hirak devrait chercher le début de la solution et non la solution instantanée face à un adversaire aguerri et averti. Un hémicycle légitime et acquis, des parlementaires engagés et dévoués au peuple, le trait d'union qui manquait pour libérer, promouvoir et renforcer le principe du «bottom-up» ou le changement par le bas ! Car le haut ne peut plus, et le bas ne veut plus, moteur d'une révolution multidimensionnelle en marche !
B. K.


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