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De lourdes peines attendues
LE PROCÈS DES FRÈRES EULMI REPREND AUJOURD'HUI
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 06 - 2020

Les co-accusés de Mourad Eulmi ont fait bloc derrière l'ancien patron de Sovac Algérie. Ahmed Ouyahia, l'ex-P-dg du CPA et tous les cadres inculpés de cette banque l'ont défendu du mieux qu'ils ont pu sans convaincre la juge ni le procureur qui a requis de très lourdes peines à l'encontre des principaux prévenus.
Abla Chérif – Alger (Le Soir) - La seconde journée du procès des frères Eulmi s'est achevée tard, très tard ce jeudi au tribunal de Sidi-M'hamed et les doléances des avocats n'ont pu en rien faire fléchir la détermination de la juge à poursuivre le jugement de cette grosse affaire. Les membres de la défense ont sollicité dans les formes qu'un terme soit mis à la séance en raison de leur grande fatigue et de l'épuisement de leurs clients, mais les refus répétés de la magistrate ont fini par les sortir de leurs gonds et s'en est suivi alors un brouhaha et des plaintes de devoir se résoudre à plaider dans un procès marathon. La juge leur rappelle que les prévenus sont cités dans une seconde affaire qui doit être jugée dimanche. La tension retombe. Il est 21 h, les collectifs de défense viennent à peine de présenter la liste des membres devant plaider.
« Les anciens ministres ne sont pas poursuivis pour des actes politiques»
Assis au box des accusés, Mourad Eulmi, son frère Khider, l'ancien P-dg du CPA, l'ex-ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi et Ahmed Ouyahia sont sous le choc du terrible réquisitoire prononcé par le procureur de la République. Le représentant du ministère public a été particulièrement offensif envers les anciens ministres qui, dit-il, «ne sont pas poursuivis pour des actes politiques mais pour des griefs relevant du pénal». La phrase est lourde de sens, elle met à plat tous les arguments présentés par Ouyahia qui avait tenté de se disculper en renvoyant la balle à Abdelaziz Bouteflika qui, disait-il, «présidait tous les Conseils des ministres où étaient soumis ces projets».
L'ex-Premier ministre a cité à plusieurs reprises la présidence de la République, affirmant qu'elle était au courant de tout ce qui se faisait. Peine perdue. Ouyahia demeure fautif aux yeux de la loi, 15 années de prison et une amende de 2 millions de DA ont été requises à son encontre. Dans son réquisitoire, le procureur demande aussi une peine de 12 ans assortie d'une amende de deux millions de DA à l'encontre de Youcef Yousfi. Le représentant du ministère public met également l'accent sur «les preuves irréfutables auxquelles sont parvenues les enquêtes judiciaires menées tant au niveau de la Cour suprême qu'au tribunal de Sidi-M'hamed».
«Mourad Eulmi, poursuit-il, a utilisé ses relations avec des responsables au plus haut niveau de l'Etat pour obtenir des avantages énormes en passant par le ministère de l'Industrie ou les banques.» Il s'interroge, ensuite : «Comment se fait-il qu'un Premier ministre intervienne pour permettre à un opérateur économique d'obtenir autant d'avantages, quant aux cadres des banques, ils ont contrevenu aux lois.» Il réclame 15 ans de prison et huit millions de DA d'amende à l'encontre de Eulmi Mourad et 12 ans à l'encontre de Eulmi Khider.
Mandat d'arrêt contre l'épouse de Mourad Eulmi
Une sanction tombe aussi contre un autre membre important de la famille : Ould Moussa Fathia, l'épouse du patron de Sovac. Durant le procès, l'avocat du Trésor public révèle qu'il s'agit d'une Algéro-Française impliquée dans toutes les affaires de son époux. Elle ne s'est pas présentée au procès, n'a jamais répondu aux convocations de la justice durant l'enquête. Elle est considérée comme étant en fuite. Le tribunal a lancé un mandat d'arrêt national et international à son encontre. 20 ans de prison sont requis à son encontre. La peine est égale à celle requise à l'encontre de Abdeslam Bouchouareb. Un mandat d'arrêt international est également lancé contre ce dernier.
Le représentant du ministère public réclame également 32 millions de DA d'amende aux sociétés Eulmi et leur interdit toute activité durant une période de cinq ans. Cinq années de prison sont aussi requises contre 9 cadres du ministère de l'Industrie et du CPA. Parmi eux, Terra Amine, président de la commission technique chargée d'étudier les projets de montage automobile au niveau du ministère de l'Industrie. Et Boudiab Omar, ancien P-dg du CPA. Le collectif chargé de la défense de ce dernier avait demandé son acquittement pur et simple après l'avoir présenté comme un cadre de valeur «dont l'Algérie a besoin».
Eulmi a obtenu 55 milliards DA de crédits
Boudieb Omar a été longuement auditionné par la juge. Dans toutes ses réponses, il s'est attelé à disculper l'ancien patron en fournissant les explications suivantes durant ses différentes réponses aux questions posées par la juge : «J'étais président de la commission chargée des crédits. Le dossier Sovac a été étudié dans le cadre du crédit pour l'investissement. Le montant pouvant être débloqué pour le dossier automobile était de 520 milliards de centimes, l'opérateur économique a utilisé 3,8 milliards de DA. Il présentait toutes les garanties nécessaires, il s'agissait de biens immobiliers et un terrain qui appartenait à son père et dont il avait le droit de jouissance.
En 2014, la situation financière du pays était très difficile, les prix du pétrole s'étaient écroulés. La première banque à avoir pris le dossier automobile est la BNA, le CPA n'était pas encore en mesure de le faire, nous avions des directives pour attirer l'argent, même celui issu du marché noir.»
La juge demande ensuite à Eulmi le montant du crédit obtenu. Sa réponse : «5 milliards de DA puis 15 milliards de DA .» La juge le relance : «Jusqu' à arriver à 55 milliards de DA ?» Eulmi garde le silence puis dit ne pas s'en souvenir. La magistrate reprend l'audition de l'ancien P-dg du CPA Boudieb : «Sovac n'a aucune dette envers la banque et les garanties présentées couvrent largement le crédit.» La juge : «Les crédits octroyés ont atteint 5 577 milliards de centimes.» Boudiab : « Le CPA a obtenu 1 000 milliards de centimes avec Sovac.» Lors de leur audition, les cadres de la banque fournissent des réponses qui vont dans le même sens. «On savait que le dossier d'importation des véhicules gênerait des profits de six milliards de dollars or, seules les banques privées en bénéficiaient, c'est une raison pour laquelle le CPA avait décidé de traiter l'affaire. Le CPA a gagné 4 000 milliards de centimes avec Mourad Eulmi et Sovac.» Ils affirment également que les garanties présentées par l'opérateur économique étaient suffisantes. « Le chiffre d'affaires de Sovac était de 84 milliards de DA en 2014, entre 2016 et 2017, il y avait 1300 milliards dans ses comptes.»
Les auditions s'enchaînent. Lorsque la sœur de Eulmi Mourad prend la parole pour répondre aux questions de la juge, elle déchaîne une vague d'émotion chez son frère qui retient difficilement ses larmes lorsqu'elle le présente comme étant une personne généreuse.
Le président de la commission technique chargée d'étudier les projets SDK CDK auprès du ministère de l'Industrie a été, lui, finalement extrait de la prison de Chlef à la demande du tribunal. Mercredi, jour d'ouverture du procès, les avocats des Eulmi ont insisté sur la nécessité de sa présence. Déjà condamné dans la première partie de l'affaire de l'automobile, Terra Amine s'est défendu en disant que le droit de regard final ne lui revenait pas et qu'il était uniquement chargé de logistique.
La juge le confond cependant avec une question particulière : «Dans cette affaire, un témoin a affirmé que vous étiez le seul à pouvoir entrer dans le bureau de Abdeslam Bouchouareb et vous-même avez déclaré que vous étiez l'enseignant du fils de Bouchouareb et que ce dernier vous avait permis d'accéder à ce poste au ministère de l'Industrie». Terra Amine tente alors de clarifier les faits : «J'étais son enseignant à l'université mais je ne lui dois pas ce poste auquel j'ai accédé en 2014 après une formation dans le domaine.»
297 millions de DA de préjudice uniquement dans le système Andi
Les auditions des différents prévenus et témoins prennent fin peu avant 19 h. Le réquisitoire du procureur de la République s'est également achevé. Les avocats font remarquer que les accusés montrent des signes de grande fatigue. Ils ne sont autorisés à ôter leur masque que lorsqu'ils s'adressent à la cour. Dans la journée, la juge a dû, d'ailleurs, interrompre plus de trois fois la séance pour leur permettre de souffler ou de prendre leur traitement. Il se dit qu'Ahmed Ouyahia souffre d'une maladie éprouvante. C'est aussi l'heure à laquelle l'avocat du Trésor public intervient. Sa plaidoirie est très attendue. Elle retrace par les chiffres les préjudices engendrés par les avantages accordés aux hommes d'affaires.
D'une voix puissante, Zakaria Dahlouk dévoile des chiffres effarants : « Le préjudice occasionné uniquement dans le système Andi est de 297 millions de DA », fait-il savoir. Le prévenu a également bénéficié de 6 256 milliards centimes d'intérêts uniquement grâce au système CDK.
Zakaria Dahlouk insiste sur l'importance du préjudice et plaide pour la récupération de l'argent détourné où qu'il se trouve, qu'il soit à l'intérieur du pays comme à l'extérieur, il précise que ces avantages ont été accordés à Eulmi avant qu'il n'obtienne son agrément, puis demande 225 milliards de DA de dédommagement occasionnés par le système SDK CDK. Il rappelle, enfin, que Eulmi Mourad possède une vingtaine de biens à l'intérieur et l'extérieur du pays ainsi que 17 sociétés.
Durant son audition, le mis en cause avait affirmé à la cour que ses biens étaient inscrits au nom de ses entreprises. « Mon épouse, ajoute-t-il, possède une maison à Lille et sept habitations à Paris, j'ai une villa à El-Biar achetée à 63 milliards de centimes grâce à un prêt bancaire ainsi que des biens en France. Il y a eu enquête et ils n'ont rien trouvé contre moi, mon épouse ou mes enfants .» L'enquête menée à, quant à elle, fait ressortir qu'il avait fait fuir 30 000 milliards à l'étranger. La seconde journée de ce procès a pris fin peu avant 22h. Les plaidoiries reprendront aujourd'hui, samedi.
A. C.


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