Pas encore la fin de saison. Les clubs et les ligues doivent patienter avant de le savoir. La FAF a décidé de jouer jusqu'au bout son rôle de «protecteur» du jeu. Malgré les incertitudes et les pressions. Abdelkrim Medaouar aura donc «défendu» bec et ongles sa nouvelle cause, celle de mettre fin aux Championnats comme le lui suggéraient «90% à 95%» des clubs des deux ligues professionnelles moins le PAC. L'énigmatique PAC a-t-il flairé l'intention de son ex-président ? Ce n'est pas cette question qui pourrait répondre au lapsus du président de la ligue, la veille de la réunion du BF, quand il déclarait qu'ils (lui et les clubs des deux ligues) ne défient pas Zetchi quand ils proposent la fin de l'exercice 2019-2020. Medaouar a-t-il aussi senti le coup venir ? Possible. D'autant plus que le président de la FAF a exhibé la carte de la responsabilité des instances à faire respecter l'ordre. Comme pour dire, «c'est bien d'entendre tout le monde mais c'est surtout aux décideurs du football, mandatés par leur base (clubs), de trancher les grandes questions. Zetchi et les membres de son bureau fédéral ont dû certainement dire pourquoi le Maroc, l'Egypte, la Tunisie, le Burundi, le Kenya, etc. ont décidé de revenir sur les terrains et pas l'Algérie. C'est même une aberration aux yeux de nombre d'Algériens qui se demandent à quoi servent les subventions étatiques au football si un club dit professionnel n'est même capable de respecter un protocole pas plus onéreux qu'une prime de signature accordée à un défenseur aux mauvais standards athlétiques et qui, de surcroît, ne joue que quelques séquences de match avant d'aller monnayer son «talent» ailleurs. Le comble dans cette histoire de frais exorbitants que pourrait coûter un protocole sanitaire est que ce sont les plus riches qui le dénoncent. Le cas du président du CA du MC Alger, Nacer-Eddine Almas, est, à ce titre, sidérant. Lui qui trouve qu'il faut mieux perdre une saison que deux exercices. Ce qui corrobore à bien des égards le «constat» fait par Medaouar lui-même, qui estimait que l'arrêt définitif de la compétition ne va «ni pénaliser ni enrichir» les clubs et la ligue. Va comprendre... Pourtant, ces mêmes dirigeants hostiles à la reprise du championnat sont bien inspirés de mener leur petit marché en annonçant l'arrivée de renforts recrutés à coups de centaines de millions de centimes, alors qu'ils se plaignent de ne pas avoir assez d'argent pour payer les salaires de leurs actuels personnels (joueurs et staffs). Ce sont ces mêmes dirigeants qui se réjouissent quand la FAF ou la LFP règlent leurs «factures salées» auprès des instances internationales pour cause de mauvaise gestion de leur trésorerie. Des caisses continuellement renflouées par l'argent du contribuable que ces dirigeants bradent dans des affaires qui n'ont aucun rapport avec le développement des activités de leurs clubs. Une forme de blanchiment de l'argent public, en définitive. Ceux qui demandent l'arrêt définitif des Championnats ont touché ou vont toucher de l'argent pour concourir dans ces compétitions qu'ils comptent annuler et, du coup, effacer toute trace de leur mauvaise gestion. La DCGF, conduite par Réda Abdouche, a bien apporté la preuve que tous les clubs (excepté, comme par hasard, le PAC) sont en situation de faillite économique. C'est-à-dire les clubs qui ont un budget de 120 milliards comme le MCA ou encore ceux qui ne disposent que de 10 milliards. Et c'est bien cette vérité que les clubs déficitaires comptaient bien mettre en sourdine, en réclamant la fin de la saison. La FAF, qui a envoyé un rapport circonstancié sur la situation financière des clubs au MJS, serait bien inspirée de ne pas accompagner des entités qui n'ont aucune chance de revenir à la raison. Si aides il y aura, elles doivent aller vers les clubs amateurs moins gangrenés par cette frénésie dépensière. Un football amateur représenté par 112 clubs (48 de la DNA et 64 de l'Inter-région) à qui personne n'a demandé un avis. Faire abstraction de l'existence de cette majorité silencieuse serait le plus grand crime à commettre sur le sport roi. Medaouar, qui dit ne pas être en campagne pour les prochaines échéances électorales, sait mieux que quiconque que son «poids» a fondu dès lors que la FAF n'a laissé à la LFP que 18 clubs dits professionnels à défendre. Une infime portion dans le football algérien qui compte plus de 2 000 clubs et quelque 220 mille licenciés. 18 clubs, c'est (honnêtement) une goutte dans l'océan. M. B.