Le président du conseil d'administration de la SSPA Le Doyen du MC Alger multiplie les sorties médiatiques, ces derniers temps. Sur les ondes de la radio, les plateaux de télévision et les colonnes des journaux, se fait une raison de communiquer sur un club pas comme les autres où le moindre mouvement est ressenti par le peuple mouloudéen. Dans une déclaration à l'APS, il expliquera le désir de son club de voir l'exercice 2019-2020 arrêté, lui qui pourtant assurait en juin dernier qu'il était plus qu'indispensable de poursuivre le Championnat. «Il est temps d'être fixés sur la suite de la saison. Les joueurs sont inactifs depuis presque quatre mois, ce n'est pas évident pour eux, ce ne sont pas des robots. Pour moi, ce sera très difficile de reprendre la compétition. Nous sommes dans une situation sanitaire difficile, il est temps qu'on prenne une décision : reprendre ou non», a-t-il dit à l'APS. Qu'est-ce qui a motivé son revirement ? Almas n'en dit pas mot. Il se contente de renvoyer la balle sur les dernières rencontres LFP-Clubs. «Au cours de la dernière rencontre avec la Ligue de football professionnel (LFP), les clubs ont exprimé leur point de vue sur la question, la majorité sont contre le principe d'une reprise, mais si les autorités donnent leur feu vert pour un retour du Championnat, on ne va pas aller au clash», assure Almas qui reconnaît que son Mouloudia manque de visibilité. A quel niveau la visibilité des dirigeants du MCA est floue, le président du CA de la SSPA Le Doyen évoque notamment le recrutement et la préparation de la saison prochaine. «Aujourd'hui, c'est difficile de parler recrutement ou de préparer le prochain exercice, nous sommes bloqués. En dépit de cette situation exceptionnelle, nous avons fait signer à plusieurs de nos joueurs, issus des jeunes catégories, des contrats professionnels pour préparer l'avenir», confie celui qui a succédé à Achour Betrouni en tout début de l'année en cours. Un lourd héritage pour un cadre de la Sonatrach, entreprise qui semble «dérangée» par l'énormité des scandales de son club de football. Le Mouloudia en crise, Almas ne le pense pas, lui qui révèle que le conseil d'administration n'a fait aucune demande à la direction générale de la firme pétrolière pour bénéficier d'une rallonge budgétaire. «Nous sommes en train de fonctionner dans les normes du budget alloué précédemment par Sonatrach. Nous sommes à l'aise sur le plan financier, mais les choses doivent bien changer dans l'avenir. Le temps des gros salaires est révolu chez nous, le moment est venu pour rationaliser les dépenses», laisse-t-il entendre. Almas qui se réjouit d'être le représentant du premier club qui a signé la convention tripartite avec la FAF, la DCGF et un cabinet d'expertise se dit «adepte» de la réduction de la masse salariale et non pas du plafonnement des salaires. «Nous avons suggéré de réduire la masse salariale et non pas plafonner les salaires. J'espère que notre doléance sera prise en considération, d'autant que la situation de la majorité des clubs n'est pas confortable. Pour moi, les salaires devront être octroyés aux plus méritants, celui qui refuse ce principe n'a qu'à trouver un autre métier. Je regrette le comportement de certains clubs et joueurs qui font dans la surenchère en période de transferts», précise Almas dont les propos ne tomberont pas dans l'oreille d'un sourd. Des joueurs soi-disant cadres ont déjà annoncé qu'ils ne comptent pas poursuivre l'aventure sous le maillot des Vert et Rouge. Le CA joue-t-il vraiment la transparence ? De la récente assemblée générale des actionnaires, au cours de laquelle le bilan financier de l'année 2019 a été adopté avec certaines réserves émises par le commissaire aux comptes, le président du CA a refusé de parler d'irrégularités. «Je tiens à préciser que le commissaire aux comptes n'a, à aucun moment, relevé des irrégularités, il y a eu des réserves signalées qui seront réglées au plus tard en décembre prochain. C'est une procédure tout à fait normale qui peut être demandée à n'importe quelle société.» Almas nous apprendra le jour même, en soirée, sur le plateau de l'émission «Ahki ballon» de la chaîne El-Bilad animée par notre confrère Kamel Mahdi, que le club est toujours intéressé par le lot de terrain alloué par l'Etat au MCA à Zéralda pour l'édification d'un centre de formation, et qu'il faille désormais «oublier» le projet mort-né de l'ex-stade Rija à Ben Aknoun «devenu un épisode dans l'histoire du club et qui ne verra pas le jour pour des raisons indépendantes de notre volonté». Comme il fera savoir que le dossier Mekhazni est une «affaire interne». «Nous avons voulu décharger Mekhazni de la gestion et de le laisser se consacrer au travail technique pour lequel il excelle. Nous lui avons fait la proposition et on attend sa réponse» indique Almas qui ne manque de faire savoir l'ambition du club à rajeunir et à ne compter que sur le produit de son travail chez les jeunes. Almas se risque même à écorner ses prédécesseurs qui faisaient du recrutement un métier. «C'est l'équipe qui fait les stars», dira-t-il pour démontrer la volonté des responsables du Mouloudia d'Alger à changer de stratégie qui mise sur un travail à long terme. Il expliquera, à cet effet, le pourquoi de la confiance du club envers Nabil Neghiz «un technicien compétent dont le travail va porter ses fruits à coup sûr», sans oublier d'annoncer que le MCA est à la recherche d'un nouveau directeur sportif. M. B.
