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Le souverainisme «sociétaliste»
Publié dans Le Soir d'Algérie le 15 - 07 - 2020


Par zoubir zemzoum
Dans cette période de crise aigüe que traverse la majorité des pays du Nord et du Sud, le souverainisme s'affirme, de plus en plus, en effet, comme l'arme idoine, la plus convaincante aux yeux du citoyen, pour défendre ses intérêts et le prémunir des retombées négatives de la mondialisation. Son retour en force sur la scène politique, en ce début du XXIe siècle, apparaît parfois, il est vrai, sous une image de connotation nationaliste, dégageant, parfois, des émanations chauvinistes lorsqu'il est manipulé par les prédicateurs habités par les démons du passé dont les innommables crimes ont été déjà condamnés par l'Histoire. La doctrine, de ces derniers, n'a, d'ailleurs, aucune chance d'influer sur le cours d'un mouvement sociétal de dimension planétaire qui s'appuie sur des principes et des valeurs dont les finalités politiques et civilisationnelles sont à l'opposé du comportement et des visées de ces nostalgiques du fascisme.
Le souverainisme populaire revendiqué par la majorité des citoyens est, quant à lui, la résultante d'un mouvement dont le combat revêt par certains de ses aspects l'allure d'une lutte révolutionnaire contre la mondialisation idéologique, politique et économique du système capitaliste ultralibéral dont les retombées sur le citoyen et la société rappellent étrangement les effets du système colonial.
Il s'apparente à un mouvement de libération dont l'essence et la portée rejoignent, à bien des égards, celui engagé et soutenu, au XXe siècle, par les peuples colonisés, dès lors qu'il rejette l'hégémonisme d'un libéralisme qui a imposé à l'homme, par ses modes de production et ses modèles de consommation, de vie et de culture, une «colonisation» qui tend à vider la notion de nation de ses attributs historique, identitaire et civilisationnel.
De ce point de vue, il exprime la révolte de l'homme contre un système qui s'est révélé incapable d'assurer à l'humanité et au monde la paix, la liberté, la fraternité, la justice et le bien-être tant souhaités par les peuples.
Il symbolise la volonté d'une société qui veut se réapproprier sa souveraineté pour décider librement et collectivement de ce qu'elle veut être et devenir. Et si celle-ci accentue, aujourd'hui, la pression sur ses gouvernants, c'est parce qu'elle est persuadée que son combat, contre les tenants du libéralisme, ambitionne le recouvrement de la souveraineté pleine et entière à son «Etat-nation», étant convaincue qu'une telle étape est un préalable à la ré acquisition de sa propre souveraineté.
Cet objectif visé par ce mouvement n'est pas une fin en soi, il formule la condition première au processus de refondation de la République que la société compte entreprendre. Cette refondation doit inclure dans son contenu doctrinal, les nouveaux éléments structurants du discours secrétés par le mouvement sociétal et les intégrer dans un projet épuré des germes idéologiques qui ont dénaturé la notion de souveraineté du peuple, en portant atteinte à son unicité, en autorisant sa parcellisation, en consacrant la division de la société en classes antagonistes, en encourageant toutes les déviations qui ont entaché et continuent de ternir le régime républicain.
On a tort, dans les différents milieux politiques, de sous-évaluer l'ancrage populaire de ce souverainisme qui recrute militants et sympathisants dans toutes les couches de la société et de déconsidérer son audience politique parce qu'il charrie dans son sillage les partisans de courants extrémistes. Si le souverainisme de l'extrême droite limite la vision de son action politique aux frontières de «l'Etat-nation», celui se proclamant de l'extrême gauche, étend son champ d'action à l'ensemble des «Etats-nations». Il est évident que les objectifs du nationalisme des uns et de l'internationalisme des autres ne concordent pas, apparemment, mais, au vu de la sémantique utilisée par les deux courants, leurs actions semblent se croiser pour l'instant sur, au moins, un seul point commun : la reconquête, au plan national et à l'échelle internationale, par les peuples, de leur souveraineté afin de libérer leurs Etats de l'emprise des cartels.
Une chose est sûre, la montée de la contestation sociale ne manquera pas d'approfondir, dans les années à venir, le conflit ainsi ouvert entre la société et «l'Etat-nation», représentatif du capitalisme mondialisé. Les formations politiques progressistes commettraient une erreur si elles venaient à rejeter en bloc le mouvement souverainiste, car, par-delà la diversité de sa composante, celui-ci impulse, à partir de son ferment idéologique, un nouvel élan à la pensée antilibérale. Il importe donc à tous ces courants progressistes d'en décoder les éléments constitutifs s'ils veulent influer sur son cours, canaliser sa dynamique et orienter sa trajectoire dans le sens souhaité par l'ensemble de la société. C'est par une telle position qu'ils rejoindront ce mouvement sociétaliste décidé à donner à son combat contre «l'Etat-nation», représentatif des intérêts du capitalisme ultralibéral, une tonalité révolutionnaire, dès lors qu'il inscrit, parmi ses priorités, la refonte de l'Etat républicain à travers, notamment, la redéfinition de la démocratie qui caractériserait le nouvel édifice institutionnel de son régime.
Dans cette confrontation, Etat - société, le recours au souverainisme est un facteur de mobilisation non négligeable que la société n'hésitera pas à faire valoir dans la mesure où elle reste persuadée de l'improbabilité de changer l'ordre des choses par le seul jeu de l'alternance du pouvoir régi par une démocratie représentative, débridée, formelle, à bout de souffle. C'est le moyen adéquat aussi dont dispose la société pour se libérer de l'emprise d'un capitalisme ultralibéral, cause de toutes ses souffrances actuelles et qui n'a pour souci majeur que la poursuite de son productivisme débridé pour accroître son profit, sa puissance et sa domination sur les peuples et le monde.
Les valeurs invoquées par ce souverainisme sociétaliste rejoignent sur un autre registre celles brandies par les altermondialistes et les écologistes. L'aspiration à de nouveaux modèles de consommation, de vie et de culture et la protection de l'environnement, sont les nouveaux constituants d'un discours que les deux mouvements intègrent dans une stratégie de lutte qui tranche totalement avec celle employée précédemment par le prolétariat dans son combat séculaire contre la bourgeoisie.
La stratégie de lutte partisane reposant sur la division de la société en classes antagonistes s'est révélée, avec le temps, vaine parce que confinée dans le rejet global et systématique du mode de production capitaliste donc des procès d'action et de production de l'homme.
La société actuelle, celle qui a enfanté les mouvements contestataires et revendicatifs (souverainistes, altermondialistes, écologistes et autres naturalistes), récuse, dans sa majorité, cette vision restrictive qui n'a réussi qu'à accentuer la parcellisation de la souveraineté et affaiblir, de ce fait, la participation réelle du citoyen à l'élaboration de la décision politique.
Le contexte national et international est propice, aujourd'hui plus que jamais, à la recherche d'une authentique renaissance de la pensée pour peu que les promoteurs de ce mouvement de contestation et de revendication sociétal de dimension planétaire sachent se libérer du dogmatisme de la pensée unique qui règne sur les esprits depuis les révolutions de 1789 et 1917.
Z. Z.


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