Apr�s la mise au jour de l�affaire de la Coop�rative agricole r�gionale sp�cialis�e en cultures industrielles (Carsci), ayant abouti en mars dernier � la mise sous mandat de d�p�t de l�ex-pr�sident et de l�ex-directeur de cette coop�rative, d�autres affaires li�es au secteur agricole dans la wilaya d�Annaba sont actuellement sous la loupe des enqu�teurs. Il s�agit, entre autres, de celle de la mise en valeur de plus de 50 000 ha de terres du lac Fezara. Cette mise en valeur, pourtant d�conseill�e par des experts �trangers qui ont visit� la zone du lac quelques ann�es apr�s l�ind�pendance, a englouti pr�s de 350 millions de dinars, sans pour autant donner la moindre satisfaction. Sur les 250 b�n�ficiaires de concession, avec une aide financi�re substantielle de l�Etat, un seul se bat toujours, tel Don Quichotte, pour sortir de son lopin quelques produits agricoles. Les autres, choisis parmi les connaissances des responsables des services agricoles locaux de l��poque, avaient, comble de l�ironie, re�u leurs titres lors d�une c�r�monie pr�sid�e par le chef de l�Etat durant sa visite � Annaba en 2004. Il y a �galement l�autre affaire scandaleuse li�e au soutien financier accord� par l�Etat aux gens activant dans le secteur agricole pour la cr�ation de chambres froides. Les heureux �lus � ces aides financi�res de l�Etat ont �t� recrut�s en majorit� parmi les connaissances des responsables des services agricoles de l��poque. Certains n�ont aucune relation avec l�agriculture ni avec les services qui lui sont li�s. Ils ont profit� de cette manne pour d�autres activit�s hautement lucratives, en investissant dans l�immobilier. Au m�me titre que l�enqu�te sur la Carsci, celles portant sur la mise en valeur du lac Fezara ou encore sur le scandale des chambres froides ont �t� entam�es sur plainte du minist�re de l�Agriculture et de la wilaya d�Annaba. Plus de cinquante personnes sont impliqu�es dans ces affaires ayant co�t� � l�Etat des dizaines de milliards de dinars. Certaines de ces personnes sont sous mandat de d�p�t et d�autres sous contr�le judiciaire. Les enqu�teurs de la Gendarmerie nationale et de la police judiciaire de la S�ret� d�Annaba poursuivent leur travail pour ficeler ce qui reste de ces dossiers afin de permettre � la justice de se prononcer sur de graves d�rives de dilapidation et de d�tournement. Des personnes proches des initi�s et des d�cideurs locaux ont profit� de l�argent du tr�sor public, distribu� dans le cadre des fonds nationaux pour le renouveau et le d�veloppement du monde rural. Ils ont rempli leurs poches au d�triment d�un secteur qui p�riclite localement au grand dam des v�ritables agriculteurs et de ceux en aval de l�activit� agricole proprement dite, � l�exemple des conservateurs de la tomate industrielle dont le nombre s�est r�duit ces derni�res ann�es comme une peau de chagrin. De 26 au d�but des ann�es 2000, les unit�s de transformation de cette culture industrielle sont pass�es en 2010 � une dizaine pour l�ensemble des wilayas de l�extr�me nord-est du pays, qui sont au nombre de quatre.