Les problèmes que vit le complexe des détergents et produits d'entretien de Sour-el-Ghozlane Enad, dont le siège social est implanté dans cette même ville, située à 33 kilomètres au sud de Bouira, ne semblent plus en finir. Lundi, les travailleurs ont organisé une journée de protestation. Selon eux, il y a d'abord le salaire du mois de juin qui n'est pas encore versé, rappelant à ce propos que les employés des autres unités relevant du groupe Enad-Shymeca ont eu droit à des augmentations de salaire, alors que ceux de l'Enad de Sour-el-Ghozlane n'ont pas été concernés. Outre cela, les protestataires parlent également du congé payé qui ne leur a pas été accordé, alors que les travailleurs de l'unité de Lakhdaria, ou encore ceux d'Alger et de Saïda, ont bénéficié du salaire de leur mois de congé. Enfin, ils parlent du manque de matières premières pour que le complexe atteigne sa vitesse de croisière dans la production, surtout du gel hydroalcoolique, très demandé actuellement à cause de la persistance de la pandémie de Covid-19. Aussi, et pour toutes ces raisons, les représentants des travailleurs, qui s'exprimaient lundi à travers les ondes de Radio Bouira, lancent un appel urgent aux pouvoirs publics et au procureur de la République pour ouvrir une enquête sur la gestion de cette entité, afin de situer les responsabilités. Une situation jugée par les travailleurs catastrophique, mais pas pour le P-dg du groupe Enad/Shymeca, M. Naïli Douaouda Ahmed. Ce dernier a déclaré que «le dialogue entre le groupe Enad-Shymeca qu'il préside et les travailleurs de l'Enad de Sour-el-Ghozlane n'a jamais été rompu et la preuve est ma présence sur les lieux ce lundi». Selon lui, le salaire du mois de juin est finalisé et sera versé ces jours-ci, alors que pour la matière première, le même responsable tient à rassurer que celle-ci existe en quantité et en qualité pour assurer un fonctionnement régulier du complexe. Un complexe qui était, il n'y a pas très longtemps, un fleuron de l'industrie algérienne avec des marques célèbres comme Noor, ce détergent en poudre qui n'avait rien à envier à l'autre marque mondialement connue sans citer son nom mais qui, malheureusement, patauge depuis plusieurs années dans des problèmes avec des dettes évaluées à plusieurs centaines de milliards de centimes. Y. Y.