En présence du directeur des mines et de la directrice de l'environnement, et autres cadres de Naftal, le coup d'envoi du projet du lancement de la station d'épuration de Yellel s'est effectué en fin de semaine au niveau des deux aires de repos Naftal sur l'autoroute Est-Ouest Yellel Sud en direction d'Alger. Les deux aires de repos ayant été ouvertes au public en décembre 2011 et étant situées en zones éparses, posaient des problèmes au niveau de la gestion des déchets solides mais aussi et surtout liquides, soit les eaux usées domestiques issues du passage des visiteurs. Les eaux usées pouvaient dans certains cas, à certaines périodes, déborder et inonder le voisinage immédiat et les terres agricoles voisines. Naftal a dû faire appel à des camions citernes qui vident jusqu'à 60 m3 d'eaux usées par jour. Ce qui fait quatre voyages d'un camion citerne semi-remorque. Deux voyages sont assurés chaque jour pour les pompages des eaux usées pour chacune des aires de repos en direction d'Alger, mais aussi en direction d'Oran. Ces opérations ont un coût important en dehors de celui du traitement par la suite. Dès le lancement du projet de construction des aires de repos autoroutières en 2010, Naftal, dans le cadre de la construction de ces aires de repos autoroutières, avait initialement prévu de mettre en œuvre des microstations de traitement des eaux usées. La problématique se situe dans le fait que ces microstations nécessitent une maintenance continue, des pièces détachées et un service de suivi permanent. En Algérie comme partout dans le monde, ces infrastructures trouvent leur limite d'un point de vue financier mais surtout au plan fonctionnement tout simplement. Au bout de quelques mois, elles ne fonctionnent plus. L'idée a été lancée d'expérimenter une nouvelle manière de traitement des eaux usées avec le procédé System O, introduit en Algérie par la Sarl Envirostep dès 2010 (envirostep-step-dz.com). Il s'agit d'un système de traitement des eaux usées passif et autonome. Il ne nécessite ni énergie, ni produits chimiques ni aucune intervention de l'homme. C'est un système américano-canadien, inventé aux Etats-Unis dans les années 70 et perfectionné par les canadiens. En Algérie et au maghreb, il a fait ses preuves depuis 2014. Ainsi, plus de 20 stations d'épuration ont été installées. Naftal a déjà expérimenté le système sur ses deux aires de repos autoroutières, Tamezguida nord et sud entre El-Affroun et Blida, dès 2017. Le procédé a donné entière satisfaction, selon le responsable Naftal, M. Boufetouh. Le système fonctionne, en effet, en deux phases principales : la première phase est constituée d'une fosse septique, la seconde, de traitement, est constituée de conduites enterrées qui sont, dans les faits, le siège de vie de millions de bactéries qui feront le travail de nettoyage des eaux. En sortie de système, les eaux sont traitées avec un taux supérieur à 96 %. Elles sont parfaites pour l'irrigation des espaces verts. De cette manière, selon le gérant de la société Envirostep, «les deux aires de repos de Yellel pourront, dans un futur proche (2 mois au maximum), traiter plus de 60 m3/jour pour chacune d'elles, sans la moindre dépense». Les eaux traitées seront restituées intégralement pour l'irrigation des espaces verts. Le trop-plein sera rejeté dans la nature mais traité à plus de 96%. «La garantie des équipements est de 20 ans et la durée de vie d'un tel équipement est d'au moins 30 ans». Enfin, d'un point de vue esthétique, la station étant 100% enfouie, la nature sera préservée. A. Rahmane