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Les graves révélations de Ould Abbès
Procès de l'affaire des législatives de 2017
Publié dans Le Soir d'Algérie le 03 - 09 - 2020

Les plus fervents partisans du cinquième mandat ont lavé leur linge sale en public. Baha Eddine Tliba, Skander Ould Abbès et son père, Djamel Ould Abbès, se sont livrés à des révélations inattendues, parfois choquantes, sur les incroyables pratiques mises en place lors des fameuses législatives de 2017.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Ces révélations confirment également, si besoin en était, toutes ces informations que les « bien informés » chuchotaient en cercle restreint. Pas besoin de les rappeler, Skander Ould Abbès, principal inculpé dans le dossier qui a été jugé hier, en a fait état publiquement dans ses réponses au juge.
Skander Ould Abbès : « Saïd Bouteflika exerçait de grosses pressions sur mon père »
Il reconnaît qu'à cette époque, il gardait en son domicile la somme de « quatre milliards 800 millions de centimes, et un autre montant en euros », découverts d'ailleurs par les éléments de sécurité durant une perquisition. Le mis en cause affirme que l'origine de tout cet argent provient de ses diverses affaires, qu'il avait « grandi dans l'aisance, loin du besoin », et qu'il n'aurait « jamais dû demander l'aide de Tliba pour un projet d'édification d'un port sec ».
Skander Ould Abbès est poursuivi pour financement occulte de parti politique et blanchiment d'argent. Il nie catégoriquement s'être livré à un quelconque transfert de fonds de manière illégale, mais s'épanche sur le premier chef d'inculpation. Lorsque la cour lui demande s'il avait utilisé la position de son père, alors secrétaire général du FLN, pour marchander des places au sein des listes électorales, il répond : « Je suis victime d'une machination, je n'ai rien fait dans ce sens. Je n'avais aucun rapport avec le travail de mon père. J'ai appris que mon père lui-même avait des problèmes à cette époque. Il recevait des injonctions, ces listes ont été établies par Noureddine Bédoui, Abdelmalek Sellal et Tayeb Louh.»
Cette révélation fait l'effet d'une bombe. L'ancien Premier ministre, le chef de campagne des élections et l'ancien ministre de la Justice sont nommément accusés d'avoir trempé dans le trafic des listes FLN. Skander Ould Abbès assène ensuite le coup fatal : « Mon père recevait des ordres de l'ancien conseiller de Abdelaziz Bouteflika, Saïd Bouteflika. Ce dernier était ivre quand il s'adressait de la sorte à mon père .»
Djamel Ould Abbès : « Saïd Bouteflika avait désigné Bédoui, Sellal et Louh pour l'élaboration des listes »
Le juge écoute. Il juge la présence de l'ancien secrétaire général du FLN nécessaire et donne l'ordre de l'extraire de prison pour l'écouter. Djamel Ould Abbès se trouve en détention provisoire depuis le 7 juillet 2019, il est poursuivi en qualité d'ancien ministre de la Solidarité pour dilapidation de biens publics, conclusion d'un marché en violation de la législation et faux en écriture publique. L'affaire dans laquelle il doit comparaître ne le concerne, cependant, pas directement. Il y est cité comme témoin, une position qui lui permet de refuser de se présenter puisque son témoignage a été déjà livré au magistrat instructeur. Il avait souhaité ne pas se présenter, mais le juge a donc décidé d'écouter son témoignage de vive voix.
Djamel Ould Abbès arrive en début d'après-midi, il apparaît très fatigué. L'émotion marque son visage à la vue de son fils. Il verse des larmes. Voici ses réponses au juge qui l'interroge au sujet des listes établies au sein du parti qu'il dirigeait. « Durant cette période, dit-il, j'ai subi des pressions énormes qui venaient du plus haut niveau. Je n'ai jamais appelé Saïd Bouteflika ou une quelconque autre personne lors de l'élaboration des listes du FLN pour les élections. Je lui ai, par contre, passé un appel téléphonique après l'arrestation de mon fils, Skander. C'est l'inverse qui s'est déroulé. C'est Saïd Bouteflika qui a décidé que Abdelmalek Sellal, Noureddine Bédoui et Tayeb Louh allaient être présents pour l'élaboration des listes .» Il poursuit : « Certains noms ont ainsi été imposés en tête de liste, Tliba ne figurait en tête d'aucune liste. Je n'ai jamais adhéré à ces pratiques et cela m'a d'ailleurs valu mon poste. On m'a limogé parce que je n'ai pas coopéré dans cette opération, la présidence m'a appelé à sept heures du matin pour me demander de préparer mes affaires, et quitter mon poste, j'ai refusé de démissionner, mais ils m'ont limogé .» Il se livre ensuite à une autre révélation de taille : « Au sein du parti, il y avait une règle très stricte à laquelle tous étaient soumis. Elle émanait d'une instruction qui interdisait à quiconque de parler du cinquième mandat, tout avait été fait pour que ce cinquième mandat ait lieu .» Djamel Ould Abbès clôt ainsi son témoignage, puis se fait reconduire en prison. Il comparaîtra le 9 septembre prochain dans l'affaire pour laquelle il a été inculpé.
Il manque un autre membre de la famille Ould Abbès dans la salle, son fils, Wafi, qui a réussi, lui, à prendre la fuite à l'étranger avant que les services de sécurité ne décident de rouvrir un dossier mis sous le coude depuis 2017. Lorsque ces derniers se rendent à son domicile, fin juin 2019, il se trouve déjà depuis longtemps hors du territoire national.
Tliba : « j'ai informé Tartag qu'il y avait complot autour des listes du FLN »
Son frère Skander est, par contre, intercepté dans une situation considérée comme étant un flagrant délit. Les éléments des services de sécurité l'interceptent en effet au moment où celui-ci vient de se faire acheminer d'importantes sommes, 2,5 milliards et 200 000 euros. Elles lui ont été envoyées par Baha Eddine Tliba. Skander Ould Abbès affirme que l'argent devait servir à l'achat d'une voiture commandée par le député et homme d'affaires annabi, ce que ce dernier a toujours démenti, soutenant que les fils Ould Abbès lui avaient demandé sept milliards pour l'inscrire en tête d'une de leurs listes électorales. Son témoignage était très attendu hier. Tliba est apparu très différent du personnage qu'il incarnait avant son incarcération. Il a surtout perdu énormément de poids. « Le fils Ould Abbès m'a présenté le plan de financement du cinquième mandat, dit-il. Il m'a dit que pour être tête de liste, le prix était de sept milliards de centimes... Quand j'ai appris qu'il y avait complot autour des listes FLN, j'ai contacté Bachir Tartag, coordonnateur des services de sécurité au niveau de la présidence de la République.» Le juge lui demande alors la raison pour laquelle il a pris la décision d'informer les services de sécurité et pas la justice. Tliba ne se laisse pas décontenancer : « J'ai informé Tartag pour qu'il informe la justice. J'ai eu le courage de le faire, je demande à la justice la relaxe .»
10 ans de prison requis contre Tliba et Skander
La justice ne semble pas l'entendre de cette oreille. Le procureur anéantit tous les espoirs de Tliba. Il requiert dix années de prison et une amende de huit millions de dinars à son encontre. Le représentant du ministère public demande la même peine pour Skander Ould Abbès. El Wafi, en fuite, devrait écoper de la peine maximale, poursuit ce dernier. Des peines de sept ans et trois ans sont respectivement requises à l'encontre de Bouchenak Khaldi, ancien chef de cabinet de Djamel Ould Abbès et Habchi Mohamed également collaborateur de l'ancien ministre de la Solidarité.
Il faut savoir, enfin, que dans son intervention, l'avocat du Trésor public a demandé à ce que soit versée une amende de 50 000 000,00 DA pour les préjudices causés à ce dernier — Trésor public —, ainsi que 10 000 000,00 DA de dédommagement pour le préjudice moral causé dans cette affaire. Selon Me Zakaria Dahlouk, ce préjudice moral concerne l'atteinte à l'image du FLN par une figure politique descendant directement de l'ALN.
A. C.


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