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Ils passent aux aveux
Traficotage dans la confection des listes à la députation
Publié dans Liberté le 03 - 09 - 2020

Ould Abbès a avoué hier au procès dit Tliba que Saïd Bouteflika avait désigné Sellal, Bedoui et Louh pour décider des candidatures du FLN aux élections législatives de mai 2017. l Les têtes de liste étaient monnayées à 6 milliards de centimes.
C'est au moment où l'Assemblée nationale inaugure sa session d'automne que s'est ouvert le procès de l'ex-député déchu de son immunité Baha Eddine Tliba et des deux fils de Djamel Ould Abbas, Skander et El Wafi (en fuite), qui ont été convoqués à la barre du tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. L'ex-secrétaire général du FLN, Ould Abbes, était à la barre, mais cité comme témoin.
C'était donc un procès très attendu tant par le rôle de premier plan qu'occupaient les accusés que par les graves accusations qui pèsent sur eux. Ils sont sommés de s'expliquer sur les accusations de "blanchiment d'argent, obtention d'indus avantages et violation de la législation". Les chefs d'inculpation sont liés au marchandage dans la confection des listes des candidats de l'ex-parti unique pour les législatives de mai 2017.
Le procès, qui s'est ouvert hier, a tenu ses "promesses" en termes de graves révélations lâchées par les accusés. C'est le grand déballage. Ils sont passés aux aveux sans grande difficulté, et des affidés au régime de Bouteflika sont directement mis en cause par les accusés pour plaider leur cause.
L'ancien patron du FLN, connu pour ses sorties politiques burlesques, n'a pas hésité à livrer des noms lorsque le juge l'a appelé à la barre. Il a cité tour à tour Saïd Bouteflika, Abdelmalek Sellal, Mustapha Rahiel, Tayeb Louh et Noureddine Bedoui pour lever le voile sur la manière avec laquelle ces derniers décidaient de la confection des listes à la députation alors qu'ils occupaient des responsabilités gouvernementales.
Il a apporté la preuve matérielle que la neutralité du gouvernement et de l'administration dans l'organisation des élections n'était qu'une chimère. "Nous avions décidé de travailler avec les kasmate et les mouhafada, sauf que Saïd Bouteflika m'a appelé pour me dire que la confection des listes se fera au Centre international des conférences en présence de Sellal, Louh, Bedoui et Rahiel", a révélé Djamel Ould Abbes. Une bombe.
Une révélation confirmée par son fils Skander. "C'est Saïd Bouteflika, Sellal, Rahiel, Louh et Bedoui qui décidaient et avaient des complices dans toutes les wilayas. Leurs complices opéraient directement sur les dossiers des prétendants candidats auxquels ils enlevaient des documents, comme les diplômes, les résidences... Ces mêmes dossiers seront donc ainsi incomplets, donc rejetés par le bureau politique."
Il a précisé que "c'est après le rejet de ces dossiers qu'ils désignaient les candidats qu'ils voulaient. Ils les désignent à des places de choix, soit parmi les quatre premiers de la liste". Les révélations des Ould Abbès sur ce quatuor qui gère le parti du FLN ne s'arrêtent pas en si bon chemin. Même si l'objectif consiste à se disculper, l'ancien secrétaire général de l'ex-parti unique a dit avoir "subi d'énormes pressions", parce qu'il aurait "refusé ce genre de pratiques".
"J'étais le seul qui avait interdit de parler d'un 5e mandat pour Bouteflika. Seul Tliba a créé une association pour promouvoir ce projet", accuse-t-il. Devant l'insistance de Djamel Ould Abbes à "se dédouaner" de tous les faits reprochés à ses fils, le juge l'interroge sur la somme d'argent retrouvée chez eux à la villa numéro 58, à Club-des-Pins.
"J'ai interdit à mes 11 enfants de s'approcher du parti ou des ministères que j'avais gérés", s'est-il défendu. Interrogé ensuite sur l'arrestation de ses deux fils, Djamel Ould Abbes a souligné qu'il avait sollicité un "haut responsable de la sécurité intérieure, puis Saïd Bouteflika, grâce auquel les deux enfants, El Wafi et Skander, ont été libérés quarante-huit heures seulement après leur arrestation au Club-des-Pins".
Tête de liste à 6 milliards de centimes
Durant les débats, d'autres révélations ont été faites aussi sur cette opération de marchandage. Interrogés sur les 4 milliards de centimes, les 200 000 euros et les milliers de dossiers retrouvés chez eux, Skander Ould Abbes a nié avoir reçu de l'argent de la part de militants du FLN pour, en contrepartie, les porter sur les listes des candidatures du parti. "Tliba m'a remis de l'argent pour m'acheter une voiture", a-t-il dit. Sauf qu'il s'agit, selon le juge, de la rondelette somme de 4 milliards de centimes.
Appelé à la barre, Bahaeddine Tliba, député d'Annaba avant de perdre son immunité parlementaire, a révélé que les enfants d'Ould Abbes "proposaient la tête de liste à 60 millions de dinars". Il s'est défendu d'avoir "récolté" de l'argent pour "le placement" des candidats, mais "dans le but de financer la campagne". "C'est moi qui ai aidé des agents du DRS à dévoiler l'affaire", a-t-il dit.
Pour se défendre, Tliba se pose en dénonciateur du marchandage ! Il a révélé qu'il est allé voir le général Athmane Tartag, ancien coordinateur des services secrets (aujourd'hui en détention à la prison militaire), pour déposer plainte contre les enfants d'Ould Abbes qui marchandaient les listes du parti pour les législatives.
Interrogé par les avocats des Ould Abbes sur "sa cavale" qui a duré près de 20 jours, Tliba a souligné qu'il s'est "livré" lui-même aux services de sécurité. Prenant la parole, le procureur de la République a estimé qu'avec ces pratiques, "on prive le citoyen d'une réelle représentation dans les instituts élues". Il a requis 10 ans de prison ferme contre Bahaeddine Tliba, assortie de 8 millions de dinars d'amende.
La même peine a été requise contre Skander Ould Abbes. Le procureur a demandé la peine maximale contre El Wafi Ould Abbes, en fuite. Sept ans de prison ferme ont été requis contre Bouchenak Kheladi avec un million de dinars d'amende. Trois ans ont été requis contre Habchi Mohamed, agent immobilier. À noter que le juge a décidé d'ouvrir les plaidoiries, hier après-midi. Tout porte à croire que le verdict sera mis en délibéré la semaine prochaine.
En somme, le procès d'hier lève, un tant soi peu, le voile sur une pratique longtemps dénoncée, mais souvent occultée par le pouvoir. Il apporte la démonstration du traficotage des élections et surtout de l'implication des
hauts responsables gouvernementaux dans l'opération de désignation des représentants du peuple. Ils sont nombreux à siéger à l'Assemblée nationale actuelle, qui est appelée à légiférer et à voter les grandes lois de la
République.

Mohamed MOULOUDJ


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