La protection de l'enfance et l'adolescence en Algérie est une problématique régie depuis toujours par un arsenal juridique et réglementaire plutôt consistant. Néanmoins, certains évènements ayant trait à la maltraitance envers cette frange sensible de la population, et qui se sont produits dernièrement, amènent à penser que ce cadre réglementaire demande à être renforcé davantage. Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - C'est autour de cette thématique non sans importance pour la société que le Conseil national économique et social (Cnes) a lancé le débat, lors d'une journée d'étude qui s'est tenue, hier mardi, à l'hôtel Mercure. Abordant l'aspect juridique de la question liée à la protection de l'enfance et l'adolescence, le président du Cnes, Redha Tir, a rappelé que le renforcement des textes de loi relatifs à ce volet est « un vœu exprimé par l'Etat, qui a, d'ailleurs, appelé à affermir le cadre juridique déjà existant ». Mettant cette idée dans son contexte, Redha Tir a soutenu que la nouvelle Constitution a accordé un long chapitre à la protection des enfants, des adolescents et de la famille en général. « Une panoplie de nouveaux textes juridiques interviendra pour renforcer la législation en faveur des droits des enfants et des adolescents », a-t-il précisé dans ce sens. Il évoquera, à cet effet, les dispositions que prévoit l'article 71 inclus dans cette même Constitution. Il énumère, entre autres, la garantie de l'Etat de prendre en charge les enfants abandonnés ou encore de poursuivre en justice toute personne violentant ou maltraitant un enfant, même dans le cas où la personne en question se trouve être le parent. En ce qui concerne les crimes innommables perpétrés contre cette catégorie de personnes, Redha Tir a assuré que « de lourdes sanctions » sont prévues dans le code pénal. Le président du Cnes a, par ailleurs, exprimé son empathie envers les familles des victimes ayant fait l'objet de ces actes, promettant, encore une fois, que « les moyens de lutte contre les violences faites aux enfants seront renforcés ». L'intérêt accordé pour la protection de l'enfance par la nouvelle Constitution est « le signe de la volonté du gouvernement d'asseoir une réelle politique visant le bien-être des enfants et adolescents », a-t-il relevé. Au-delà de ces observations, les participants à cet évènement ont également dégagé le sens « stratégique » de la protection de l'enfance dans un pays. Partant du principe que « l'enfant d'aujourd'hui est l'adulte de demain », ils ont souligné que protéger l'enfant et l'accompagner dans son développement entre dans le processus de changement « engagé par l'Algérie sur bien des plans ». Selon les intervenants, « l'enfant constitue, dans ce cadre, un acteur majeur dans l'édification de l'Algérie de demain ». Faisant, par ailleurs, une petite rétrospective de l'état des lieux du cadre légal régissant l'enfance et l'adolescence, ceux qui ont pris part à cette journée d'étude ont cité la loi n°15-12 du 15 juillet 2015, qui « définit les règles et mécanismes de protection de l'enfant ». La loi n°16-01 du 6 mars 2016 portant révision constitutionnelle est venue, quant à elle, renforcer la protection des droits de l'enfant et du jeune par la famille, la société et l'Etat. Cette journée a été organisée en partenariat avec l'Organe national de la protection et de la promotion de l'enfance (ONPPE), et l'appui du Fonds des Nations-Unies pour l'enfance (Unicef). Il s'agit, précisons-le, d'une rencontre-hommage au professeur Mahfoud Boucebci, l'un des membres fondateurs de la psychiatrie algérienne, assassiné par les islamistes durant la décennie du terrorisme. Ses œuvres représentent aujourd'hui encore, selon les participants, « un élément d'éclairage pour l'élaboration de politiques publiques dédiées à l'objet de notre rencontre d'aujourd'hui ». La lutte contre le travail des enfants, la violence sous toutes ses formes, le renforcement des peines d'atteinte à l'intégrité physique et morale de l'enfant ont été les axes principaux du débat qui s'est déroulé en présence de plusieurs spécialistes et scientifiques, ainsi que des acteurs de la société civile. M. Z.