Le Forum sur le transport maritime tenu à l'initiative du ministère des Transports se veut une rencontre, la première du genre, des opérateurs de tous les secteurs concernés, afin de débattre sur la problématique du transport maritime dans le but d'alléger la facture en devises. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - À l'ouverture de la rencontre, tenue hier lundi à Alger, le ministre affirmera que le phénomène des dépenses engendré par le transport maritime de marchandises a fini par provoquer une véritable «saignée» dans les caisses de l'Etat, évaluée à 10 millions de dollars annuellement. C'était ainsi une occasion pour le ministère de réunir tous les acteurs concernés par le domaine, à savoir les structures portuaires, l'administration douanière, le ministère du Commerce, l'Association des exportateurs, l'Association des transitaires, en vue d'entamer une réflexion autour de la problématique, qui débouchera sur la mise en place d'une loi et de moyens pour la maîtrise des dépenses. Au vu des interventions des participants, il ressort que le problème réside dans les retards enregistrés au niveau des infrastructures portuaires, ainsi que dans les équipements inadaptés, ce qui est à la source des problèmes des attentes des navires. Mais c'est le phénomène de l'immobilisme des conteneurs qui a pris une large part dans les discussions. Pour mettre fin à ce problème récurrent, le ministre des Transports, envisage d'engager des mesures sévères en direction des opérateurs, notamment les importateurs, dans le but de «réduire à 30 jours la durée de l'immobilisation des conteneurs», comme étant une première démarche retenue et à soumettre au gouvernement. Lazhar Hani reconnaît dans ce domaine les carences enregistrées au niveau des ports en Algérie, mais il adresse aussi un message en direction des Douanes, du ministère du Commerce et celui de l'Agriculture, notamment dans le domaine du contrôle des produits alimentaires à l'importation, afin de moderniser l'outil administratif et alléger la période de restitution des conteneurs. Lors d'un point de presse, le ministre avoue que «les conteneurs deviennent des moyens de stockage et de non transport». Pour sa part, le président des transitaires algériens, critique la chaîne logistique du commerce extérieur, de par la lenteur enregistrée dans les opérations d'importation. Il cite à ce sujet, les institutions bancaires, l'administration douanière, le ministère du Commerce et le ministère de l'Agriculture. De son côté le représentant des exportateurs, appelle à la numérisation de l'administration à tous les niveaux, et à la mise à niveau de toutes les pratiques des acteurs concernés par les opérations de l'exportation. Le représentant des armateurs étrangers appelle, pour sa part, à la création de sociétés de location de conteneurs afin d'alléger la durée de leur immobilisation à l'importation au niveau des ports et de ce fait, parvenir à alléger la facture des dépenses. Enfin, pour le ministre des Transports Lazhar Hani, si le retard enregistré dans le retour des conteneurs pèse sur les caisses de l'Etat, ce qui est synonyme de pertes en devises, il compte réduire le volume de ces charges financières d'abord par la première mesure de sanction à l'encontre des auteurs de rétention de conteneurs, avant d'entreprendre des réformes administratives visant à «moderniser la chaîne logistique du commerce extérieur dans le sens d'aller vers un cadre qui réponde aux normes internationales», a-t-il fait savoir, enfin. A. B.