La cour d'Alger sera mobilisée par une série de procès en appel, liés aux dossiers de corruption, tout le long de ces prochains jours. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Cette semaine s'ouvre d'ailleurs, aujourd'hui, avec l'affaire de Baha Eddine Tliba, ex-député et homme d'affaires annabi condamné à huit ans de prison en première instance. Son procès s'était déroulé le 8 septembre dernier au tribunal de Sidi-M'hamed, un moment très attendu par l'opinion publique compte tenu des circonstances dans lesquelles s'est déroulée son affaire. Convoqué, en septembre 2019, par la justice pour être auditionné dans le dossier lié à la vente de sièges durant les législatives 2017, Tliba avait réussi à prendre la fuite et se réfugier dans son village natal, à El-Oued, avant d'être arrêté un mois plus tard par les services de sécurité. «J'avais peur», annonce Tliba lors de son procès pour justifier sa fuite. Il s'est également présenté comme étant «victime d'une machination, de règlements de comptes» avant d'avouer avoir pris part à une opération menée par Bachir Tartag, l'ancien coordonnateur des services de securité à la présidence de la République, dans le but de mettre fin aux activités des fils Ould Abbès auteurs de l'opération de vente des places à la députation. Tliba et Skander Ould Abbès ont été tous deux condamnés à huit ans de prison. La peine la plus élevée, vingt ans de prison a été prononcée à l'encontre de Wafi Ould Abbès en fuite à l'étranger. Trois jours plus tard, un autre gros procès en appel se tiendra à la cour d'Alger. Le jugement de l'affaire Kouninef a, en effet, été programmé pour le 11 novembre prochain. Ils comparaîtront une nouvelle fois sans la présence des deux anciens Premiers ministres, 14 ex-ministres et anciens hauts responsables cités dans ce dossier. L'affaire avait été scindée en deux parties. La seconde, celle qui concerne les ministres, se trouverait actuellement toujours en cours d'instruction au niveau du pôle spécialisé de Sidi-M'hamed, nouvellement créé. Réda, Noa et Karim Kouninef ont été condamnés, respectivement, à seize ans, quinze ans et douze ans de prison alors que leur sœur Souad, en fuite à l'étranger, a été condamnée à vingt ans de prison. Il faut rappeler qu'un juge d'instruction s'était déplacé à la prison militaire de Blida pour auditionner Saïd Bouteflika au sujet de ses relations avec les Kouninef. Le 15 novembre prochain, soit trois jours plus tard, ce sera à Djamel Ould Abbès d'être jugé en appel. La question qui se pose d'ores et déjà est de savoir si l'ancien ministre de la Solidarité sera en mesure de comparaître compte tenu de son état de santé. Mercredi dernier, son avocat, Me Ksentini, a confirmé l'information faisant état de sa contamination par le coronavirus. Après avoir été conduit à l'hôpital Mustapha, les médecins ont conseillé de le confiner à l'infirmerie de la prison d'El-Harrach pour éviter le milieu hospitalier dans la situation actuelle. Son avocat avait également fait part de ses craintes en raison de l'âge de son client, 87 ans. Le 16 septembre dernier, Djamel Ould Abbès avait été condamné à huit ans de prison pour mauvaise gestion. Saïd Barkat, son successeur à la tête du ministère de la Solidarité, avait, quant à lui, écopé de quatre années de prison. De cette façon, la cour d'Alger aura clôturé la majorité des dossiers les plus importants liés à la corruption qui se sont ouverts en dernier. Elle sera cependant très prochainement destinataire de deux autres affaires qui lui seront transmises après leur passage en première instance. Il s'agit du dossier Condor et celui des trois walis de Skikda qui comparaîtront avec Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal dans une affaire de concessions irrégulières. Les deux affaires seront jugées ce lundi 9 novembre au tribunal de Sidi-M'hamed. Ce qu'il faut savoir, c'est que le dossier Condor a été scindé en deux parties. L'une concerne les anciens ministres Ouyahia et Sellal, entre autres, et n'a pas encore été programmée en procès. La seconde partie, celle qui sera jugée ce lundi, concernera uniquement l'un des trois frères Benhamadi, il y a eu en effet extinction de l'action publique ; Moussa Benhamadi est décédé en juillet dernier après sa contamination par le coronavirus. A. C.