Changement à la tête des Directions de l'éducation. Le mouvement qualifié de « vaste » par la chefferie du gouvernement à touché 34 wilayas avec 11 mutations, 23 fins de fonctions et 23 autres nominations. Si les syndicats du secteur sont unanimes à dire que ce changement était attendu et espéré, ils sont, par contre, mitigés en ce qui concerne les effets des changements et les critères de nomination. Nawal Imès - Alger(Le Soir) - Il était très attendu par les différents acteurs du secteur, c'est désormais chose faite. Les Directions de l'éducation de 34 wilayas ont de nouveaux responsables à leur tête avec 11 mutations, 23 fins de fonctions et 23 autres nominations qui ont concerné les wilayas d'Adrar, Béjaïa, Béchar, Blida, Bouira, Tébessa, Tiaret, Sétif, Sidi-Bel-Abbès, Annaba, Guelma, Mostaganem, M'sila, Mascara, Ouargla, Illizi, Bordj-Bou-Arréridj, Tissemsilt, Khenchela, Mila, Naâma, Aïn-Témouchent et Relizane. Les wilayas de Batna, Saïda, Constantine, Médéa, Oran, Boumerdès, El-Oued, Tipasa et Aïn-Defla ont désormais à leur tête des responsables mutés d'autres wilayas. C'est le cas des Directions de l'éducation d'Alger-Ouest et d'Alger-Est. La Direction de l'éducation d'Alger-Centre fait exception puisque son responsable est maintenu à son poste. Comment les syndicats de l'éducation ont-ils accueilli ces changements ? Au Cnapeste, le chargé de communication affirme qu'« on n'a pas vu un vrai changement. On constate que des personnes ayant été à l'origine de nombreux problèmes dans les wilayas où elles exerçaient sont nommées ailleurs. D'autres ont déjà montré leurs limites en matière de gestion et ont carrément échoué qui sont toujours en poste. Il y a des personnes qui n'ont pas les compétences voulues et qui ont également échappé au mouvement ». Messaoud Boudiba ajoute que « c'est juste un changement dans les postes. On ne sent pas qu'il est basé sur des critères de compétences ni une ambition de régler les problèmes du secteur. On espérait un vrai changement avec des personnes ayant de vraies compétences et ayant laissé une empreinte dans le secteur mais lorsque c'est les mêmes noms qui restent, on n'attend pas grand-chose de ce mouvement ». Pour Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest, la question qui se pose est celle des critères arrêtés. Il affirme, en effet, qu'« en tant que partenaire social, on aurait aimé connaître les critères qui ont prévalu aux choix des personnes. On a soif de transparence. Il ne faudrait pas que des personnes ayant des ambitions se sentent lésées. Je me demande s'il y a eu une commission qui évalue les candidatures. Comment s'est effectué le choix ? Je ne remets pas en cause les compétences des personnes choisies mais il est temps qu'il y ait plus de transparence. Pourquoi ne pas classer des candidatures en fonction de l'ancienneté ou des notes obtenues au cours de leur carrière ? Cela évitera toute spéculation ». Le président du Satef est, par contre, plutôt satisfait. Boualem Amoura affirme qu'« on attendait ce mouvement depuis longtemps. Nous avions nous-mêmes demandé la radiation de certains directeurs qui n'ont pas servi le secteur mais qui se sont, au contraire, servis et ont profité de leurs postes. Le Satef avait fait des rapports pour corruption. Le mouvement est pour nous réussi à 90%. Pour nous, c'est un début. Ce que nous contestons, c'est les nominations de certains directeurs de services et des secrétaires généraux qui lorsqu'ils étaient en poste n'ont rien donné au secteur. Depuis plusieurs années, on demande à ce que les directeurs de l'éducation aient des compétences en management. Un directeur de l'éducation ne peut pas accéder à ce poste juste parce qu'il a été directeur d'un établissement, il doit avoir un projet et surtout quitter son bureau pour être sur le terrain ». Le président de l'Unpef, quant à lui, considère que « ce mouvement était attendu. Ce n'est pas une surprise pour nous. On estime que ce mouvement n'est pas complet au regard des problèmes qui sont posés au niveau local. Cela s'avérera insuffisant puisque les chefs de services au sein des Directions de l'éducation sont nommés provisoirement et beaucoup d'entre eux sont à l'origine des problèmes. Ils n'ont donc pas de critères voulus. On espère que ce mouvement sera suivi par un autre qui touchera les chefs de services qui doivent être nommés définitivement ». N. I.