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Macron et la «micro-repentance» introuvable
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 01 - 2021

C'est entendu, la seule chose que nous autres Algériens attendions du rapport Stora ne viendra pas. Il n'y aura, dit-on dans l'entourage d'Emmanuel Macron, commanditaire du rapport, « ni repentance, ni présentation d'excuses ». Fermez le ban ?
Non ! Bien sûr que non ! Un ami journaliste français dont le père a été un combattant pour l'indépendance de l'Algérie commente les 22 recommandations du rapport établi par Benjamin Stora avec un scepticisme teinté d'ironie : « Les Algériens réclament la repentance ou du moins des excuses, la réponse, une fois encore, est niet ! On accorde du bout des lèvres la nécessité d'une démarche de reconnaissance .» Et d'ajouter, en grinçant des dents : « Comme si les Algériens ne valaient pas mieux que la restitution d'une épée, une statue de l'Emir Abdelkader et le retour au bercail du canon Baba Merzoug, là où ils attendent des réparations .» Pas même, ce qu'il appelle, une « micro-repentance » !
Pourtant, Emmanuel Macron avait semé des indices qui préfiguraient une audace à même de lui faire franchir le Rubicon. Ça ne s'est pas fait. Il demeure, néanmoins, de tous les présidents français celui qui est allé le plus loin dans la reconnaissance de la responsabilité de la France coloniale en Algérie. Il n'en n'était pas question, depuis l'indépendance, ni avec de Gaulle, ni Pompidou, encore moins avec Giscard d'Estaing. Mitterrand, qui fut ministre dans le gouvernement de la France coloniale, n'était pas non plus le mieux placé pour ce mea culpa. Pas plus Chirac ! Quant à Sarkozy, il était, lui, carrément partisan des « bienfaits de la colonisation ». En digne fils spirituel de Mitterrand, François Hollande débarquait à Alger en clamant urbi et orbi qu'il ne venait pas présenter des excuses.
En 2017, lors de son voyage à Alger, Emmanuel Macron a reconnu que la colonisation avait commis des crimes contre l'humanité. En 2018, il admet la responsabilité de l'Etat français dans l'enlèvement et l'assassinat de Maurice Audin et demande pardon à sa veuve.
Être allé aussi loin n'en fait pas moins le Président d'une France dont différents groupes de mémoire, sinon des lobbies, n'admettent pas d'avoir perdu l'Algérie. A-t-il le cran de transcender sa position d'otage tenu par la conjonction et les contradictions des intérêts de ces différents lobbies et des enjeux politiques internes à la France ? Il était illusoire de s'attendre à ce qu'il aille jusqu'à la repentance ou même présenter des excuses, et encore moins de s'engager aux réparations qui vont avec.
On nous dit que l'Histoire n'admet pas d'être revisitée par la notion de repentance. Pourtant il y eut des cas de demande de pardon qui ont grandi les nations qui les ont exprimés. En 2013, soit 60 ans après le massacre des Mau-Mau du Kenya par l'empire britannique, après une insurrection anticoloniale, Londres présentait ses « sincères regrets » et indemnisait les victimes et leur famille. En 1995, Jacques Chirac reconnaissait la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des juifs. Certains disent déjà qu'il n'y a pas lieu de comparer la Shoah aux crimes du colonialisme. Même si comparaison n'est pas raison, il n'existe pas de hiérarchie dans le crime, toute vie méritant un égal respect.
De plus, le processus de reconnaissance de la responsabilité de l'Etat est le même, quelle que soit la situation. Sinon comment comprendre cette nuance fondamentale selon laquelle Emmanuel Macron demande pardon à Madame Josette Audin, la veuve du mathématicien, ce qui en soit est une excellente chose, et non au peuple algérien.
Ceux parmi nous qui attendaient du rapport Stora qu'il serve la mémoire des combattants et des militants algériens pour l'indépendance de leur pays, toutes époques confondues, ont oublié que la mission confiée par le Président français à l'historien français né en Algérie reste une affaire franco-française.
Outre le fait que depuis le début de son quinquennat, Emmanuel Macron a montré son ambition de marquer son passage au pouvoir en allant le plus loin possible dans le dossier explosif des relations franco-algériennes marquées par le contentieux colonial, il n'échappe à personne qu'il y a d'autres enjeux.
Le plus important demeure l'échéance électorale présidentielle de 2022. On soupçonne Emmanuel Macron, tenté de se servir du rapport Stora ou du moins de certaines de ses préconisations, pour gagner pêle-mêle les voix d'une partie de l'électorat de gauche qui pourrait être sensible à la volonté de réconciliation des mémoires, et dans le même temps de complaire à des groupes de mémoire comme les harkis, les anciens combattants et les rapatriés et leurs descendants traditionnellement de droite.
Autre point. On sent dans le rapport Stora que ce dernier a dû se livrer à des contorsions périlleuses pour tenter de contenter des intérêts antagoniques. Mais sur les 22 recommandations dont quelques-unes procèdent du registre strictement symbolique, potentiellement plus consensuelles, qu'en restera-t-il ?
À première vue, que ce soit en Algérie ou en France, ce rapport réveille davantage le conflit qu'il ne le résout. Nous autres Algériens, insatisfaits à raison, de l'esprit de ce rapport qui établit de fait une injuste symétrie entre colonisateurs et colonisés, devons rappeler qu'une colonisation est d'abord le viol de la souveraineté d'un peuple. Nous ne devons pas oublier, en tant que citoyens dont le Hirak a montré l'attachement et la glorification de l'esprit de Novembre, qu'il nous appartient de demander à nos propres gouvernants de réhabiliter la connaissance de notre histoire dans sa vérité et loin de sa réécriture incessante sous la pression des images imposées par les gouvernants du moment.
A. M.


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