En dépit d'un impressionnant dispositif sécuritaire déployé tout autour et à l'intérieur de la capitale, ils étaient des milliers à sortir, hier, à l'occasion du tout premier vendredi de la reprise du mouvement populaire au bout d'un long intermède pour cause de pandémie de la Covid-19. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Ceux qui ont misé, voire tout entrepris sur l'essoufflement du Hirak, ont certainement revu leurs copies. Après le show de lundi dernier à l'occasion de la célébration du deuxième anniversaire de cette dynamique citoyenne où ils étaient des milliers de personnes à battre le pavé à travers les rues de la capitale, mais également au niveau de nombre de grandes villes du pays, ils étaient, hier vendredi, presque aussi nombreux à renouer avec la contestation. Pourtant, l'impressionnant dispositif sécuritaire déployé autour et à l'intérieur de la capitale faisait craindre l'avortement de la manifestation. D'autant plus que, jusqu'à près de 14h, ils n'étaient que quelques petits groupes de manifestants à montrer le nez, eux qui avaient la crainte de se faire embarquer comme ce fut le cas pour certains d'entre eux qui étaient interpellés après avoir été fouillés. Vers 13h45, des slogans retentissent du côté de la rue Ferhat-Boussaâd, donnant ainsi le signal pour l'entame de la manifestation. Juste après, les tout premiers carrés de manifestants, dont celui du président du RCD, Mohcine Belabbas, se formaient et en un clin d'œil, une procession humaine prit forme et se dirigea vers l'emblématique place Audin et l'esplanade de la Grande-Poste. Les mots d'ordre traditionnels du mouvement étaient alors repris à gorge déployée par des milliers de personnes dont les rangs grossissaient sans cesse. Et près de vingt minutes après, le centre d'Alger était noir de monde, avec l'arrivée de la procession humaine venant sur la rue Hassiba-Ben-Bouali, à partir de Belcourt et les quartiers environnants, mais aussi de la foule qui arrivait de Bab-el-Oued. S'étalant sur plusieurs kilomètres, la procession a pris plus d'une heure pour s'estomper sous les applaudissements et les youyous de nombreux citoyens qui étaient suspendus à leurs balcons, émerveillés par le spectacle qui s'offrait devant eux. Et parallèlement à ces manifestations et aux cris de ces milliers de manifestants, de nombreux citoyens formaient des petits groupes et lançaient des débats à la fois passionnés et passionnants autour de la perspective du mouvement. M. K.