Les manifestants, fortement mobilisés hier dans la capitale, maintiennent la pression sur le pouvoir et tiennent à la revendication du changement radical du système. Ils ont exprimé leur rejet des élections législatives convoquées pour le 12 juin prochain. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les rues d'Alger ont de nouveau vibré, hier vendredi, au rythme des slogans scandés par des manifestants, venus réitérer leurs revendications pour un changement radical du système politique. Arborant l'emblème national pour certains, l'emblème amazigh pour d'autres, des banderoles et des pancartes, les manifestants de tous âges et de toutes les conditions sociales ont lancé les mots d'ordre habituels du Hirak, appelant à l'instauration d'un Etat civil et démocratique et au respect des libertés et des droits de l'Homme. Les manifestants, qui ont sillonné les principales artères du centre-ville, ont plaidé également en faveur d'une presse libre et d'une justice indépendante. À la tête du cortège descendant de la rue Didouche-Mourad vers la Grande-Poste en passant par la place Audin, des marcheurs ont déployé une large banderole blanche sur laquelle est frappé en rouge et noir : « Algérie libre et démocratique .» Un slogan qui a été scandé par des manifestants qui ont, en même temps, exprimé leur rejet des élections législatives convoquées la veille et dont la date est fixée au 12 juin prochain. Pendant ce moment, une foule en provenance des quartiers de la Casbah et de Bab-el-Oued, traversant la rue Asselah-Hocine, arrive au centre d'Alger avec des slogans qui ciblent les services de sécurité. Les manifestants interrogés sont unanimes à rejeter les élections en affirmant que cette démarche permettra de recycler le système et non le changer. Rencontré à la place Audin, Ali Brahim, membre d'un collectif engagé dans le mouvement populaire, soutient que les Algériens qui investissent toujours la rue massivement refusent la bipolarisation que le pouvoir et certaines parties veulent mettre dans le Hirak. Pour lui, ces Algériens refusent tout processus électoral sans transition démocratique préalable. K. A.