Ce qui est constaté, c'est que la crise persiste avec les difficultés auxquelles les entreprises sont exposées, notamment par les pertes de postes d'emploi et l'augmentation du taux de chômage. Il est temps de mettre en place un plan de relance économique conformément aux directives du président de la République réitérées dernièrement par le Premier ministre dans le but de libérer l'investissement des lourdeurs administratives et booster la croissance économique. Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - Face à ce constat, l'analyste économique Mahfoud Kaoubi a fait savoir, hier sur les ondes des la Chaîne 3, que la réalité est complexe au moment où le niveau de l'activité économique est à son bas niveau puisque l'année 2020 a enregistré un recul « très sensible » du taux de croissance de l'ordre de (-6,5%), et ce faible niveau s'est caractérisé par le gel des recrutements. « La réalité est là, et traduit un niveau d'activité très faible des entreprises en difficulté, pour certaines d'entre elles, c'est le dépôt de bilan caractérisé par les licenciements et pour d'autres, c'est le gel du recrutement et de ce fait l'investissement ne reprend pas », fait-il savoir, au moment où, selon lui, il était attendu que le gouvernement prenne des mesures concrètes beaucoup plus « agressives » et « audacieuses ». Ceci pour dire que « beaucoup de temps a été perdu » pour enclencher la relance économique et la préservation des emplois. L'analyste économique fait l'état des lieux des entreprises en difficulté qui détiennent des créances « lourdes » où beaucoup de projets sont gelés faute de financement d'investissement aussi bien par le Trésor public pour le secteur public que par les établissements bancaires « par manque de visibilité ». Précisant par ailleurs que même les entreprises vivent dans des « incertitudes ». C'est ce qu'il considère comme étant le schéma qui reflète la situation actuelle marquée par le « décalage » entre les mesures annoncées et la réalité du terrain. Plus concrètement, il dira que la crise de Covid-19 et ses impacts voilaient la crise économique, et que « l'on s'attendait à la reprise du marché par un schéma classique de la reprise des prix du pétrole » mais qui n'est pas opérant», d'après lui. Or, poursuit-il, actuellement, les prix du pétrole n'ont repris que « très faiblement » alors que les prix des intrants ont augmenté « sérieusement » ce qui s'est répercuté par la détérioration des termes des échanges et manifestes sur le solde de la balance commerciale et le solde de la balance des paiements, une situation qui va réduire tous les objectifs annoncés dans le cadre de la loi de finances 2021, commente-t-il. Ceci pour dire que le taux de croissance annoncé de 4,5% « ne pourrait jamais être atteint ». Et pour cause ? Les mesures mises en place « ne sont pas adéquates». Dans les détails, Mahfoud Kaoubi explique que le gouvernement table sur la reprise de l'investissement du secteur des hydrocarbures qui devait entraîner l'investissement des autres secteurs et le retour à la croissance. Or, poursuit-il, « la reprise de la production dans le secteur des hydrocarbures reste faible, la visibilité pas très encourageante mais aussi la poursuite de la crise économique mondiale et de la crise de Covid-19 ». Ceci étant, il dira que toutes ces répercussions sont plus manifestes sur l'économie nationale. Le code de l'investissement est attendu. L'économiste le souhaite « le plus tôt possible après 14 mois d'attente ». Ceci permettra, selon lui, de lever toutes les contraintes. Celles-ci se résument au gel du foncier industriel et du partenariat étranger. Plus explicitement, il dira que ces dernières ont été prises mais sans pour autant que des solutions de rechange soient proposées. Les nouvelles décisions constitueront, selon lui, des signaux « positifs » non seulement en direction des investisseurs locaux qu'à leurs homologues étrangers. Le véritable changement devrait s'opérer essentiellement au niveau du système d'information, préconise-t-il. Pour cela, il expliquera que le système d'information qui existe au niveau des pays mitoyens ou d'ailleurs ne l'est pas au niveau de nos banques, ce qui démontre « toute l'inertie en matière de management et de gestion ». « On ne change pas une économie qui souffre structurellement par des effets d'annonce », conclut-il. A. B.