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Voyage en danse et en chansons dans la vie du poète de l'errance et de la révolte Générale de la comédie musicale Si Mohand Ou Mhand au Théâtre Kateb-Yacine
Produite par le Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou, la comédie musicale Si Mohand ou Mhand de l'auteur et metteur en scène Lyes Mokrab est un véritable voyage en danse et en chansons dans la vie du poète de l'errance et de la révolte et dont le parcours suscite toujours l'intérêt du grand public. Le public, qui était présent en grand nombre, lors de la présentation de la générale du spectacle, sur les planches du théâtre Kateb-Yacine, a réservé un accueil enthousiaste à la performance des 17 jeunes comédiens et danseurs, admirables de fraîcheur et de vivacité. Lyes Mokrab a réussi le pari de tenir en haleine, durant plus d'une heure, la nombreuse assistance qui a accueilli avec une longue standing ovation la fin de la représentation alternant chants et chorégraphies. Une prestation où les jeunes danseurs et danseuses ont su tirer leur épingle du jeu, malgré un manque visible de maîtrise technique, somme toute acceptable, pour les comédiens qui sont jeunes et en phase d'apprentissage. À cette ambiance tout en chansons, lumière et mouvements du corps s'ajoute la voix chaude et aérienne du chanteur Arezki Ouali, célèbre lauréat du télé crochet de l'ENTV, «Alhane wa chabab» qui a donné plus d'éclat et de présence au personnage de Si Muh U Mhand, rôle que le jeune chanteur a su agréablement camper. On retiendra, également, le bon tempo imprimé à une narration qui mêle légèreté et tragédie, un parfait dosage de choix scéniques qui a permis au spectacle de ne pas tomber dans le jeu facile d'une simple déclamation sur fond musical des textes poétiques de Si Mohand. Même s'il zappe quelques aspects réputés subversifs qui ont fait la renommée du «poète aux semelles de vent» que fut Si Mohand ou Mhand, le scénario fait la part belle aux textes que le barde a semés au gré de ses errances. Des textes qui disent l'amour, l'exil, la révolte et dont certains ont servi de fil rouge à la construction des chorégraphies et des dialogues. Dans une alternance de plusieurs tableaux musicaux et intermèdes chantés réalisés par le musicien et chanteur Djamel Kaloun, et des chorégraphies signées par Sara Bouzar, le spectacle nous entraîne progressivement dans l'univers de Si Mohand Ou Mhand, restituant une existence façonnée par les multiples voyages et errances du barde kabyle, égrenant ses poèmes sur les routes de l'exil qui l'ont mené de la Kabylie vers Annaba et Tunis en passant par Alger et d'autres contrées de l'Algérie, fuyant le dénuement et l'injustice subie par les siens suite à la conquête, en 1857, de la Kabylie par les troupes françaises du général Randon qui ont dévasté son village et exécuté son père devant lui. La légende dit aussi que même Yamina, la fille aimée qu'il a tant célébrée dans ses poèmes, trouvera la mort lors de l'une des incursions des soldats français. Le décor sobre et dépouillé et les costumes chatoyants arborés par les comédiens donnent à la pièce un apparat de vraisemblance et une atmosphère parcourue de bout en bout par l'émotion et un lyrisme qui n'ont pas manqué de produire leur effet sur les spectateurs. Et pour suivre les déambulations poétiques et physiques de Si Mohand Ou Mhand, le metteur en scène a choisi de donner la parole, en tant que narrateur, à Amar Saïd Boulifa, premier à avoir procédé au recueil des poèmes de Si Mohand Ou Mhand. Un rôle incarné par le comédien Fellag Malik. S. Aït Mebarek
Vite dit Lyes Mokrab : «Laccueil qui nous a été réservé par le public est formidable, j'en suis très touché. La plupart des poèmes que j'ai utilisés dans mon spectacle sont puisés dans les ouvrages de Mouloud Mammeri, de Mouloud Feraoun et un peu du livre d'Amar Saïd Boulifa qui ont vécu à la même période et dont on dit qu'ils se sont rencontrés. Cest d'ailleurs pour cette raison que jai créé le personnage du narrateur que jai confié à Boulifa. Pour cela, je me suis inspiré d'une scène puisée du roman du cinéaste Ali Mouzaoui qu'il a consacré à la vie de Si Mohand Ou Mhand. Je dois préciser que certains faits racontés dans ma comédie musicale sont fictifs. Le cadre historique est, quant à lui, respecté.» Bio express Né le 10 juin 1975, dans un village de Larbaâ-Nath-Irathene, Lyes Mokrab est comédien, auteur et metteur en scène de plusieurs œuvres théâtrales dont Tacbaylit de Mohya, Mandole en justice, Ar k ifat ar k yajeb, Takna ou : La rivale, Taqsit n ledyur, Assif n tisselbi, Muh tittuh, Tayri tejje tmacint, Taskena n massensen, Aferkus. Il est également assistant du metteur en scène Lakhdar Mensouri dans la pièce Nass mecriya produite par le Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou, en 2011. Il a été, ensuite, metteur en scène de la pièce Azal n tlelli. En 2012, 2015 et 2018, il mettra en scène, successivement, Azal n tlelli, Tifi et Juba II. Fiche technique : Texte et mise en scène : Lyes Mokrab. Scénographie : Kabiri Abdellah. Musique : Kaloun Djamel. Chorégraphie : Bouzar Sara. Réalisation des décors : Messaoui Ferha. Technicien lumière : Tikoubaoni Hakim. Technicien son : Chekir Mohamed/Kaïbi Kader. Machinerie : Louhi Mohand/Toum Samir. Distribution des rôles : 17 comédiens dont Fellag Malik : Si Amer Saïd Boulifa. Mohri Bilal : Si Mohand Ou Mhand (jeune). Ouali Rezki : Si Mohand Ou Mhand (adulte). Aït Guenni Hocine : Cheikh Mohand Ou Lhoucine et Cheikh Arezki. Kaci Massinissa: Si Lbachir Amellah, Mohand et Mohand Améziane, père de Si Mohand.