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Le virus s'installe dans le quotidien des Algériens
EPIDEMIE DE COVID-19
Publié dans Le Soir d'Algérie le 31 - 05 - 2021

La pandémie due au coronavirus ne semble pas figurer parmi les préoccupations prioritaires des Algériens qui ne l'appréhendent plus comme étant une situation exceptionnelle mais un phénomène avec lequel la majorité a appris à vivre.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le fait est d'ailleurs très visible, très remarqué à travers la capitale et tout le reste du pays où les gestes barrières, la prudence affichée les premiers mois qui ont suivi la pandémie ne sont plus du tout ce qu'ils étaient. Des médecins généralistes d'Alger avec lesquels nous avons pris contact font aussi remarquer que le «sujet» lui-même a disparu des discussions au sein de la population «qui ne s'inquiète plus autant qu'auparavant, qui ne guette plus l'évolution du nombre des contaminations publié quotidiennement et qui plonge surtout dans l'automédication». Ce dernier point est particulièrement développé par le docteur Cherkoune qui avoue avoir rencontré plusieurs patients, dans son cabinet privé, «s'étonner de pas avoir guéri de symptômes semblables à ceux du coronavirus après avoir ingéré le fameux azythromycine accompagné d'un antibiotique de leur choix». «Une erreur dramatique, dit-il, qui peut être à l'origine de conséquences négatives sur le système de santé mais aussi entraîné des résistances aux produits antibactériens».
D'autres médecins estiment que le système de l'automédication a parfois «aggravé la situation chez des patients atteints du Covid-19. Ils ont tenté de se soigner seuls, laissant le virus se propager dans leur corps et certaines personnes ont été littéralement récupérées de justesse en arrivant tardivement à l'hôpital. Ces personnes pensaient pouvoir parvenir à guérir seules, à se soigner seules, et ont refusé l'idée d'être atteintes du Covid-19».
Déficit en sensibilisation ? Failles dans le système de communication mis en place pour la gestion de la pandémie ? Les explications fournies par des professionnels en contact permanent avec «le terrain» vont dans une autre direction. Le docteur Yousfi, responsable du service infectiologie, à l'hôpital de Boufarik et président de la Société algérienne d'infectiologie, met en effet l'accent sur «cette meilleure connaissance du Covid-19 dont l'apparition avait engendré naturellement peur et inquiétude dans un premier temps.
La situation est relativement moins critique et comme on connaît mieux le virus, il est presque perçu comme étant banal car il y a une meilleure adaptation face au phénomène, une meilleure réaction aussi». «Il y a également, poursuit-il, une certaine lassitude qui s'est installée. Cela fait quinze mois que cela dure et les gens en ont assez, et se comportent comme si nous étions sortis de l'épidémie, cela se passe également ailleurs, à travers le monde, mais là bas les mesures dissuasives sont toujours appliquées», poursuit-il. Le docteur Yousfi tient toutefois à signaler «la hausse des contaminations observée ces derniers jours. Nous en sommes à 40 à 50% de lits occupés depuis la semaine dernière et il en est de même à Blida et je pense que nous commençons à ressentir l'effet de l'Aïd. Certes, la situation ne se présente pas de la même manière que l'an dernier, mais sur le terrain, les contaminations repartent à la hausse alors que nous avions observé une accalmie suivie d'une certaine stabilité durant le mois de Ramadhan». Il appelle à la vigilance «et au respect des gestes barrières. Nous ne devons pas nous relâcher sachant que la vaccination est encore au stade embryonnaire chez nous, il faut continuer à patienter et se protéger, nous avons la chance de ne pas vivre une situation aussi dramatique que celle qui sévit ailleurs, nous devons continuer à nous protéger en attendant que le gouvernement fasse l'effort de ramener un grand nombre de doses de vaccins».
Le sociologue Zoubir Arous interprète cette situation comme étant la conséquence directe d'un «manque flagrant de conscience sanitaire». «Nous n'avons pas, dit-il, cette culture de protection de notre santé, de la santé collective. C'est déplorable, mais nous ne sommes pas encore parvenus à ce stade». Il fournit plusieurs explications. «C'est d'abord, dit-il, un problème de mentalité, chez nous, le fatalisme est prédominant, la majorité des personnes vivent selon une devise bien précise, celle qui dit que seul ce que Dieu a écrit arrivera, c'est la destinée qui joue un rôle principal dans le mode de pensée, c'est la conscience religieuse qui prédomine». «Le second point, poursuit Zoubir Arous, est lié à une idée solidement ancrée au sein de la société qui est celle du complot. Cela a toujours été ainsi chez nous. Depuis l'apparition de cette pandémie, nous avons vu cette idée se répandre, se généraliser dans toutes les couches de la société. Certains estiment que ce virus est le fruit d'un complot international et s'engouffrent dans toutes sortes d'hypothèses, d'autres, et ils sont très nombreux également, qui évoquent l'existence d'un complot à l'échelle nationale et que le pouvoir joue la carte du Covid-19 à des fins politiciennes.
D'une certaine manière, c'est ce qui fait que la société a du mal à croire, à accepter le discours officiel sur la question». «Nous observons aussi, poursuit notre interlocuteur, l'existence d'une volonté ferme, ancrée de réduire ce phénomène à sa plus simple expression. Parfois, il est lié à l'égoïsme. Les magasins affichent tous des pancartes interdisant l'entrée de clients non masqués, mais les clients entrent (pour beaucoup) sans protection et le marchand ne réagit même pas il se dit ''ce n'est pas grave'' car il privilégie le gain à la santé qui ne se détériorera que si Dieu l'a écrit...». Il déplore enfin l'absence de culture de préservation de la santé «il n'y a qu'à voir ces ordures qui s'accumulent dans nos quartiers, nos villes, regardez l'état de nos marchés, il ne s'agit pourtant pas seulement d'esthétique, de beauté des lieux. La question est avant tout sanitaire», explique-t-il. L'origine de cette situation : «On n'a pas donné l'exemple. Il n'y a pas eu de rigueur de démarche pouvant amener à la construction de cette conscience collective pour la préservation de la santé.
La situation est pourtant grave, très dangereuse je ne parle pas des chiffres qui sont communiqués chaque jour. Il n'y a qu'à voir autour de nous, qui n'a pas de malades autour de lui. Et toutes ces condoléances que nous voyons, ces décès, ceux de collègues, de voisins, de membres de la famille...».
A. C.


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