L'image des maisons détruites à «Cochon ville» est effrayante. L'un des plus vieux quartiers situé au cœur du centre-ville de Mostaganem est complètement abîmé. Les anciennes habitations ont toutes été rasées par des engins des Travaux publics depuis les opérations de relogement de leurs habitants dans les nouvelles cités en périphérie. Les habitations vétustes évacuées ont laissé place à des ruines composées de gravats, ferrailles, pierres, boiseries usées ainsi que d'autres objets hétéroclites. Telles des décharges publiques, des ordures et des immondices créent des foyers de refuge à toutes sortes de nuisances, attirant les moustiques, cafards, mouches, chats et chiens errants et des rongeurs. Reflétant une image désastreuse, les décombres forment des monticules incommodants comme si ces habitations avaient subi une forte secousse tellurique. Les dangers autour de ces ruines peuvent menacer les enfants qui sont souvent obligés d'emprunter les voies autour des décombres. À l'approche de la saison des pluies, les riverains appréhendent une catastrophe naturelle, comme un glissement de terrain ou des décombres emportés par les crues. Soucieux pour la santé de leurs enfants, les familles occupant encore des maisons en attente de leur éventuel relogement lancent un appel de détresse au premier responsable de la wilaya, pour intervenir et arrêter cet état de fait. Cette situation néfaste perdure même dans d'autres quartiers qui ont connu le même sort que «Cochon ville», et cela depuis des mois, voire des années, avec une série d'habitations démolies au bulldozer à Derb, Sidi-Yagoub Kadous-el-Meddah et Tobana. Mais hélas, tout est abandonné en champ de ruine. A. Bensadok