Le ministère de la Santé a annoncé la mise en place d'un dispositif d'accompagnement psychologique de la population, en particulier des personnes atteintes du Covid-19 et de leurs proches, ainsi que les professionnels de la santé. Abderrahmane Benbouzid a annoncé également le lancement d'un site multidisciplinaire dédié à la psychologie de l'enfant, notamment des autistes, en novembre prochain. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le ministère de la Santé appelle à la mobilisation des équipes de prise en charge de la santé mentale, en raison de l'impact psychologique de la pandémie de Covid-19 sur la population. Le département de la santé, qui célébrait hier la Journée mondiale de la santé mentale, a rappelé la mise en place d'un dispositif d'accompagnement psychologique dans le cadre de la pandémie de Covid-19. La mise en place de ce dispositif, explique le ministère de la Santé, fait suite aux structures existantes à renforcer. «Il s'agit de mobiliser encore plus les équipes de prise en charge de santé mentale en étroite collaboration avec les personnels des autres secteurs concernés notamment ceux de la solidarité, de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur », explique-t-on. Néanmoins, une importance particulière, insiste le ministère de la Santé, doit être accordée aux besoins de santé des enfants et des adolescents scolarisés et la population estudiantine. Le même département estime également qu'il faudra « innover » pour trouver une prise en charge spécifique des personnes âgées. « Les conséquences du Covid-19 sont catastrophiques, les malades vont devoir vivre avec les séquelles psychologiques de la pandémie pour des années et pour certains, durant toute leur vie, c'est pour ça que nous devons être prêts pour leur offrir une prise en charge de qualité », a déclaré le docteur Chekali de la Direction de la santé mentale du ministère de la Santé. Par ailleurs, le ministre de la Santé a annoncé le lancement, en novembre prochain, d'un site multidisciplinaire dédié à la psychologie de l'enfant, notamment des autistes. Benbouzid, qui énumérait les actions de son département en faveur de la santé mentale, a aussi annoncé l'élargissement des centres de traitements alternatifs de la toxicomanie. D'ici 2022, il va y avoir six centres de prise en charge au lieu de deux actuellement. Le premier responsable du secteur a indiqué que le développement de la santé mentale fait partie des priorités de son département. Pourtant, selon le constat de l'OMS, beaucoup de choses restent à faire en matière de santé mentale dans la région Afrique. La directrice régionale de l'OMS Afrique, qui a souligné dans un message un sous-investissement dans la santé mentale qui ne garantit pas l'accès aux soins, a déclaré que « peu de progrès ont été réalisés en ce qui concerne les dépenses publiques consacrées à la santé mentale en Afrique. Très souvent, ce sont les ménages et les familles qui supportent la majeure partie des dépenses de santé mentale». Toujours selon l'OMS Afrique, plus de 80% des « maigres ressources disponibles sont allouées aux grands établissements psychiatriques que l'on retrouve dans de grandes villes, moins de 15% des ressources disponibles sont allouées aux services de santé mentale proposés dans des établissements de soins communautaires ou primaires». La même source souligne que la région Afrique compte moins de deux agents de santé mentale pour 100 000 personnes, alors que la moyenne mondiale est de 13 agents pour 100 000 personnes. « Si l'on s'intéresse de manière spécifique aux psychiatres, aux psychologues et aux travailleurs sociaux, l'on dénombre moins d'un spécialiste par million de personnes. Il y a donc un manque criant d'experts pour dispenser des soins spécialisés aux personnes atteintes de troubles mentaux », constate l'OMS. S. A.