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Le Général doit se tordre de rire dans sa tombe
Publié dans Le Soir d'Algérie le 18 - 10 - 2021


Par Ali Chérif Deroua
La France est en précampagne des élections de la présidentielle de 2022. Cette élection est plus intéressante que les précédentes par le contexte politique, économique et social, et la confrontation à une pandémie universelle (covid-19).
Elle est différente par l'irruption d'un candidat sorti de nulle part, en tout cas hors du sérail politique français, à savoir M. Eric Zemmour, qui se voit déjà installé à l'Elysée,.
Certains lecteurs des deux rives de la Méditerranée vont se demander pourquoi cet intérêt de ma part.
J'interviens à titre de citoyen algérien impliqué malgré lui à ce qui se trame des deux côtés de cette mer.
Je m'intéresse à la politique internationale et, à plus forte raison, à celle de la France.
Je m'intéresse automatiquement aux candidats et à leur programme.
Je m'intéresse enfin aux propos tenus par les différents candidats et en particulier à ceux de M. Zemmour.
Il est une star des médias français depuis deux décennies. Débatteur et polémiste consacré, il est la coqueluche de ces mêmes médias et pour longtemps. Tant mieux pour lui.
Mais dans une présidentielle où l'Algérie est présente malgré elle, dans une présidentielle où l'on essaie d'inculquer aux Français que tous les malheurs de la France viennent ou proviennent de mon pays et de mes compatriotes, il y a de quoi s'impliquer. Que l'on ne prenne pas cette position pour une ingérence étrangère mais comme la contribution de la libre expression.
Pourquoi je me la «ramène» ? Je le fais :
- En tant qu'ancien indigène puis sujet, puis français musulman, enfin français et ce, malgré moi et mon engagement pour la liberté et l'indépendance de mon pays ;
- En tant que citoyen algérien impliqué malgré lui dans la présidentielle française par le comportement de la majorité des candidats ;
- En tant que musulman fier d'être un héritier de Mohamed (qsssl) ;
- En tant que compatriote des Français d'origine algérienne à qui on fait porter tous les malheurs de la France et qui servent de souffre-douleur à
certains ;
- En tant qu'homme politique suivant l'évolution de la situation internationale.
Je le fais surtout pour essayer de poser des jalons d'un devenir commun, en bannissant le racisme, la xénophobie, la haine et j'en passe. A quoi bon nous inviter à écrire une histoire mémorielle commune, si nous sommes incapables d'assumer le présent en commun et de voir en commun l'avenir ? C'est vraiment une aberration.
Qui est M. Zemmour ?
Né en 1958 à Montreuil (Seine-Saint-Denis, France), fils de Roger Zemmour et de Lucette Lévy, devenus français grâce au décret Crémieux du 24 octobre 1870. Il n'est légalement français que par le droit du sol. Ses parents ne sont pas français de souche. Il est le fils d'un Algérien berbère et il le revendique. Ceci est à son honneur.
Il est diplômé, personne ne peut le nier.
Depuis trois décennies, il serine sa haine de Mohamed et de l'Algérie. Personnellement, son comportement me laissait pour le moins indifférent. Maintenant qu'il aspire à devenir président de la République française, je suis obligé de remettre les pendules à l'heure sans animosité et avec tout le respect dû à toute personne respectable...
Il est devenu la star des médias, des studios, imposant ses positions, sa «méthode».
Il a sa méthode, son argumentaire, ses idées, son positionnement politique qu'il faut respecter. Il doit admettre ceux des autres surtout lorsqu'ils sont irréfragables.
Mais il a aussi son talon d'Achille, là où le bât blesse.
Depuis le début de sa campagne, il se revendique en même temps du Général Charles de Gaulle et du Maréchal Philippe Pétain. Il en a le droit. Là, j'ai un point de vue historique et au lecteur d'en juger en son âme et conscience.
Le 2 mars 1940, le Général de Gaulle a été condamné par l'Etat français dont le président de l'Etat français était le Maréchal Pétain à la peine de mort pour haute trahison, lors du procès de Clermont Ferrand.
Le 25 août 1945, la Haute Cour de justice a condamné à mort le Maréchal Pétain et prononcé sa dégradation nationale et la confiscation de ses biens, peine commuée en détention à perpétuité par le Général de Gaulle (voir le journal Le Monde du 20 août 1945. Comment pouvoir se revendiquer de ces deux personnalités françaises que tout sépare, pour ne pas dire deux ennemis jurés ? Dans son livre Destin de la France, écrit en 2018, M. Zemmour parle de ces deux personnalités et il les décrit textuellement avec des sous-titres pour chacun d'entre eux comme suit :
1- «Celui qu'il faut aimer»
2- «Celui qu'il faut détester».
Donc il avait fait lui-même le constat. Et quel constat !!! Au lecteur de vérifier. Monsieur Zemmour ne peut pas m'en vouloir, je fais la publicité de son livre et je ne fais que reproduire ce que lui-même a écrit.
En ce qui concerne le Général de Gaulle, il avait choisi lui-même ses compagnons parmi lesquels il y a deux Mohamed, Mohamed Benyoussef, futur roi Mohammed V, et Mohamed Benhadj, natif de Saïda, Algérie, ancien sous-officier de l'armée française, prénom que M. Zemmour déteste, au point qu'il demande que ce nom soit banni du registre des naissances de France. Inutile de se poser la question. Avec une pareille décision, peut-il se revendiquer du Général de Gaulle ? Alors de grâce... Il n'est pas le seul à se revendiquer du Général de Gaulle. La plupart des autres candidats en font de même. N'étant pas français je m'abstiens de commenter. Le Général doit se tordre de rire dans sa tombe.
Monsieur Zemmour semble oublier que le Maréchal Pétain a abrogé le décret Crémieux par le décret du 7 octobre 1940 avec comme conséquence le retour de Roger Zemmour, père d'Eric, à son ancien statut d'indigène algérien. Par quel miracle peut-il oublier un pareil affront fait à ses parents et revendiquer le Maréchal Pétain, lui attribuant même le mérite d'avoir sauvé des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ?
Je n'ai pas de réponse et laisse au lecteur la responsabilité d'avoir sa propre analyse et son propre point de vue.
Pour ma part, forcé en ce temps-là, j'ai chanté comme tous les élèves de ma génération «Maréchal, nous voilà, devant toi, le sauveur de la France».
Monsieur Zemmour fait languir la France entière, hommes et femmes politiques, journalistes, médias, etc. sur sa candidature.
Eh bien, inutile de vous poser la question. IL SERA CANDIDAT.
La raison en est bien simple. Avec des sondages qui l'accréditent d'un pourcentage à deux chiffres (16%), il est assez intelligent pour le faire et tout autre à sa place en ferait de même.
Même s'il dégringole de moitié, il est assuré d'empocher au minimum huit millions quatre mille deux cent vingt-cinq euros (8.004.225 €), somme forfaitaire que tout candidat du premier tour reçoit, s'il obtient cinq pour cent (5%) des voix. Sachant qu'il sait bien compter, inutile de se faire de la bile. Sa campagne est prise en charge ailleurs. Avec ce magot, il pourra se permettre au moins d'assurer ses vieux jours, avoir sa propre chaîne TV, entre autres.
Maintenant, je dis à M. Zemmour, lâchez les amarres, levez les voiles et bon vent pour la présidentielle en lui demandant de méditer cet adage populaire français «qui sème le vent récolte la tempête».
Pour terminer cette contribution encore du De Gaulle pour tous les candidats :
«La politique, quand elle est un art et un service, non point une exploitation, c'est une action pour un idéal à travers des réalités.»
Vous voyez que même ceux qui ont combattu le Général de Gaulle n'ont de haine ni envers lui, ni envers les Français, ni envers la France. Mais ils ne seront jamais disposés à tendre l'autre joue.
A. C. D.


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