En farfouillant dans un tiroir, j'ai retrouvé le livret militaire de mon défunt père, actant sa participation volontaire à la guerre mondiale 1914-1918. Je sais qu'il l'avait fait, trichant sur sa date de naissance, pour tirer son père de la prison de Sedrata. Le 20 juillet 1914, le soldat Farah Djoudi s'est porté volontaire pour secourir un blessé se trouvant à l'entrée d'un village violemment bombardé. Il le ramena sain et sauf sur son dos. Pour cet acte, il reçut la médaille militaire, la croix de guerre et fut nommé chevalier de la légion d'honneur. S'il avait été harki et opté pour la nationalité française et, surtout, s'il avait eu un petit-fils ministre de l'Intérieur à Paris, il aurait eu une impasse à son nom dans le Nord comme Ouakid Moussa, un héros de la Seconde Guerre mondiale. La France reconnaît les siens... Elle oublie très vite tout ce qui est chair à canon ! M. F.