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Crime contre l'humanité
17 OCTOBRE 1961. CRIME DE GUERRE À PARIS de Rabah Mahiout
Publié dans Le Soir d'Algérie le 30 - 10 - 2021

C'est un livre historique qui traite des événements du 17 Octobre 1961. Publié une première fois en 2015, cet ouvrage vient de connaître un second tirage aux éditions Anep.
Le 17 Octobre 1961, à l'appel du FLN, des milliers d'émigré algériens bravent le couvre-feu instauré par Maurice Papon en manifestant à Paris pour l'indépendance de l'Algérie. Cette journée sanglante marquera l'engagement des émigrés de France à la révolution nationale. Dans sa préface, Rabah Mahiout écrit : «Nous sommes tenus à ce devoir de mémoire envers ceux qui ont lavé l'honneur et restauré la dignité du peuple algérien. Par leur combat et leur sacrifice, ils ont rétabli l'Etat algérien dans ses droits et rendu à l'Algérie une place enviée dans le concert des nations.»
L'auteur explique que la participation de la communauté algérienne résidant en France à la guerre de libération est peu connue. En 1954, entre 300 000 et 400 000 Algériens vivent et travaillent dans l'Hexagone. Des actions sont menées sur le sol français bien avant ce fameux 17 Octobre. «Le 27 mai 1957, alors qu'il sortait du stade de Colombes où venait de se dérouler la Coupe de France de football, Ali Chekal, vice-président de l'Assemblée nationale française, est abattu par balle alors qu'il se tenait aux côtés du président de la République française, René Coty.»
Les opérations de commando du FLN se poursuivent. Le 15 septembre 1958, Jacques Soustelle échappe aux tirs de Mouloud Ouaghi, à la place de l'Etoile. Ce qui fera dire au général Giap, grand stratège vietnamien, après cet attentat manqué : «C'est la première fois dans le monde que la guerre est portée par le colonisé sur le sol du colonisateur.» P. 16.
L'action du FLN est si importante que le gouvernement français impose un couvre-feu destiné uniquement aux ressortissants algériens. Le 5 octobre 1961, le préfet de police Maurice Papon signe un communiqué : «Dans le but de mettre un terme sans délai aux agissements criminels des terroristes, des mesures nouvelles viennent d'être décidées par la préfecture de police. En vue d'en faciliter l'exécution, il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, plus particulièrement de 20h 30 à 5h30 du matin.»
Cette interdiction a l'effet d'une grosse pierre dans la chaussure des militants du FLN dont les réunions de coordination, les récoltes de fonds, les contacts avec les compatriotes se déroulent la nuit, après les heures de travail. Pour dénoncer cette mesure discriminatoire, le FLN décide d'appeler à une manifestation. Fixée d'abord au 14 octobre, elle aura lieu finalement le 17 octobre 1961. «Pour avoir un impact plus grand, cette manifestation devait se dérouler dans les quartiers les plus fréquentés de Paris, c'est-à-dire les grands boulevards, les Champs-Elysées, l'Opéra, place de la Concorde...»
La police, qui a eu vent de cette manifestation, quadrille la ville. Les manifestants, sortis pacifiquement pour protester contre le couvre-feu, sont bastonnés, emprisonnés et jetés dans la Seine. Dans un article, la journaliste Charlotte Nordman écrira : «Les policiers frappent au visage, au ventre, des manifestants qui ne font montre à aucun moment d'aucune violence ni d'aucune résistance (...) les policiers tirent sur les manifestants (...) En plein Paris et pendant plusieurs heures, se déroule une véritable chasse au faciès (...) Plus de 10 000 Algériens sont interpellés. Ils sont internés au Palais des Sports, au Parc des expositions, au stade de Coubertin, au centre d'identification de Vincennes, pendant près de quatre jours. Quatre jours pendant lesquels les violences continuent.»
Dans cet ouvrage, on peut aussi lire le témoignage du journaliste Claude Bourdet. Dans un communiqué, ce dernier avait interpellé Maurice
Papon : «Parlerai-je de ces Algériens couchés sur le trottoir, baignant dans le sang, morts ou mourants, auxquels la police interdisait qu'on porte secours ? Parlerai-je de cette femme enceinte, près de la place de la République, qu'un policier frappait sur le ventre ? Parlerai-je de ces cars que l'on vidait devant un commissariat du quartier Latin en forçant les Algériens qui en sortaient à défiler sous une véritable haie d'honneur, sous des matraques qui s'abattaient sur eux (...)»
Rabah Mahiout publie plusieurs témoignages d'Algériens ayant participé à la manifestation du 17 Octobre 1961. Mohamed Aïssaoui, émigré originaire de Guenzet, raconte : «J'ai été apostrophé par un policier qui, sans aucune explication, s'est mis à m'injurier en me traitant de ''sale Arabe'', ''sale bicou'' et ''sale fellaga'' (...) Malgré le sang qui coulait, les coups ne se sont pas arrêtés. Un policier remplaçait l'autre. Il était impossible de s'échapper. Nous avons été conduits au centre de tri de Vincennes, centre de détention de sinistre mémoire. En ce lieu, je suis resté trois jours, qui m'ont paru trois années. Les policiers qui nous surveillaient jetaient régulièrement de l'eau par terre pour nous empêcher de nous allonger ou de dormir.»
L'auteur rend hommage à une adolescente algérienne qui avait trouvé la mort en ce sinistre 17 Octobre 1961. Elle s'appelait Fatima Bedar et poursuivait ses études au collège industriel de Saint-Denis.
Ce jour-là, elle cheminait vers son établissement, tenant son cartable à la main. «Ses parents lui avaient interdit de participer à la manifestation. Mais elle n'a pas pu résister à l'élan de son cœur et a décidé de désobéir. Elle s'est donc mêlée à la foule avant d'être retrouvée noyée dans le canal Saint-Denis. Son corps sera retrouvé le 31 octobre 1961 par l'éclusier N. Czabak.
Le 17 Octobre 1961 restera une date gravée au fer rouge dans l'histoire de l'Algérie. Cet ouvrage est un travail contre l'oubli.
Rabah Mahiout fait partie des journalistes qui ont fondé la presse algérienne au lendemain de l'indépendance. Il est diplômé de la Faculté des sciences juridiques, économiques et politiques.
Soraya Naili
17 Octobre 1961. Crime de guerre à Paris. éditions Anep. 2021. 106 p.


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