Ouvert mercredi dernier, le procès des propriétaires du groupe Amenhyd, spécialisé dans l'hydraulique, les frères Chelghoum, s'est poursuivi, hier dimanche, au Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed, avec un lourd réquisitoire du procureur de la République à l'encontre des accusés et les plaidoiries des avocats de la défense. Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - C'est un sévère réquisitoire que le procureur de la République près le tribunal de Sidi-M'hamed à Alger a prononcé, hier matin, à l'encontre des accusés dans l'affaire du groupe Amenhyd. Après un discours de plus d'une heure, à travers lequel il a condamné les pratiques de corruption, le procureur a requis une peine de huit ans de prison ferme contre l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui est poursuivi pour abus de fonction, dilapidation de deniers publics et attribution illégale de marché au groupe Amenhyd. Lors de son audition, Abdelmalek Sellal a crié sa colère contre la multiplication de ses convocations devant les juges en insistant sur la nature politique de sa fonction, niant toutes les accusations à son encontre. Le représentant du ministère public a requis la même peine à l'encontre de l'ancien ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, poursuivi pour les mêmes chefs d'inculpation dans la même affaire. Sellal et Necib sont poursuivis dans le cadre de l'octroi d'un marché de gré à gré au groupement public-privé Amenhyd et Foremhyd, relatif au raccordement à l'eau potable de plusieurs communes des wilayas de Bouira et de Bordj-Bou-Arréridj. Ils ont justifié le recours à cette formule par le caractère «urgent du projet». En plus de la peine d'emprisonnement, une amende de 1 million de dinars est requise à l'encontre des deux anciens responsables. De lourdes peines ont également été requises contre les frères Chelghoum, propriétaires du groupe Amenhyd. Ainsi, une peine de huit ans de prison ferme a été requise contre l'accusé Djamel Eddine Chelghoum, président-directeur général du groupe spécialisé dans l'hydraulique, assortie d'une amende d'un million de DA. Une peine de 6 ans de prison ferme assortie d'une amende d'un million de DA a été requise contre Chelghoum Abdelkader, Abdelaziz et Mohamed El Bachir, ainsi que contre l'ancien secrétaire général du ministère des Ressources en eau, Belkateb Belhadj, des anciens walis de Relizane Hadjri Derdouf, de Aïn Defla, Abbas Kamel, de Sidi-Bel-Abbès, Mohamed Hattab, et d'Alger, Abdelkader Zoukh, et de l'ancien directeur général de l'Algérienne des eaux (ADE), Abdennour Aït Mansour. Une peine de 4 ans de prison ferme a été requise contre Amirouche Ismaïl, ancien DG de l'ADE, et Ali Chelghoum, ainsi que contre d'anciens cadres du ministère de l'Industrie. Une peine de 8 ans de prison ferme a été requise contre Mohamed Djaâdi, l'un des cadres du groupe en fuite à l'étranger avec émission d'un mandat d'arrêt international à son encontre. Concernant les personnes morales, le procureur de la République a requis à leur encontre une amende de 32 millions de DA avec confiscation de tous les biens et annulation des décisions et des actes de concession dont les accusés ont bénéficié, en infraction à la réglementation et à la législation en vigueur. Après l'annonce du réquisitoire, la séance a été levée. Elle a repris quelques instants après avec les plaidoiries des avocats de la défense qui ont défendu les accusés, demandant leur acquittement. K. A.