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CONTRIBUTION
TRANSITION D�MOCRATIQUE EN TUNISIE R�flexions sur un succ�s et deux �checs
Publié dans Le Soir d'Algérie le 20 - 01 - 2011


Par Zineddine Sekfali *
La transition d�un r�gime despotique vers un r�gime d�mocratique peut �tre pacifique. L�exemple pour les d�mocrates qui cherchent ici et l� � en finir avec quelque despotisme est le processus de d�mocratisation suivi par l�Espagne, de 1976 � 1982.
Ce processus a d�but� � la mort du g�n�ral Franco, fin 1975 ; il est pass� par diverses �tapes, parsem�es d��cueils comme l�agitation de l�extr�me gauche, les menaces s�paratistes, et une tentative de putsch commise par quelques officiers form�s dans la culture des pronunciamientos. Mais gr�ce � la lucidit� et au sens des responsabilit�s de certains hommes politiques et militaires espagnols, avec � leur t�te le roi et le chef du gouvernement Adolfo Suarez, ancien franquiste, l�Espagne a opt� pour la d�mocratie et s�est r�solument engag�e dans cette voie. Sans cette poign�e d�hommes d�Etat, l�Espagne serait rapidement retomb�e, soit dans l�anarchie, soit dans le despotisme. C�est en effet le roi Juan Carlos, devenu chef de l�Etat � la mort du �Caudillo�, qui prit sur lui de reconduire dans ses fonctions Arias Navaro comme chef du gouvernement de l�apr�s Franco. Deux ann�es plus tard, il le rempla�a par Adolfo Suarez, un autre homme issu lui aussi du parti unique franquiste. C�est avec Suarez que les principes et les textes de base de la d�mocratie furent introduits en Espagne. C�est lui qui fit �lire une assembl�e constituante, puis adopter par r�f�rendum une Constitution. Et c�est lui qui, battu aux �lections l�gislatives de 1982 par le PSOE, c�da dans le calme et la s�r�nit� la place � Felipe Gonzalez, secr�taire g�n�ral du parti vainqueur. Le processus d�mocratique initi� en 1976 par le roi et deux gouvernements dirig�s par des hommes de l�ancien r�gime s�est donc achev� et consolid� en 1982, dans le strict respect de la l�galit�. Depuis lors, il y a eu au moins deux fois alternance au pouvoir par voie d�mocratique. Il se confirme ainsi que si l�on peut passer du jour au lendemain de la d�mocratie � la dictature, il faut du temps pour passer de la dictature � la d�mocratie. La raison en est tr�s simple : la dictature s�instaure par la force facilement mobilisable ; �tant l�arbitraire m�me, elle n�a cure du droit, de la l�galit�, de l�Etat de droit, du pluralisme politique ou syndical, de la libert� d�expression et d�opinion� Elle fait ce qu�elle veut et n�accepte aucune contradiction. La d�mocratie, par contre, a besoin de se fixer des limites, de l�gif�rer et r�glementer pour garantir et prot�ger les libert�s ainsi que les droits de l�homme, de cr�er des instances repr�sentatives m�diatrices entre les pouvoirs et le peuple, de s�parer et �quilibrer ces pouvoirs, de d�finir les responsabilit�s des uns et des autres, d�instaurer la justice sociale et la justice tout court� C�est pour tout cela que la d�mocratie exige, pour se mettre en place, une p�riode de transition. Il est non moins �vident, pour que le processus aboutisse, qu�il soit initi� et conduit par de vrais d�mocrates, plus soucieux d�instaurer la d�mocratie dans leur pays que de prendre � ou de garder � le pouvoir, et de se construire une carri�re politique personnelle. Il y a de bonnes raisons de penser qu�une transition �� l�espagnole� a �t� tent�e en Alg�rie, apr�s les �v�nements d�Octobre 1988. Faut-il en effet rappeler que c�est � cette �poque qu�on a instaur� le multipartisme, le pluralisme syndical, proclam� la libert� de r�union, la libert� d�expression, la libert� de la presse, qu�une Constitution nouvelle a �t� adopt�e instituant la s�paration des pouvoirs, la responsabilit� de l�ex�cutif devant l�Assembl�e nationale, et que l�ANP a quitt� les instances du FLN pour devenir apolitique� En d�pit de tout cela, la d�mocratie ne fut pas au rendez-vous. Trois gros obstacles furent dress�s sur son chemin ; le premier l�a �t� par les rentiers du syst�me du parti unique, qui ne trouvaient aucun avantage personnel dans la d�mocratie ; le second par l�islamisme qui avait d�sign� ses deux ennemis � abattre : d�abord le syst�me FLN, qu�il bouta hors des assembl�es �lues, ensuite la d�mocratie qui est � l�oppos� du r�gime qu�il entendait mettre en place et qu�il a en cons�quence �diabolis�e� en la d�clarant �kofr� ; il y a eu enfin le narcissisme, l�ego d�mesur� et les ambitions sans limites de certaines personnes qui n�aspiraient en fait qu�au pouvoir. Ce cocktail d�tonant g�n�ra une guerre civile qui ne voulait pas dire son nom, et un terrorisme qui ne cesse de rena�tre de ses cendres. Voil� pourquoi la d�mocratie a foir� chez nous. Qu�en sera-t-il en Tunisie ? La �R�volution du Jasmin� s�est fix� pour but la d�mocratisation du pays. Pendant presque un mois, les choses se sont d�roul�es de mani�re satisfaisante, sans qu�il y ait eu apparemment de �chef d�orchestre� derri�re cette r�volution spontan�e, mais simplement un peuple longtemps priv� de libert�. Le despote et les mafieux ont fui le pays, les uns apr�s les autres ; certains d�entre eux ont cependant �t� arr�t�s, avant d�avoir pu quitter le territoire tunisien. La justice populaire les a sanctionn�s en saccageant leurs r�sidences et villas� Les tribunaux les jugeront le moment venu. La vacance temporaire puis d�finitive de la pr�sidence a �t� d�clar�e dans les formes pr�vues par la Constitution ; le pr�sident int�rimaire, d�sign� conform�ment � la Constitution, a nomm� un Premier ministre qui a form� un gouvernement �d�union nationale�, compos� de ministres et de secr�taires d�Etat, membres non seulement du RCD mais aussi de trois autres partis et de personnalit�s de la soci�t� civile. Tout le monde avait bien compris qu�il s�agissait l� d�un gouvernement �provisoire ou de transition�, qui avait une feuille de route bien d�finie et une dur�e de vie fix�e � six mois ; il allait sans doute g�rer le pays en cette p�riode courte mais difficile mais il devait surtout pr�parer les �lections pr�sidentielles et l�gislatives, permettant l�instauration de la d�mocratie. Des annonces ont �t� faites officiellement et publiquement : une amnistie sera vot�e, la censure est interdite, la ligue des droits de l�homme est reconnue, les personnes arr�t�es lors des manifestations sont lib�r�es, la chasse aux supp�ts du despote d�chu sera poursuivie et les coupables de crimes et d�lits seront jug�s, etc. Et puis soudain le 18 janvier, au lendemain m�me de l�annonce de la composition du gouvernement, l�opinion publique internationale et sans doute aussi de nombreux Tunisiens apprenaient avec surprise que quatre membres du gouvernement revenaient sur leur parole et d�missionnaient au motif que sept ou huit ministres �taient membres du RCD, parti au pouvoir depuis l�ind�pendance de la Tunisie. Que s�est-il pass� dans la nuit du 17 au 18 janvier 2011 ? Y a-t-il eu un fait nouveau et grave ? On le saura peut-�tre un jour. Ce qui est, par contre, s�r c�est que la voie de �la transition d�mocratique � l�espagnole�, qui paraissait bien engag�e, est depuis le 18 janvier gravement compromise. La question est d�sormais : o� va la Tunisie ? Bien fort est celui qui peut le pr�voir. On ne peut malheureusement s�attendre qu�au pire. La bo�te de Pandore n�est en effet pas loin. Qu�en sortira-t-il ? Un barbu, leader inspir� d�un r�gime th�ocratique, gu�re plus r�jouissant que le r�gime d�chu ? Ou un chef militaire, exc�d� par l�anarchie g�n�ralis�e, qui va r�tablir l�ordre et remettre les gens au travail ? Quelle triste fin pour la belle et rafra�chissante �R�volution du Jasmin� de Tunisie ! Esp�rons cependant encore un miracle pour ce peuple qui nous est si proche et dont le sang s�est m�l� � celui des Alg�riens � Sakiet-Sidi-Youcef, le 8 f�vrier 1958.
Z. S.


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