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LETTRE DE PROVINCE
Les �Avril� d�un Pr�sident et le glacis d�un pays
Publié dans Le Soir d'Algérie le 09 - 04 - 2011


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A son arriv�e au pouvoir, en 1999, il avait 62 ans et toute sa verve de tribun. Douze ann�es plus tard, il semble porter tr�s mal ses 74 hivers par la faute de quelques ennuis de sant� mais �galement par la crainte du vent du boulet qui siffle dans les couloirs du palais. En ces temps difficiles, le Pr�sident est bien seul face � l��preuve des bilans. A mi-chemin de ce 3e mandat, qu�il avait d�ailleurs d�sir� en avril 2009 envers et contre la Constitution, il se retrouve cruellement orphelin de laudateurs. Ceux qui avaient pour habitude de c�l�brer tous les �Avril� de ses conqu�tes ne se font-ils pas discrets cette fois-ci ?
Ayant choisi lui-m�me de se murer dans le silence alors que l�Etat est litt�ralement ab�m�, n�a-t-il pas, de fait, dissuad� ceux qui n�attendaient de sa part qu�un signal avant de se mettre en ordre de bataille pour quelques nouvelles campagnes de soutien ? Pr�somptueux comme ne peuvent l��tre que les hommes politiques obs�d�s par la long�vit� de leur carri�re, Bouteflika n�est-il pas en train de d�couvrir l�usure du pouvoir ? Pour ce qui le concerne, les images rapport�es par la t�l�vision de son escapade � Tamanrasset ne sont gu�re flatteuses. Car elles signent justement son refus d�aborder de front le m�contentement g�n�ral en lui opposant un ridicule bain de foule lequel, justement, r�v�lait sa grande fatigue. Disons une lassitude physique. Pour avoir fait donc le choix d�magogique d�une mise en sc�ne, qui ne trompe plus personne, il a donn� � voir et � mesurer l��tendue de l��chec de son pouvoir. Celui qui est caract�ris� par une dramatique fuite en avant alors que les p�rils ne cessent d�enfler au point que le rendez-vous rituel de chaque mois d�avril est � peine �voqu� en attendant qu�il passe de la �c�l�bration� � la �comm�moration� si ch�re aux derniers carr�s des fid�les. Et pour cause, l�on ne c�l�bre que par l��loge de ce qui est admir� dans son magist�re et que l�on ne comm�more que le souvenir de ce qui n�est plus. Ceci dit, doit-on par cons�quent consid�rer le �temps� de Bouteflika comme une pi�ce du pass� ou, au contraire, lui donner du sursis et continuer � l�inscrire dans la r�alit� pr�sente du pays ? Car, contraindre un pays entier � conjecturer sur ce sujet est malsain � tout point de vue et c�est donc au chef de l�Etat de mettre fin � ce dilemme ravageur. L�insoutenable m�pris qu�il continue � afficher d�sarme un peu plus la soci�t� et en m�me temps d�grade la charge qu�il occupe. En effet, une pareille posture n�en fait pas de lui un sphinx politique dont il faut religieusement d�coder les messages muets pour se rassurer mais bel et bien un �has been� sans prise sur les �v�nements, si ce n�est de louvoyer lorsqu�ils se multiplient. Au point o� en est sa pr�sidence, que reste-t-il justement de concret ? En somme, quid d�abord de l�homme providentiel que l�on fit �lire avec 73,79% en 1999, puis du leader incontest� de l�administration qui lui octroya un confortable 83,49% de voix en 2004, enfin du d�lirant pl�biscite du 9 avril 2009 qui s�op�ra sur le cadavre de l�alternance avec 90,24% d��lecteurs ? Seulement la d�mesure des taux allant crescendo � chaque investiture. Autant qualifier ces com�dies �lectorales de sympt�me d�une m�galomanie maladive qui se m�fie avant tout des libert�s d�mocratiques. Il est vrai par contre que dans ce domaine, Bouteflika ne s�est pas singularis� par rapport aux pratiques de ses pr�d�cesseurs, par contre il �tait vite apparu qu�il ne savait gu�re s�adapter intellectuellement � un pays et une soci�t� qui avaient entam� sans lui le grand virage de 1988 avec tout ce qu�il a co�t� comme douleur et malheur. Tout au long de ces douze ann�es, les Alg�riens ont eu � v�rifier ce d�calage entre leurs aspirations et la philosophie du pouvoir de ce Pr�sident. Le grand bond en avant qu�il s��tait promis d�insuffler au pays � son arriv�e aux affaires n��tait que fac�ties de tribune destin�es � s�duire les auditoires et se forger une image d�homme d�Etat en phase avec le si�cle. La plus significative de toutes ses prestations initiales concerne pr�cis�ment la refondation de l�Etat. Elle remonte au 19 novembre 1999 et se d�roule � Monaco en marge d�un forum �conomique. Expansif et vibrionnant sur tous les sujets, il fera, devant un parterre de sp�cialistes �trangers, le proc�s de la Constitution de 1996 dans des termes sans �quivoque.
- ��J�ai dit que je ne l�aimais pas et je continuerai � le crier tr�s fort. Nous avons une Constitution qui est tr�s hybride. � Un jugement p�remptoire qu�il �taya ainsi : �Ce n�est ni un r�gime pr�sidentiel, ni un r�gime parlementaire. J�aimerais personnellement avoir une Constitution qui situe la responsabilit� exactement l� o� elle doit �tre.� Lui qui avouait ne pas �savoir se mouvoir dans l�opacit� et la confusion � concluait qu�elle est truff�e de �subtilit�s florentines� dans lesquelles il ne pouvait, lui, ��voluer avec aisance�(1).
La voil� donc cette Constitution imparfaite pleine de chausse-trappes juridiques dont il s�est pourtant accommod� en la gardant en l��tat dix ann�es durant. Jusqu�au jour o�, � son tour, il s�impr�gna de la �subtilit� florentine�, qu�il ex�crait pourtant, pour abroger la seule disposition qui lui donnait un semblant de respectabilit� d�mocratique : celle de l�alternance. C�est presque ainsi que cette pr�sidence, longue de 12 ann�es, peut �tre r�sum�e maintenant.
B. H.
(1) Toutes les citations entre guillemets sont tir�es du document officiel publi� par El Moudjahid en date du 22 novembre 1999.


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