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ENTRETIEN AVEC SALAH GOUDJIL SUR LA CRISE DU PARTI
FLN : pas de place pour un za�m
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 07 - 2011


Entretien r�alis� par Hani Mostghanemi
Le coordinateur national du Mouvement de redressement se dit plus d�termin� que jamais � d�fendre son parti. Dans cet entretien, Salah Goudjil revient, avec force d�tails, sur les causes du conflit qui oppose les n�o-redresseurs au secr�taire g�n�ral du Front de lib�ration nationale et � ses partisans. La d�marche �za�miste� et �capitaliste� impos�e par Abdelaziz Belkhadem est, selon lui, totalement contraire aux principes fondateurs du FLN. A court terme, il craint que la division actuelle ne soit fatale au parti. Le risque d�une cuisante d�faite, lors des prochaines �lections l�gislatives et locales, se profilent � l�horizon. Pour �viter une telle situation, le Mouvement de redressement reste engag� dans une �d�marche de dialogue� avec la partie adverse. En signe de bonne volont�, la coordination qu�il pr�side a accept� l�action de m�diation men�e par un �comit� des sages�, un groupe d�anciens responsables du parti �respectables et respect�s�. Percutant et serein, Salah Goudjil estime que le Front de lib�ration nationale est un parti d�avenir, une formation qui arrimera �l�Alg�rie � l��ge d�mocratique �. A condition, insiste-t-il, qu�il soit plac� entre des �mains responsables et l�gitimes�.
Le Soir d�Alg�rie: Avec en arri�re-fond la crise interne du FLN, quelle lecture faites-vous des r�sultats du renouvellement par l�Assembl�e populaire nationale de ses structures internes ?
Salah Goudjil : L�APN vient, en effet, de proc�der, tout r�cemment, au renouvellement de ses instances dirigeantes, vice-pr�sidence et bureaux de commissions. Il en est r�sult� quelques surprises pour le FLN. Premi�re surprise, des d�put�s, hier encore ind�pendants et qui n�ont ralli� le parti que tardivement, se sont pr�sent�s aux �lections organis�es au sein de l�APN et ont �t� �lus. Des d�put�s membres �minents du bureau politique et du comit� central, par contre, ne l�ont pas �t�. Deuxi�me surprise, le FLN a r�cup�r� les postes de vice-pr�sident de l�APN et de pr�sident de la commission de la culture et de l�information qui revenaient de droit � un autre parti. Lequel parti avait d�cid� de geler sa participation aux travaux de l�APN. Cette r�cup�ration sans gloire contrevient aux traditions de notre parti. Il n�y a aucun honneur � tirer, quelques mois avant la fin de l�actuelle l�gislature, de ce troph�e de gloire virtuel. D�autant que les anciens titulaires des postes convoit�s n�ont pas d�missionn� de leur mandat. Ces deux surprises, ce sont des surprises, devraient interpeller l�attention du secr�taire g�n�ral du FLN. Nous avons, l�, la preuve mat�rielle qu�il existe une perte de l�gitimit� interne au sein du FLN aggrav�e par une d�ficience au plan de l��thique.
Le diff�rend qui vous oppose � la direction du FLN repose sur un conflit d�id�es ou sur une volont� de s�approprier les postes de responsabilit� au sein des hautes instances du parti ?
La r�ponse magistrale vous est apport�e par cet �pisode du renouvellement des structures �lues au sein de l�APN. Cette course effr�n�e derri�re les postes de responsabilit� � laquelle se livre l�actuelle direction du FLN risque de porter un coup fatal au parti. Ce qui int�resse le mouvement de redressement au sein du FLN, rassurez-vous, c�est le respect des statuts du parti. C�est le retour � la saine pratique du militantisme et � un exercice d�mocratique des responsabilit�s. Voil� le n�ud de la crise qui s�vit au sein du FLN. Le probl�me c�est, de mani�re fondamentale, la perte de l�gitimit� des structures issues du IXe congr�s du FLN. Le diff�rend qui nous oppose � l�actuelle direction du parti ne porte pas donc sur un probl�me de positionnement par rapport � l�exercice des responsabilit�s, il porte sur le respect des statuts du parti avec le retour � la l�gitimit� des instances du FLN.
Mis � part cette dimension organique, quels sont les autres points de divergence ?
La crise qui affecte le FLN est multidimensionnelle. C�est, d�abord, une crise organique qui affecte la l�gitimit� des instances dirigeantes du parti. C�est, ensuite, une crise de valeurs qui se caract�rise par l�alt�ration du socle id�ologique sur lequel s�appuie le FLN. C�est, enfin, une crise identitaire. Permettez-moi, cependant, d�insister sur l�absence de l�gitimit� au niveau des instances sup�rieures du FLN, en particulier le comit� central. Sur la base de l�appartenance familiale ou courtisane et, parfois, sur la base de la surface financi�re, certains membres du comit� central ont �t� coopt�s sans remplir les crit�res statutaires, � commencer par celui de l�anciennet� au sein du FLN. C�est la question nodale dans le diff�rend qui nous oppose au secr�taire g�n�ral du FLN. Car le comit� central qui est, en quelque sorte, le Parlement du FLN, pr�sente un vice de l�gitimit� qui entrave le fonctionnement normal du parti.
Vous avez parl�, n�anmoins, d�abandon de valeurs traditionnelles du parti. Pouvez-vous �tre plus pr�cis ?
Il existe, en effet, une crise de valeurs au sein du FLN. La crise de valeurs porte sur le programme actuel du FLN, lequel, s�il comporte des aspects positifs, m�rite des approfondissements sur bien d�autres aspects. Il reste en de�� des exigences de la situation actuelle, des attentes populaires par rapport au contexte national et des contraintes li�es � la mondialisation. Le parti du FLN a adopt� un programme lors de son dernier congr�s qui ne pose pas probl�me. Dans toute op�ration d�embellissement, il y a la devanture et l�arri�re-fond. Avec le programme, nous avons une belle vitrine. Une vitrine acceptable. L�arri�re-fond, c�est diff�rent. Aucune campagne d�explication n�a �t� organis�e pour permettre aux militants de s�en impr�gner et de le mettre en application sur le terrain. Ce programme, pour ainsi dire, est m�connu des militants de base du FLN. La guerre de positionnement a pris le pas sur toutes les autres priorit�s. Le programme a �t� compl�tement occult� alors que, dans la vie d�un parti, c�est la d�fense des id�es qui doit d�terminer tout le reste. Cet �tat d�esprit s�est install�, de mani�re sournoise, au sein du FLN et en a d�voy� le fonctionnement. Le parti est devenu une instance de redistribution de rente politique. C�est pourquoi des hommes fortun�s, sans rapport ant�rieur avec le FLN, se sont infiltr�s au sein du parti pour se porter candidats aux assembl�es communales et wilayales et m�me � l�Assembl�e populaire nationale. Cet �tat d�esprit, malheureusement, impr�gne, d�sormais, tout le fonctionnement du parti. L�impression est que le FLN s�est transform� en un parti alibi qui ne sert que pendant les p�riodes �lectorales. Les �lections sont envisag�es dans une perspective qui d�nature totalement l�activit� militante. Les �lections sont con�ues comme un moyen de parvenir � des responsabilit�s publiques pour se servir � titre personnel non pour servir le pays. Vous ne pensez pas que c�est l� un grave d�voiement des valeurs traditionnelles du FLN ?
Ces intrus que vous �voquez, ce sont des d�tenteurs de capitaux qui auraient rejoint le FLN pour se servir de lui comme d�un tremplin � des fins personnelles ?
Absolument. Vous avez des doutes sur l�intrusion du gros capital, parfois mal acquis, dans la vie politique du pays ? R�f�rez-vous au communiqu� du Conseil des ministres o� le pr�sident de la R�publique a indiqu� qu�il souhaitait favoriser le d�roulement d��lections libres et transparentes, avec m�me des observateurs pour les contr�ler. Non sans insister sur la n�cessit� de bannir l�argent de la vie politique. Ce n�est pas l�argent, en effet, qui doit permettre l�acc�s aux responsabilit�s, c�est l�action militante et le sacrifice au service des id�aux communs � tous les Alg�riens. Au niveau du FLN, le mouvement de redressement est d�termin� � combattre, de mani�re �nergique, ce d�voiement dans la pratique du militantisme.
Vous contestez le fonctionnement d�mocratique du FLN. Le secr�taire g�n�ral de ce parti affirme, pourtant, que le renouvellement du bureau des structures locales s�est d�roul� avec succ�s � l��chelle de tout le territoire national.
D�trompez-le ! Les �lections qui se sont d�roul�es au niveau des kasmate comme au niveau des mouhafadhate, surtout au niveau des mouhafadhate, n�ont pas respect� les r�gles les plus �l�mentaires de la d�mocratie. Ce sont les responsables nationaux qui ont choisi des candidats pr�alablement coopt�s et qu�ils ont intronis�s hors les assembl�es g�n�rales de militants, � la faveur de c�r�monies tenues, le plus souvent, dans des lieux priv�s. La presse nationale a rendu compte, assez fid�lement, du climat �lectrique qui caract�rise la vie des structures de base du parti. L�examen de ces �lections contest�es et la n�cessit� de les refaire, c�est l�un des points majeurs que nous soulevons. J�en ai longuement discut� avec M. Abdelaziz Belkhadem lors de nos r�centes rencontres. Au demeurant, pourquoi, selon vous, les d�placements du secr�taire g�n�ral du FLN � l�int�rieur du pays donnent-ils lieu, d�sormais, � des sc�nes de contestation d�une aussi rare violence ? A d�faut de pouvoir se faire entendre, les militants de base du FLN, marginalis�s et humili�s, priv�s du libre choix de leurs responsables, ont choisi, comme dernier recours, ce moyen pour exprimer leur r�probation vis-�-vis de la direction actuelle du FLN. Ce n�est pas un motif de plaisir, croyez-moi, que de voir le premier responsable du parti accueilli dans ce climat de ranc�ur par la base militante.
Vous �voquez l�abandon du principe de la direction coll�giale par le secr�taire g�n�ral du FLN qui exercerait, de mani�re autoritariste, ses responsabilit�s. Pouvez-vous �tre plus explicite ?
Le principe de la direction coll�giale au sein du FLN renvoie au d�clenchement de la R�volution, le 1er Novembre 1954. La direction coll�giale, cela a �t� un principe intangible dans la direction du FLN de guerre. Chaque fois que le FLN s�est �cart� de ce principe, les crises ont succ�d� aux crises en son sein pour son plus grand malheur. Le FLN, pour m�moire, a �t� port� par tout le peuple alg�rien, pas par un groupe de personnes. Aujourd�hui, aussi, le FLN appartient � tous ses militants. Il appartient � ceux qui votent pour lui et aux sympathisants qui agissent en sa faveur. Il faut craindre, pourtant, que certains soient tent�s de s�en approprier. La menace d�une telle appropriation s�est manifest�e d�s la pr�paration du dernier congr�s du FLN. J�avais eu, personnellement, d�s le mois de d�cembre 2010, l�occasion d��voquer cette menace. Lors de la r�union du conseil national du parti, ancienne appellation du comit� central, j�avais, en effet clairement �voqu� devant les 520 membres de cette instance dirigeante du parti, la d�marche insidieuse qui visait � conduire � l�abandon du principe de la coll�gialit�. Ce n��tait pas pour le plaisir d�appara�tre. Les statuts adopt�s, depuis, lors du congr�s du FLN disposent, par exemple, que le secr�taire g�n�ral du parti d�signe, unilat�ralement, le bureau politique, le mouhafedh et m�me le pr�sident du groupe parlementaire. N�est-ce pas le �za�misme�, ce ph�nom�ne que nous pensions banni � jamais, qui pointe le nez � la veille du cinquanti�me anniversaire de l�Ind�pendance ?!
Vous avez, �galement, �voqu� l�absence d�opportunit�s offertes � la jeunesse et aux femmes qui ne peuvent acc�der en fonction de leur poids aux instances �lues du parti. Pouvez-vous �tayer votre affirmation ?
Nous avons un peuple � composante majoritairement jeune. Dans les universit�s, nous allons recevoir pr�s de 1 500 000 �tudiants. Sans compter les 8 millions de jeunes Alg�riens qui vont � l��cole. Comment r�fl�chir � l�avenir du FLN sans prendre en compte cette composante essentielle de la population ? Chaque fois que le secr�taire g�n�ral du FLN se d�place, 500 � 1 000 jeunes sont bien r�unis pour applaudir l�orateur. C�est cela l�ouverture en direction de la jeunesse ? Voil� des jeunes � qui il est demand�, devant les cam�ras de t�l�vision, de se saisir du flambeau alors qu�ils n�avaient jamais, auparavant, connu le FLN. De la pure d�magogie ! C�est au niveau des kasmate et des mouhafadhate, au contact du terrain, que se d�roule le travail de sensibilisation pour pr�parer l�adh�sion des jeunes au FLN. C�est la t�che de tous les jours. Cette pr�occupation est totalement absente dans la d�marche actuelle du FLN. Au passage, prenez acte de la d�liquescence, presque provoqu�e, de l�UNJA, qui fut, autrefois, le fer de lance dans la vie politique du pays. Ce sont, malheureusement, d�autres partis que le FLN qui tentent d�occuper ce terrain d�extr�me importance. Venonsen aux femmes. Ce n�est sans doute pas sans raison que le pr�sident de la R�publique a pr�vu dans son programme de r�formes une avanc�e essentielle qui consacre le r�le de la femme dans la vie politique. C�est un ph�nom�ne qui touche tous les partis pr�sents sur la sc�ne nationale mais le FLN est, de tous les partis, le mieux plac� pour int�grer la femme au sein de ses structures. A d�faut de le faire, c�est la loi qui va le lui imposer. Le FLN est coup� de ses r�serves, de ce qui devrait constituer sa force vive. Ouvriers, fellahs et intellectuels, voil� le vivier naturel du FLN que l�actuelle direction livre en p�ture aux autres partis. Le FLN, pourtant, reste le parti le mieux plac� pour absorber l��nergie de la jeunesse, de la femme et celle de l��lite nationale. Cette s�ve qui pourrait lui permettre de se transformer en un vrai parti moderne capable d�imprimer la vie future de la nation. Pour cela, il aurait fallu que le FLN vive en symbiose avec la soci�t�. C�est loin d��tre le cas.
Il faut supposer, alors, que le mouvement de redressement que vous animez a pris, pour sa part, des dispositions concr�tes pour s�ouvrir � la jeunesse et aux femmes ?
Parfaitement. Nous pr�parons, actuellement, une conf�rence nationale ouverte � tous les militants de base et aux cadres du FLN qu�ils aient rejoint ou non le mouvement de redressement. Cette conf�rence aura � d�gager une plate-forme politique qui va, en particulier, clarifier notre position sur les r�formes politiques en cours. Il s�agira, simultan�ment, de pr�parer les prochaines �lections avec, �ventuellement, des listes propres de candidats. Les candidats propos�s auront une moyenne d��ge de 40 ans. C�est un engagement solennel que prendra la conf�rence. Il coule de source que la proportion femme/homme dans ces listes sera d�termin�e, � minima, par la loi qui est en pr�paration.
Il n�en reste pas moins que le projet politique du mouvement de redressement reste ambigu aux yeux de l�opinion publique. Quelles pr�cisions pouvez-vous apporter � ce sujet ?
Encore une fois, sur le plan formel, le programme adopt� par le IXe congr�s du FLN n�est pas en cause. Il reprend, pour l�essentiel, les id�es qui constituent le socle de valeurs traditionnelles du parti. Probablement, un toilettage est n�cessaire qu�il faudra confier aux nombreux experts de valeur qui v�g�tent au sein du FLN ou qui �voluent, r�serv�s, � sa p�riph�rie. Dans tous les cas de figure, c�est le congr�s souverain qui aura � trancher sur le plan politique. Examinons les points de divergence avec l�actuelle direction du FLN. Nous consid�rons, par exemple, que l�actuelle direction du FLN a vid� ce programme de sa substance essentielle qui concerne la primaut� de la justice sociale. Justice sociale envisag�e avec grandeur de vue, pas dans une perspective mis�rabiliste qui sied mal � notre parti. Il ne s�agit pas de campagnes de bienfaisance, il s�agit de r�partition �quitable du revenu national. Le mouvement de redressement, faut-il le souligner, n�est pas hostile au lib�ralisme �conomique dans un reflexe de rigidit� doctrinale. L�efficacit� �conomique est indispensable pour le d�veloppement p�renne du pays. Ce lib�ralisme �conomique doit, seulement, ne pas �tre antinomique avec l�imp�ratif de justice sociale qui a guid� l�action du FLN depuis sa naissance. Toute d�viation par rapport � cet axiome sera combattue par le mouvement de redressement et par la base du FLN elle-m�me. Le secr�taire g�n�ral du FLN s�inspire, volontiers, d�exemples �trangers � notre r�alit�, en particulier celui de l�ancien parti dirigeant de l��gypte qui, avec les r�sultats que l�on conna�t, avait pr�n� l�ouverture du parti, non pas aux laiss�s-pour-compte de la soci�t� mais aux classes parasitaires et compradores. Par classes parasitaires, il faut entendre ceux qui, s�adonnant � l��conomie souterraine, manipulent l�argent dans les sachets en plastique noir. Ce ne sont pas les entrepreneurs laborieux et patriotes qui sont en cause. Ceux-l� ont leur place, tout naturellement, au sein du FLN. C�est le respect de l��quilibre entre classes sociales, ce fondement de la doctrine du Front de lib�ration nationale, qui ne doit jamais �tre perdu de vue.
Vous avez �voqu� une crise d�identit� au sein du FLN. Pouvez-vous �tre plus pr�cis ?
Volontiers. Rappelez-vous la fameuse d�claration liminaire de la Proclamation du 1er Novembre 54 : �La restauration de l�Etat alg�rien souverain, d�mocratique et social dans le cadre des principes islamiques.� Cette d�claration liminaire avait constitu� la r�f�rence permanente pour caract�riser le socle identitaire du FLN. Progressivement, au lendemain de l�ind�pendance nationale, la dimension amazighe s�est greff�e jusqu�� �tre constitutionnalis�e � l�initiative du pr�sident Abdelaziz Bouteflika. D�sormais, ce triptyque arabit�-islamit�-amazighit� constitue le socle identitaire de r�f�rence de l�Alg�rie. Il l�est, d�autant plus pour le FLN avec cette particularit� que le soubassement nationaliste impr�gne l�identit� dans son ensemble. Tous les am�nagements et tous les enrichissements que pourrait conna�tre le socle identitaire de l�Alg�rie s�articulent, n�cessairement, autour de ce soubassement nationaliste. Aucune des trois dimensions de ce socle identitaire ne doit �touffer l�autre ni, a fortiori, occulter le soubassement nationaliste que je viens d��voquer. Pas de place aux d�finitions �triqu�es qui peuvent conduire � des politiques r�ductrices de l�identit� nationale. Actuellement, le FLN subit des tiraillements � propos de cette question qui risquent de conduire vers des d�rives gravissimes. Il faut, absolument, se pr�munir contre les formules d�apparence sibylline qui sont dangereuses car, au fond, elles visent � alt�rer la doctrine du FLN et brouiller l�image du parti aupr�s du peuple alg�rien. Le mouvement de redressement �uvre pour que soient mis en place des garde-fous, en quelque sorte des leviers institutionnels au sein du parti pour faire barrage � tout responsable national du FLN qui serait tent� de prendre unilat�ralement ses aises avec ses fondements essentiels de l�identit� contenus dans la doctrine du FLN. En clair, il s�agit, l� aussi, de pr�venir l�instauration de ce �za�misme � rampant qui vise � d�poss�der les militants de tout moyen de contr�le sur leurs dirigeants. Oui, la dimension organique de la crise au sein du FLN est bien le c�ur du diff�rend car c�est elle qui commande tout le reste.
Le mouvement de redressement se consid�re-t-il concern� par les recommandations que le secr�taire g�n�ral du FLN, M. Abdelaziz Belkhadem, a remises � la commission Bensalah ?
Comment se sentir concern� par des recommandations qui suscitent des r�serves au sein m�me du comit� central du FLN ? Notre d�marche diff�re de celle de la direction actuelle du FLN. Le mouvement de redressement a mis en place une commission qui a travaill� d�arrache-pied pour �laborer des propositions qui ont �t� adopt�es par notre instance dirigeante. Elles seront examin�es lors de la conf�rence nationale que j�ai �voqu�e et feront partie int�grante de la plate-forme qui sera publi�e. Nous avons tranch�, en tout �tat de cause, aussi bien sur le nombre de mandats pr�sidentiels que sur le r�le des diff�rentes institutions ainsi que sur la nature du r�gime politique.
L�opinion publique est �tonn�e de voir le pr�sident de la R�publique, pr�sident d�honneur du FLN, se d�sint�resser de la crise interne qui affecte ce parti. Comment expliquez-vous pareil paradoxe ?
Le pr�sident de la R�publique, pr�sident de tous les Alg�riens, occupe la t�te du FLN. C�est le secr�taire g�n�ral du FLN qui cultive l�ambig�it� en entretenant l�amalgame entre ses responsabilit�s au sein du parti et sa charge gouvernementale de ministre, repr�sentant personnel du chef de l�Etat. Autrement, la crise qui s�vit au sein du FLN est un probl�me organique interne qui interpelle les seules parties concern�es, directement, au sein du parti.
Vous devez �tre confront� � la n�cessit� d�expliquer votre d�marche aux partis qui �voluent sur la sc�ne nationale. Avez-vous initi� des contacts en ce sens ?
Le mouvement de redressement du FLN n�a engag� aucun contact avec les partis que vous �voquez. Nous consid�rons, faut-il le r�p�ter, que la crise actuelle est un probl�me interne au parti. C�est au sein du FLN que la crise doit se d�nouer. Il s�agit, par tous les moyens, de parvenir � une solution qui, par del� les personnes, permette la sauvegarde du FLN.
Vous ne pensez pas, justement, que la crise actuelle risque d�affaiblir le FLN dans la perspective, notamment, des prochaines �ch�ances �lectorales ?
L�objectif du mouvement de redressement est de sauvegarder le FLN et de lui permettre d�occuper sa place naturelle dans la vie politique du pays. Mais il est �vident que le FLN va perdre les �lections si la division en son sein perdure. Qui devrait, le cas �ch�ant, porter la responsabilit� d�une telle d�faite ? Ceux qui sont en train de d�voyer le fonctionnement du FLN dans une course effr�n�e aux postes de responsabilit� ou ceux qui exigent le retour � une saine pratique du militantisme ? Le souhait du mouvement de redressement est de d�passer la crise actuelle pour pouvoir aller vers les prochaines �lections, en rangs unis, avec un FLN r�nov� et dot� d�un projet ambitieux. Cet objectif est � port�e de main si le secr�taire g�n�ral du FLN, convaincu que l�unit� des rangs est primordiale, s�engage � parvenir � un d�nouement par le dialogue de la crise actuelle. Le souhait du mouvement de redressement national est de voir le FLN vaincre aux prochaines �lections l�gislatives. Mais, si l�actuelle direction du FLN persiste dans sa d�marche d�exclusion, le risque existe de voir notre parti d�fait. C�est une perspective qui ne r�jouit pas le mouvement de redressement m�me si ses membres partagent la conviction que l�alternance au pouvoir est un principe qui doit �tre respect�.
Que pensez-vous des desseins de ceux qui souhaitent ranger le FLN au mus�e ?
C�est une id�e r�currente mais saugrenue. Il s�agirait, en somme, de placer les id�es du FLN au mus�e ? Ceux qui d�veloppent cette th�se en veulent moins au FLN qu�au projet qu�il incarne. Nous sommes � l��re du multipartisme et chaque parti � son programme. Le FLN, aussi, a le sien. Laissons le peuple d�cider en toute transparence.
Finalement, vous imaginez le FLN plus au mus�e ou plus � la t�te du pays ?
Choquer pour choquer, je vais choquer. Le FLN n�est pas un parti de mus�e, c�est un parti d�avenir ! Il dispose de toutes les ressources utiles et de tout le potentiel requis pour �tre, en collaboration avec les autres forces politiques nationales, le parti qui fera arrimer l�Alg�rie � l��ge d�mocratique. Il suffit que le FLN soit confi� � des mains responsables, des mains s�res, des mains ing�nieuses ; bref, des mains l�gitimes. Vous avez raison de penser que s�il veut survivre et s�imposer durablement sur la sc�ne nationale, le FLN doit se soumette � une remise en cause d�chirante. Assur�ment, cette t�che exaltante n�cessite l�apport des forces vives de la nation, des classes laborieuses pour l�ancrage dans la soci�t� mais aussi pour la s�ve cr�atrice, la jeunesse, la femme et les �lites nationales. Dans cet esprit, nous, membres dirigeants du mouvement de redressement, ne pr�tendons pas pouvoir incarner la direction de ce prodigieux mouvement de ressourcement du FLN. Nous voulons tout juste �tre des facilitateurs. Nous avons l�humilit� de ne pas consid�rer que l�avenir nous appartient individuellement. La lucidit�, indiscutablement, commande de passer le relais � la jeunesse.
De mani�re tr�s concr�te, quel est votre �ch�ancier pour l�avenir ?
Nous menons notre action sur deux fronts. Sur le plan organique, le mouvement de redressement est d�termin� � finaliser toutes les actions projet�es. La conf�rence nationale, sans aucun doute, se tiendra et si la crise n�aura pas �t�, encore, d�nou�e, nous aurons nos propres candidats arm�s de la plate-forme qu�ils auront � d�fendre. Notre souhait reste, toutefois, que la crise puisse, rapidement, se d�nouer par le dialogue. Nous en sommes � la deuxi�me r�union de conciliation avec le secr�taire g�n�ral du FLN. Celui-ci a exprim�, sur le plan formel, une certaine disponibilit� � acc�der aux demandes du mouvement de redressement. Sur le plan pratique, cependant, il efface cette bonne disposition en exigeant que les membres dirigeants du mouvement de redressement viennent � Canossa, en quelque sorte, pour se justifier devant un comit� central dont la l�gitimit� est contest�e. Un comit� central qui, par ailleurs, aura �t�, forc�ment, instruit pour rejeter les points d�accord possible qui auront �t�, le cas �ventuel, d�gag�s. De toute mani�re, le mouvement de redressement national est en conclave pour �couter les comptes-rendus que je lui pr�sente de mes entretiens avec le secr�taire g�n�ral du FLN pour d�cider, chaque fois, de la conduite � tenir.
Vous restez attach�s � un d�nouement interne de la crise du FLN ?
Nous sommes, actuellement, engag�s dans une d�marche de dialogue. Nous avons acc�d�, en effet, � la m�diation tent�e par un comit� de sages, d�anciens responsables du FLN respectables et respect�s, qui avait souhait� rapprocher l�actuelle direction du parti de notre mouvement. Nous avons voulu prouver, ainsi, que notre d�marche n��tait pas une d�marche d�obstruction contre le parti mais, au contraire, une d�marche de consolidation du parti. Nous sommes ouverts au dialogue tant que ses portes sont ouvertes. Si celles-ci sont ferm�es, de mani�re frontale ou de mani�re d�guis�e peu importe, le mouvement de redressement avisera.


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