Pour Seddik Chihab, membre du bureau national du RND, charg� de la wilaya d�Alger, qui s�exprimait hier sur les r�formes politiques en cours et les perspectives �lectorales � venir, �certains ministres sont largement d�cri�s par le peuple qui a ras-le-bol de certaines politiques �manant de quelques responsables au sein du pouvoir�. Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Dans une session ordinaire qui a regroup�, hier, les cadres du RND de la wilaya d�Alger, Chihab Seddik qui est notamment vice-pr�sident de l�APN, n�a pas m�ch� ses mots : �Nous ne sommes ni un parti de l�administration ni un parti d�une quelconque autre force. Nous recevons encore moins des instructions de l�ext�rieur� Nous avons aussi le courage moral et politique de dire que nous nous d�marquons de certaines politiques �manant de la part de personnes qui se trouvent au sein m�me des rouages de l�Etat.� Abordant et encha�nant sur les r�formes politiques en cours, Seddik Chihab a instruit ses cadres de se rapprocher davantage des citoyens et d�adopter une politique de proximit�, plut�t que de rester sur les vieilles pratiques et les discours populistes. Il a carr�ment laiss� entendre que le RND aura sa mani�re � lui de traduire sur le terrain les r�formes en question, et de se positionner en fonction des r�percussions qu�elles auront sur le champ politique national. �Les citoyens se d�sint�ressent totalement des partis et des discours politiques, des d�bats macro-�conomiques et ce qui s�ensuit. Ce qu�ils veulent plut�t, c�est de voir leur vie quotidienne s�am�liorer� Lorsqu�une grande agglom�ration de la capitale dispose d�un seul bureau de poste devant lequel se dressent quotidiennement des files d�attente pour un simple retrait� !� regrettet- il. �Nous sommes pour la limitation des mandats� Seddik Chihab, qui pense que la sc�ne politique nationale est assez bouillante pour ajouter de l�huile sur les flammes qui la br�lent, dit ne point souhaiter davantage de dissidences dans les partis, comme pour r�pondre � Abdelaziz Belkhadem qui s�est r�cemment interrog� devant les militants du FLN : �Pourquoi certains partis bien plac�s au sein de l�Etat ne connaissent pas de mouvements de redressement ?� Dans ce sillage, interrog�, entre autres, sur la derni�re sortie m�diatique de Belkhadem qui, parlant au nom du FLN, s�est dit favorable � un quatri�me mandat si jamais l�actuel pr�sident souhaite se r�investir, Seddik Chihab livre une r�ponse lourde de sens : �Certains disent que les partis nationalistes sont arriv�s � leurs limites et qu�il faut du renouveau. Le RND s�inscrit depuis longtemps dans cette perspective, car le parti est n� d�un programme d��valuation� chacun est libre de mener sa politique � long terme, certains par les vieux slogans, d�autres en se rabattant sur les islamistes pour se positionner dans la nouvelle donne inspir�e par la conjoncture politique r�gionale.� Mais sur ce chapitre, la conclusion de Seddik Chihab ne comporte point de nuances : �Dans les propositions que le RND a soumis � la commission de Bensalah, nous avons �mis notre souhait de limiter les mandats pr�sidentiels � deux seulement.� �Il faut joindre le geste � la parole� Aux yeux de Seddik Chihab, le malaise n�est pas seulement au sein et entre les partis politiques, tant que �certains ministres sont largement d�cri�s par le peuple qui a ras-le-bol de certaines politiques qui �manent de quelques-uns au sein du pouvoir�. La d�claration sonne en parfaite harmonie avec celle de Djamel Ould Abb�s qui a r�cemment d�fi� Ouyahia en lan�ant � la presse : �Je n�ai de comptes � rendre qu�au pr�sident de la R�publique et je suis le seul et premier responsable du secteur de la sant�.� Enfin, Seddik Chihab pense que les choses ne peuvent �tre aussi claires si le chef de l�Etat lui-m�me reconna�t, entre autres, que la corruption a gangren� le pays. Pour lui, les probl�mes de l�Alg�rie sont globalement connus mais seulement il faut joindre le geste � la parole pour en venir � bout et surtout agir graduellement et avec beaucoup de p�dagogie pour ne pas faire chute libre.