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Le Maghreb comme il s'�difie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 05 - 03 - 2012


Par Ahmed Halli
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Comme nous sommes pr�curseurs et devanciers en toutes choses, et notamment les plus irrationnelles, il nous faut regarder chez les voisins pour voir s'ils ne sont pas en train de faire mieux, ou pire, que nous. Les Marocains d'abord : ils se sont �vertu�s, durant plus de deux d�cennies, � nier toute ressemblance avec nous et � rejeter toute pr�vision hasardeuse sur le caract�re contagieux de certaines �pid�mies. Nos tr�s chers fr�res de l'Ouest, plus chers parce que plus proches � bien des �gards, se sont �puis�s, en vain, � nous d�nier le droit de les contaminer.
Finalement, le virus id�ologique qui se rit des fronti�res les plus verrouill�es a gagn� le royaume de Sa Majest� Mohammed VI, et les islamistes, en rangs plus serr�s que ceux des n�tres, parce que c'est le Maroc ne l'oublions pas, sont arriv�s. Ils l'ont fait sans bruit et sans fureur, en s'excusant presque d'avoir remport� une victoire �lectorale. Pas de discours triomphalistes, pas de promesses de lendemains qui d�chantent et encore moins d'appels � renouveler son garde-manger ou sa garde-robe. Mais on ne change pas aussi facilement dans cette n�buleuse, devenue plan�te dans la strat�gie am�ricaine de conqu�te de l'espace. Arriver sur la pointe des pieds, c'est une chose, mais renoncer � ses bottes de sept lieues en est une autre. Alors, depuis quelques jours, le nouveau pouvoir islamiste s'est remis au pas martial, et il veut faire tenir les Marocains, et surtout les Marocaines, droit dans leurs babouches. Tout le monde sait que l� o� il y a des touristes, il y a n�cessairement le commerce du sexe avec ses p�ripat�ticiennes (quel grand mot pour ces dames dites de petite vertu!). L'un ne va pas sans l'autre, m�me si de notre c�t� nous outrageons la r�gle en ayant les autres sans avoir les uns. Toujours est-il que les barbus se sont mis en t�te de mettre fin au commerce de la chair, en pourchassant les accortes jouvencelles qui s'y livrent dans des ruelles r�serv�es ou aux abords des grands h�tels. Le gouvernement de Benkirane n'a pas mis directement la main � la p�te, mais il est derri�re la cr�ation de milices populaires � cet effet. Selon les t�moignages de d�fenseurs des droits de l'Homme, des �Comit�s populaires pour combattre la prostitution et proscrire le mal� se sont form�s dans certains quartiers de Rabat. L'�crivain marocain Ahmed Assid a accus� le gouvernement islamiste d'encourager en sous-main ces milices. Compos�es de militants affili�s au parti au pouvoir, ces milices se permettent de v�rifier l'identit� des automobilistes, comme le feraient la police ou la gendarmerie. Ces contr�les serviraient notamment � d�busquer les couples ill�gitimes, ou form�s � la h�te pour un moment d'extase. C'est ainsi qu'ils ont forc� plusieurs �filles de joie� � d�m�nager du quartier de A�n-Ellouh o� elles exer�aient le plus vieux m�tier du monde. �Si le mouvement de Benkirane veut r�ellement lutter contre la prostitution, qu'il mette en place un programme de d�veloppement des zones de pauvret�, au lieu de s'en prendre aux femmes et de les frapper dans la rue�, affirme Ahmed Assid. Et il ajoute : �Si les islamistes ne boivent pas d'alcool, qu'ils se contentent du th� et du caf�, et nous les aiderons � en acqu�rir. Mais ils n'ont pas le droit d'imposer leur mode de vie, leur fa�on de se nourrir ou de s'habiller. Ce sont des choix personnels, et aucun n'a le droit de s'en m�ler.� L'�crivain, militant de la culture amazighe, s'en prend aussi aux islamistes qui veulent faire interdire les traditionnels festivals musicaux du Maroc comme Mawazine, pr�vu en mai prochain. L'un des responsables du PJD au pouvoir s'est m�me distingu� en invoquant Dieu, lui demandant de �se venger ici-bas et dans l'Au-del� de tous ceux qui contribueraient � verser un seul dirham aux artistes au rabais et prostitu�es qui viennent d'�gypte, de Turquie, d'Espagne et de France�. R�plique de Ahmed Assid : �Des membres du gouvernement de Benkirane et de son parti se mobilisent contre des festivals auxquels ils ne participent d'aucune mani�re. Ils n'aiment pas l'art, la liesse et la joie qu'ils vivent alors leur sombre vie dans leurs domiciles priv�s. Quant � la culture marocaine traditionnelle, et elle est amazighe, c'est une culture de la joie, de la danse et de la chanson. Et il n'appartient � personne de dire que toutes ces choses ne font pas partie de nos traditions. � �Et si d'aucuns sont partis en Orient pour emprunter une id�ologie religieuse �trang�re aux Marocains. Il n'y a pas de place au Maroc pour la commercialiser, et il le leur reste qu'� restituer cette marchandise � ses propri�taires orientaux�, conclut Ahmed Assid. C�t� tunisien, �a ne vaut gu�re mieux, et chaque jour apporte son lot de mauvaises surprises. Ainsi, le mouvement Ennahda commence � distiller dans la rue et jusque dans les trav�es de la nouvelle Assembl�e les vrais objectifs de son programme. A l'encontre du discours de leurs alli�s la�ques, membres de la coalition au pouvoir, des responsables islamistes recommencent � parler d'Etat islamique � haute et intelligible voix. Des �lus du parti de Ghannouchi exigent maintenant que la r�f�rence � la Charia, comme unique source des lois, soit proclam�e dans la future Constitution. On est d�j� bien loin du mod�le turc dont se pr�valaient, il y a quelques mois, Ghannouchi et ses sympathisants. Plus grave encore, des fondamentalistes s'en prennent par la bande au statut personnel tunisien qui proscrit notamment la polygamie. C'est ainsi qu'au sein de l'universit�, des �tudiants se vantent publiquement d'avoir contract� un mariage coutumier (Orfi), et appellent � sa l�galisation. De nombreux mariages de ce type, bas� sur la simple prononciation de quelques formules rituelles valid�es par la Fatiha, ont �t� c�l�br�s apr�s la r�volution. C'est le cas lors du mouvement d'occupation d�clench� d�clench� � l'universit� de Manouba, sous pr�texte d'imposer le port du niqab dans les amphith��tres. C'est dans cette universit�, occup�e pendant plusieurs jours et plusieurs nuits, que le mariage coutumier aurait commenc� son essor. Les m�dias ont cit�, en particulier, le cas de cet �tudiant qui a ��pous� une de ses camarades et annonce qu'il en prendre une deuxi�me, voire une troisi�me et une quatri�me � la fin de ses �tudes. Comme le veut la Charia, disent-ils ; ou comme le veut le petit lutin qui s'agite en chaque m�le et qu'on appelle libido. Comme on peut le voir, en regardant vers un endroit pr�cis du pantalon, la construction maghr�bine n'est pas � l'arr�t, comme l'affirment les pessimistes, c'est un projet en perp�tuel mouvement.


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